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6 juillet 2008 7 06 /07 /juillet /2008 16:45

 La guerre n’est ni un jeu, ni un spectacle. Il a suffi de l’acte sanglant d’un militaire du 3e RPIMa de Carcassonne, tirant à balles réelles sur la foule qui assistait à un exercice et faisant dix-sept blessés, pour le rappeler. S’il convient de faire toute la lumière sur les origines de ce drame, il serait tout aussi nécessaire d’en finir avec ce genre de démonstrations, conçues à la gloire des interventions impérialistes de l’armée française et banalisant les horreurs de la guerre…

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6 juillet 2008 7 06 /07 /juillet /2008 16:41

Les députés examinent le projet de loi instaurant la possibilité de travailler 48 heures par semaine. Il est nécessaire de rompre avec la politique du « dialogue social » pour défendre les intérêts du monde du travail.

 

Le jeu de dupes avait commencé avec la signature d’une « position commune » CGT-CFDT-Medef, le 10 avril dernier, sur la représentativité syndicale dans les entreprises du privé. Le gouvernement en avait ensuite profité pour aller plus loin dans la remise en cause des 35 heures. Nous voilà maintenant au temps de la comédie parlementaire.

Depuis le 1er juillet, les députés examinent le projet de loi de contre-réforme de la représentativité syndicale et du temps de travail. Avec cette loi, les patrons pourront faire travailler leurs salariés jusqu’à 48 heures par semaine, sans même l’autorisation de l’Inspection du travail, pourvu qu’ils obtiennent l’accord d’un syndicat de l’entreprise recueillant au moins 30 % des voix du personnel et qu’il n’y ait pas d’opposition de la part d’un syndicat qui en représente 50 %. Les salariés n’auront pas d’autre choix, sur le plan légal, que de se tuer au travail pour satisfaire, par exemple, un boom de commandes, sans même que les patrons aient besoin d’embaucher des intérimaires ou des salariés en CDD.

Qui peut croire que les députés pourraient, et surtout voudraient, revenir sur le recul que constitue ce texte ? Les députés UMP n’ont cessé de réclamer la fin du « carcan » des 35 heures. Quant aux députés socialistes, ils ne se sont jamais opposés à toutes les dérogations permettant aux patrons d’augmenter les quotas d’heures supplémentaires. L’auteur même de la loi sur les 35 heures, l’ancienne ministre socialiste Martine Aubry, vient de proposer d’aménager le temps de travail « tout au long de la vie ». Elle juge que le « combat sur les 35 heures » est un combat « d’arrière-garde ».

Qu’à cela ne tienne, la CFDT présente aux parlementaires un cahier de revendications, après que le journal Le Figaro a publié une interview conjointe de Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l’Assemblée, et de François Chérèque, sous le titre : « Notre méthode pour travailler ensemble. » Tout cela, qui n’est pas vraiment nouveau de la part de la CFDT, s’opère dans le plus grand silence de la part des dirigeants de la CGT qui n’ont pas eu un mot pour remettre en cause leur rapprochement avec la CFDT ou leur signature de la « position commune ».

Les dirigeants de la CGT et de la CFDT s’étaient indignés, lorsque le gouvernement s’était servi de la position commune pour avancer sa contre-réforme allongeant le temps de travail ; ils avaient appelé à une journée d’action le 17 juin pour protester contre la déloyauté de la méthode. À la suite de quoi, Fillon propose une « charte du dialogue social » et les parlementaires UMP une concertation à laquelle ils se rendent !

Quoi d’étonnant que le ministre du Travail, Xavier Bertrand, qui se dit impatient de « sortir enfin du carcan des 35 heures », déclare en même temps qu’il aborde ce débat à l’Assemblée « avec beaucoup de sérénité ». Il attend « des propositions de la part du PS ». Tout ce petit monde discute de la meilleure manière de présenter à l’opinion publique des mesures qui sont des attaques d’une violence extrême contre les conditions de vie des travailleurs.

