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28 avril 2008 1 28 /04 /avril /2008 08:24

 

Les employés de la préfecture de Nanterre ont reçu une note administrative leur demandant d’arrêter systématiquement certains étrangers venus d’eux-mêmes faire une demande de régularisation. On peut y lire : « L’éloignement des étrangers en situation irrégulière est une priorité de nos services, nous avons en ce domaine une obligation de résultats. Je vous demande donc d’appliquer avec un zèle particulier les instructions contenues dans cette note. » Ces instructions consistent