Mais le mécontentement s’exprime de plus en plus fortement parmi les militants syndicaux, qui n’acceptent pas les compromissions de leurs dirigeants. Et quand Olivier Besancenot exprime ce que bien des salariés et militants ressentent comme nécessaire pour s’opposer à ces reculs, une lutte sérieuse, le « blocage des entreprises », le même Xavier Bertrand dénonce « des propos intolérables », et il invite à n’avoir « aucune forme de sentiment gentillet vis-à-vis de lui ». Une hargne bien révélatrice de ce qui leur fait peur et pourrait les faire reculer. ■

 

 

 

Galia Trépère

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6 juillet 2008 7 06 /07 /juillet /2008 16:38

 

Sarkozy s’était présenté comme le président du

                           pouvoir d’achat.
 
Plus d’un an après son élection, le pouvoir d’achat de l’ensemble des salariés et de la population est à la baisse. Et la situation risque d’empirer.

Les statistiques confirment ce que l’ensemble des salariés et de la population constate au quotidien : le pouvoir d’achat est en baisse et tous les secteurs d’activité sont touchés. En un an, le salaire mensuel de base (salaire brut avant déduction des cotisations sociales et avant prestations sociales) a baissé de 0,3 % chez les ouvriers et les professions intermédiaires, de 0,4 % chez les employés et de 0,5 % chez les cadres.

Selon l’Insee, la situation ne risque pas de s’arranger, au vu de la flambée des prix qui est loin de s’arrêter. L’Insee prévoit que la hausse des prix, dès cet été, culminerait à 3,6 %, ce qui fera encore plus reculer le pouvoir d’achat du salaire moyen (moins 0,9 % pour les salariés de l’administration publique, par exemple). La situation n’est donc pas près de s’améliorer pour l’ensemble des salariés, des chômeurs et des retraités. Face à cela, le gouvernement, resté sourd tout au long de l’année aux luttes et aux revendications sur les salaires, accuse aujourd’hui l’Insee de ne pas donner les « bons » chiffres et de saper le moral de la population. De plus, selon François Fillon, l’ensemble de celle-ci ne comprendrait pas à quel point le gouvernement a « travaillé dur » en faveur du pouvoir d’achat et des salaires. Mettant ainsi en avant les différentes « réformes » : celle de l’exonération des heures supplémentaires, le déblocage anticipé de la participation, la loi de modernisation de l’économie ou, plus récemment, le rachat des jours de RTT. Mais, là encore, les experts ont prouvé que ces lois jouaient sur l’augmentation du pouvoir d’achat, soit à la marge, soit pas du tout, et que les seuls bénéficiaires étaient… les patrons.

Pour gagner plus, il n’y a pas d’autres solutions que de consacrer aux salaires une part plus importante de la richesse produite. Il faut donc prendre sur les profits. Tous ceux qui prétendent nous faire gagner plus sans s’attaquer aux profits, mentent et ne changeront rien à nos problèmes de fins de mois. Il faut d’urgence rattraper les pertes de pouvoir d’achat accumulées depuis des années en augmentant de 300 euros net les salaires, les retraites et les minima sociaux ; garantir les moyens de vivre correctement pour tous avec, au minimum, 1 500 euros net par mois ; augmenter les salaires et les cotisations sociales ; en finir avec les exonérations, au profit de la protection sociale, des retraites, de l’assurance-chômage…

Ce n’est certainement pas une cynique campagne de publicité gouvernementale – pour la modique somme de 4,5 millions d’euros – qui répondra aux attentes des salariés, des chômeurs et des retraités ! ■

Smic, l’aumône

Le gouvernement se dit préoccupé par l’augmentation des prix, qui ampute le pouvoir d’achat de l’ensemble de la population. Mais, au moment où il pourrait faire un geste, pour aider les salariés les plus modestes, il décide de ne rien faire de plus que ce à quoi le contraint la loi. Pour la deuxième année consécutive, aucun « coup de pouce » ne sera accordé au Smic. Les 3 millions de salariés payés au salaire minimum devront donc se contenter de 0,9 % d’augmentation, soit 8 centimes d’euros par heure de travail. C’est sans doute cela « garantir le pouvoir d’achat des salariés au Smic ». Mais c’est encore sans doute encore trop, et c’est pour cela que Xavier Bertrand a annoncé une modification du calcul du Smic, désormais confié à des « experts », conformément aux souhaits de Sarkozy et du Medef, qui n’ont jamais supporté l’idée d’un salaire minimum indexé sur les prix. Cette nouvelle contre-réforme, sans aucun doute, abaissera une nouvelle fois l’ensemble des salaires et le coût du travail.

Sandra Demarcq

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6 juillet 2008 7 06 /07 /juillet /2008 16:35

 

CARHAIX.La victoire de toute une population.

La fermeture des services de maternité et de chirurgie de l’hôpital de Carhaix (Finistère) a été suspendue par décision de justice. C’est une défaite pour le gouvernement, qui a voulu imposer la fermeture de services hospitaliers rendus vitaux par la situation géographique de la région de Carhaix, au centre de la Bretagne et éloignée des grandes agglomérations. Les habitants devaient être réorientés vers les hôpitaux de Brest, de Morlaix ou de Quimper, à une heure de route. Alors que les résultats des soins sont souvent liés à la rapidité de la prise en charge.

Le gouvernement a déployé toute l’armada sécuritaire en sa possession (gardes mobiles, CRS, hélicoptère, grenades offensives…) à l’encontre de manifestants pacifiques. Les femmes enceintes, les enfants, les retraités, les syndicalistes, les élus ont étés gazés, matraqués, piétinés. Ces méthodes n’ont pas eu l’effet escompté : la population s’est indignée et le mouvement s’est élargi. « Sauver notre hôpital » est devenu « Sauver un territoire », un bras de fer d’une petite ville face à un État méprisant, autoritaire et violent.

Après chaque coup dur, interpellations, déclarations de l’agence régionale d’hospitalisation ou du député UMP, Christian Ménard, jugeant le plan Bachelot comme un « moindre mal », fleurissaient dans la presse du lendemain des communiqués de soutien venant de la France entière. Comme celui de l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance (Anacr), disant appuyer « le juste combat que Carhaix mène pour sauver son hôpital. Résister doit toujours se conjuguer au présent ».

L’éclectisme des manifestants a été un atout majeur. Le « décloisonnement » social, générationnel, politique et syndical, bref, l’unité de lutte la plus large, a popularisé le combat. Les manifestations commençaient par un chant : « Carhaix, Carhaix, résistance ! » Une mobilisation massive, un combat unitaire, une détermination sans faille, une organisation intelligente ont eu raison d’une restructuration des hôpitaux à la Bachelot. Son but insidieux était de mettre un prix sur une naissance ou un acte chirurgical, un prix sur la vie. Une belle manche a été gagnée, mais il reste à gagner le match. En bons Bretons, la victoire doit d’abord être savourée avant de remettre le bleu de chauffe. Tous ensemble, on peut gagner. Ce qui s’est passé à Carhaix doit servir à l’ensemble des combats sociaux. ■

Matthieu Guillemot

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6 juillet 2008 7 06 /07 /juillet /2008 16:30

Le pétrole à 140 dollars le baril, suivi par le charbon, le gaz et la plupart des matières premières, alimente une spirale inflationniste dans tous les secteurs. Les constructeurs automobiles ont annoncé la hausse des prix des voitures, qui anticipe… la baisse des ventes. La logique infernale de l’économie de marché poursuit son œuvre destructrice. La diminution de la consommation prépare une baisse de la production. Les patrons anticipent. Siemens a annoncé 17 000 licenciements dans le monde. La spéculation sur les prix ne suffit pas à enrayer la chute des Bourses. Il faut aussi, pour cela, intensifier le travail, licencier, accroître la précarité, les pressions à la baisse sur les salaires…

Il y a encore peu, économistes officiels et ministres des Finances nous expliquaient doctement que la crise était derrière nous. Ils sont là pour tenter de rassurer l’opinion, convaincre qu’au-delà des à-coups du marché, tout va bien… Les banques centrales n’ont d’autres moyens d’action que de jouer sur les taux d’intérêt afin d’essayer d’infléchir les choix des capitalistes sur les marchés financiers ou d’injecter des « liquidités » pour compenser les pertes. Au service des classes possédantes, leur politique est soumise à la concurrence des intérêts privés, à la recherche de la rentabilité financière. Chaque mesure prise s’inscrit dans un engrenage qui aggrave la situation. Jouets des intérêts sociaux qu’ils servent, ceux qui prétendent maîtriser l’économie sont désarmés. Ils affichent leur impuissance à faire prévaloir l’intérêt collectif sur ceux des milliardaires qui dominent le monde.

L’économie globalisée exige une régulation, une planification démocratique pour être mise au service de la satisfaction des besoins humains, c’est-à-dire le contrôle des travailleurs et de la population. Agir dès aujourd’hui pour pallier les désordres de l’économie de marché, c’est se battre pour une autre répartition des richesses. Face à la politique des classes dominantes qui conduit à une catastrophe, il faut une politique pour la classe ouvrière, la population, afin d’imposer une rationalisation de l’économie, sa socialisation. ■

Yvan Lemaitre

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6 juillet 2008 7 06 /07 /juillet /2008 16:26

Le 28 juin dernier, en fureur, les habitants de Wengan, dans la province montagneuse du Guizhou, dans le sud-ouest de la Chine, ont incendié le commissariat et des voitures de police, ainsi que divers bâtiments administratifs. Ils accusent les autorités de couvrir le viol d’une adolescente de 15 ans, retrouvée morte, neuf jours plus tôt, dans une rivière du comté. Le principal suspect du viol serait en effet le fils d’un haut dirigeant local – et ses deux acolytes seraient parents d’officiers des forces de l’ordre.

La police a officiellement conclu qu’il s’agissait d’un suicide. L’oncle de la jeune fille, qui ne croyait pas à cette explication et pensait que les autorités voulaient gagner du temps, a lui-même été passé à tabac – une mesure de rétorsion –, puis abandonné sans vie. Ce second meurtre a mis le feu aux poudres et a déclenché une véritable émeute populaire. Selon une habitante : « Comme l’oncle enseignait dans une école locale, des dizaines d’élèves sont allés demander des comptes à la police, c’est à ce moment-là que certains d’entre eux ont été frappés. Après avoir été tabassés, ils ont incendié des locaux et des voitures de police.  »

Certains villageois ont indiqué que jusqu’à 200 membres des forces de sécurité étaient arrivés en renfort, dans la nuit de samedi à dimanche 29 juin ; et les lignes de téléphone ont été coupées à Wengan. La plupart des pages Internet faisant référence aux émeutes (qui ont permis de diffuser des images) étaient par ailleurs inaccessibles, dimanche 29 juin. La censure tombe à la veille des Jeux olympiques.

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6 juillet 2008 7 06 /07 /juillet /2008 16:24

L’annonce par Sarkozy, lors de la remise du rapport Copé, de la nomination du président du groupe public France Télévisions par l’exécutif a fait l’effet d’une bombe dans un paysage audiovisuel déjà particulièrement déstabilisé.

Depuis 22 ans, la France a rompu avec cette pratique héritée du gaullisme. Avec l’institution, par François Mitterrand, de la Haute Autorité, remplacée en 1986, sous Chirac, par la Commission nationale de la communication et des libertés (CNCL), puis par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), en 1989, on espérait en avoir définitivement terminé avec ces pratiques d’un autre âge. Si ces trois institutions n’ont jamais vraiment brillé par leur indépendance vis-à-vis du pouvoir politique, l’argument démagogique avancé par Sarkozy pour justifier son choix, « un système simple et démocratique » qui réconcilierait le dire et le faire, est un discours digne de Berlusconi, passé maître en la matière.

La télévision n’est pas une entreprise publique comme les autres. Parce que sa mission – « informer, cultiver, distraire » – en fait une arme redoutable pour les démagogues de tout poil, la nomination de son président doit se faire en toute indépendance du pouvoir politique, en commençant par donner un rôle prépondérant aux organisations représentatives de ses salariés et aux usagers, bref à tous ceux et toutes celles qui fabriquent cet outil, qui l’utilisent et… qui le paient.

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6 juillet 2008 7 06 /07 /juillet /2008 16:22

Le gouvernement a convoqué députés et sénateurs pour une session extraordinaire, qui a débuté mardi 1er juillet, et devrait durer jusqu’à la fin du mois. Il s’agit pour lui de faire entériner sans perdre de temps ses projets. Le patronat ne peut attendre, députés et sénateurs partiront en vacances plus tard. 25 textes seront soumis à la discussion, fruits de la frénésie de Sarkozy pour entretenir le mouvement perpétuel des contre-réformes. Au cœur des urgences sarkozyennes, la loi dite sur la démocratie sociale, qui vise à associer les syndicats à la remise en cause des 35 heures (lire page 5). « Le gouvernement va souffrir sur ce texte », a déclaré, sans rire, Jean-Marc Ayrault. Quelque peu ridicule, de la part d’un PS jusqu’alors atone pour ne serait-ce qu’encourager les mobilisations contre cette loi. Le seul souci que pourrait avoir le gouvernement viendrait plus du mécontentement des députés de sa propre majorité… C’est tout dire ! Les autres textes en discussion sont tout aussi scandaleux et inacceptables, en particulier celui qui veut imposer aux chômeurs des « droits et devoirs », alors que gouvernement et patronat sont incapables de garantir le droit à un emploi. Ou le texte sur le service minimum, attaque contre le droit de grève contre ceux qui s’opposent au service public minimum… Le seul texte sur lequel Sarkozy pourrait connaître un échec est la réforme institutionnelle… Mais il est clair que ce n’est pas au Parlement que les travailleurs pourront mettre sa politique en échec, mais bien par la grève et dans la rue.

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6 juillet 2008 7 06 /07 /juillet /2008 16:19

 

AZF, l’Erika, le pillage des ressources africaines, les droits de l’Homme en Birmanie foulés aux pieds malgré un rapport complaisant de l’actuel ministre des Affaires étrangères, la corruption d’hommes politiques… Tout cela, c’est qui ? Total bien sûr ! Rien de nouveau sous le soleil ? Il est vrai que ce n’est pas d’aujourd’hui que date la spoliation des pays des pauvres et la destruction de la planète par ce type de multinationale, qu’elle soit sous contrôle de l’État ou privatisée.

Mais, fait nouveau, Total se pique désormais de défense de l’environnement, et nous abreuve de spots vantant sa récente passion pour les énergies renouvelables. Histoire de remettre les pendules à l’heure, rappelons qu’en 2007, la production éolienne du groupe n’a représenté que 0,0015 % de sa production d’énergies fossiles. Et les quelques millions d’euros investis en vingt ans pour l’énergie solaire ne pèsent pas bien lourds face aux milliards annuels consacrés à l’extraction de sables bitumineux du Canada, extraction fort coûteuse en énergie et qui ne sert qu’à prolonger un système fondé sur les énergies fossiles responsable des dérèglements climatiques actuels.

C’est bien avec ce système qu’il faut rompre pour envisager une société qui puisse se passer du pétrole et du charbon. Pour cela, n’attendons pas les bonnes grâces des multinationales et des gouvernements à leur service. Nationalisation et contrôle populaire des entreprises de l’énergie sont la seule voie possible pour réorienter les choix énergétiques et les investissements, et stopper la catastrophe écologique chaque jour plus menaçante.

Vincent Gay

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26 juin 2008 4 26 /06 /juin /2008 11:58

Les représentants des pays producteurs et consommateurs de pétrole, des institutions internationales et des compagnies pétrolières se sont retrouvés à Djeddah, en Arabie Saoudite, dimanche 22 juin, pour une conférence sur l’énergie. L’objectif annoncé était de tenter de faire face à la flambée des cours du pétrole, qui aggrave la situation économique et nourrit la contestation sociale et politique.

« Prenant en compte les conditions et priorités nationales différentes, tout comme leur intérêt

commun dans un marché pétrolier mondial stable ainsi que dans une croissance économique durable »,

les participants ont accouché d’une déclaration dont l’essentiel, comme on pouvait s’y attendre, relève du voeu pieux : il faut plus de transparence et de régulation des marchés financiers, il faut augmenter les capacités de production et de raffinage pour faire face à une demande qui s’accroît, il faut que les institutions financières internationales intensifient les aides « pour atténuer les conséquences des prix du pétrole élevés sur les pays les moins développés »…

 

Pour expliquer les raisons de ce phénomène, il est le plus souvent invoqué une crise énergétique, résultat d’une demande générale en augmentation du fait de la croissance des pays « émergents », tandis que les capacités de production actuelles seraient insuffisantes, pour des raisons techniques, climatiques, politiques. Tout cela au nom de la loi de l’offre et de la demande. Une « explication » qui a pour but de masquer les responsabilités directe des trusts du pétrole, même si elle ne parvient pas à masquer la spéculation, qui est dénoncée comme un excès immoral, une anomalie du capitalisme.  Il est indiscutable que la demande est tirée par la croissance des pays « émergents », alors que les capacités de production et de raffinage restent limitées de par les choix des trusts du pétrole. A quoi s’ajoutent les craintes résultant de l’évaluation des réserves encore disponibles, qui font apparaître la perspective d’une « fin du pétrole » comme relativement proche. Tout comme il est indiscutable que les spéculateurs financiers non seulement profitent de cette situation, mais y ont une large part de responsabilité du fait de leur volonté d’accumuler des profits colossaux.  Si la course à la productivité, qui accentue la demande énergétique de façon totalement anarchique, en épuise les ressources et conduit à la catastrophe écologique est une des conséquences de la politique des classes dominantes et de leurs Etats, la spéculation en est une des composantes essentielle, organiquement liée au capitalisme.

 

Tout simplement parce que les détenteurs de capitaux n’investissent dans un processus (industriel, commercial, financier…) que dans le but d’en tirer un profit, le profit maximum. Investir, c’est spéculer sur des profits à venir, quelle que soit leur origine. « Fausser » les lois de la « libre concurrence », organiser la pénurie, limiter l’offre pour augmenter les prix, ne sont que des moyens parmi d’autres de tirer le maximum de profits de cette spéculation. Des pratiques qui sont la politique même des classes capitalistes.

Cette conférence de Djeddah est une illustration des conséquences de cette politique, la crise globalisée. Elle aussi une manifestation de l’inquiétude que les conséquences économique, sociales, politiques (émeutes de la faim, manifestations contre la hausse des prix du pétrole…) font naître dans les milieux dirigeants de la planète.

La presse y voit aussi le constat de l’impuissance des principaux acteurs. Sentiment renforcé par le fait que, dès le lendemain du sommet, et comme pour en souligner le côté dérisoire, le pétrole est de nouveau parti à la hausse, tandis qu’en France les prix des carburants franchissaient de nouveaux records… Mais cette « impuissance » n’est qu’un faux semblant : la crise résulte de la politique même de ceux qui prétendent la combattre, et leurs « remèdes » ne font que l’aggraver.

La politique des classes capitalistes

 

La flambée des prix de l’énergie, comme de ceux des matières premières minières et alimentaires, ne sont qu’un des aspects de la crise économique dans laquelle nous sommes entrés depuis bientôt un an.  Crise qui est à la fois globale, mondiale, marquée par des ébranlements boursiers planétaires, une crise bancaire et du crédit généralisée, mais qui, du moins pour l’instant, n’a pas revêtu le côté « catastrophique » qu’avait pris une crise comme celle de 1929.

La mondialisation de l’économie, résultat d’une période de croissance qui touche l’ensemble de la planète, et qui a vu, parmi quelques autres pays, la Chine devenir « l’usine du monde », premier exportateur mondial de pays manufacturés, est en phase d’atteindre son apogée, mais se poursuit cependant, tandis que la crise se développe. C’est ce qui explique que malgré ses manifestations, malgré les conséquences sociales dramatiques qu’elle entraîne, la crise n’affecte pas, du moins pour le moment, la santé des profits et de la grande bourgeoisie internationale. Bien au contraire.

Le Figaro du 25 juin, dans un article intitulé « Le monde compte dix millions de millionnaires »,

reprend les résultats d’une enquête d’une revue financière américaine. Il pointe le fait que, malgré la crise, le nombre des personnes dont la fortune dépasse le million de dollars vient de franchir le cap des dix millions, avec des croissances très importantes sur un an : en Inde (+ 22,7 %), en Chine (+ 20,3 %), au Brésil (+ 19,1 %)... D’autre part, la fortune globale (40 700 milliards de dollars) que se partagent ces « millionnaires » n’a cessé de croitre « malgré les turbulences qui ont frappé les marchés financiers à partir de l’été»,

«… grâce à la flambée des matières premières, pétrole en tête, et à la bonne résistance

des économies et des Bourses émergentes ». Le club des « « très grandes fortunes» (détenant plus de 30 millions de dollars d’actifs financiers) comptait l’an dernier 103 320 personnes (+ 8,8 % par rapport à 2006). Et leurs avoirs (qui pesaient 37 % des 40 700 milliards !) ont bondi de 14,5 %. ».

 Et l’article conclut sur une note optimiste : « Malgré les crises financières et boursières qui secouent la planète depuis le début de l’année, l’avenir s’annonce prometteur. La richesse des grandes fortunes devrait croître de 7,7 % par an d’ici à 2012 »…

La crise est le produit naturel des ingrédients qui ont contribué à cette croissance perverse. La baisse continue des revenus de la grande masse des salariés des anciens pays industrialisés sous la pression de la course au profit, de leur mise en concurrence avec les salariés des pays pauvres, a eu pour effet de diminuer le marché solvable des principaux pays « consommateurs » de la planète : c’est désormais la récession aux Etats-Unis, principal importateur mondial. Récession dont une des premières manifestations a été la crise du secteur de l’immobilier l’été dernier, et qui s’étend progressivement à l’ensemble de la planète.

 

La réponse des bourgeois et des gouvernements à la crise est de même nature que les causes qui la nourrissent. Pour assurer leurs profits coûte que coûte, ils poursuivent sans relâche leur attaques contre les salaires, le temps de travail, les retraites, les prestations sociales… Mis sous perfusion par les banques centrales qui cherchent à « maintenir la confiance des marchés », les financiers internationaux spéculent sur le pétrole, les matières premières agricoles et minières, faisant leur profit sur le dos des « consommateurs », des prolétaires qui n’ont pas d’autre choix, pour se nourrir et se déplacer, que de payer le prix fort. Les populations des pays des plus pauvres sont confrontées à la famine, le pouvoir d’achat de la population des pays plus riches ne cesse de baisser, tandis que marins-pêcheurs, paysans, transporteurs routiers, manifestent contre une situation qui les pousse à la faillite… La santé des capitalistes va bien, certes, mais cette santé est la cause même de la crise qui ruine la société, elle engendre la récession et prépare, de fait, la catastrophe.

De nouvelles conditions pour les luttes

Le capitalisme, aujourd’hui, atteint les limites de son développement, tant du point de vue planétaire que dans l’exacerbation de la contradiction entre la socialisation et l’appropriation privée. Pour ne prendre qu’un exemple, la prolétarisation de millions de paysans des pays pauvres, la disparition des agricultures vivrières que cela implique, et leur remplacement par des monocultures industrielles, participe de la division internationale du travail, d’une socialisation des productions agricoles. Mais ce qui pourrait être un progrès technique et social se transforme en cause de famine, par le seul fait que cette évolution se fait dans le cadre de l’appropriation privée, par les multinationales de l’agro-alimentaire, des profits tirés de l’exploitation des paysans prolétarisés des pays pauvres et de la spéculation sur le marché des matières premières agricoles.

Le capitalisme a contribué à constituer, à l’échelle du monde, une économie globalisée dans laquelle des millions de travailleurs collaborent à la création de produits et de services destinés à un marché international.

En exacerbant la lutte de classe menée par les capitalistes à l’ensemble de la population laborieuse de la planète, la crise contribue à éclaircir la question des rapports sociaux, par dessus les frontières. Si les conséquences peuvent prendre des formes différentes suivant les endroits et les secteurs de l’économie, les causes en sont facilement identifiables : la mainmise des multinationales de la finance et de l’industrie, la folie destructrice de la concurrence et de la recherche du profit maximum.  La crise rend palpable l’idée que les divisions entre les hommes ne passent pas par des frontières géographiques mais bien par des clivages de classe, l’opposition centrale, irréductible, entre les exploiteurs et les exploités. Elle crée une solidarité de fait entre les exploités du monde entier, et ce d’autant que chacun peut constater que les formes de lutte, relayées par les médias, sont partout les mêmes, grèves, manifestations, contestation sociale et politique dans la rue et par les luttes.

« …s’il se laisse trop emporter par son apparente splendeur, le capitalisme mondial risque de faire naître parmi ses propres citoyens le désir d’un socialisme mondial. Cela pourrait arriver lorsqu’un irrépressible sentiment d’injustice s’exprimera face aux conséquences, au quotidien, des mécanismes mis en place pour la survie des moins scrupuleux »... écrit Norika Hama, professeur dans une école de commerce japonaise, dans une tribune consacrée au G8 publiée dans les Echos

Une politique pour les classes exploitées.

Oui, l’issue est bien un socialisme mondial.

Ce contexte politique lie les luttes quotidiennes pour la défense des intérêts quotidiens des exploités à la perspective d’une transformation de la société. Il impose que nous nous donnions un programme qui puisse donner une cohérence politique aux luttes catégorielles dispersées. Un programme qui soit, en même temps, un véritable programme politique, pour un changement révolutionnaire de la société, s’appuyant sur la lutte des classes réelle, la contestation sociale qui concerne de multiples catégories sociales, salariés du public comme du privé. Et qui puisse aussi apporter ses propres réponses à la situation des petits paysans, artisans, commerçants, voire petits patrons, étranglés par la crise.  L’enjeu est de contribuer à ce que la révolte sociale, qui nait de l’exacerbation de la lutte des classes menée par les capitalistes contre la très grande majorité de la population de la planète, se transforme en lutte des classe menée de façon consciente par les travailleurs, contre la bourgeoisie internationale et ses Etats ; contribuer à faire en sorte que l’expérience accumulée par les travailleurs dans la lutte des classes de tous les jours se transforme en conscience de classe, et acquière la capacité politique de mener les changements économiques, sociaux et institutionnels qui s’imposent.  Et que se construise ainsi une conscience socialiste mondialisée libérée de toutes les étroitesses nationales.

Eric Lemel
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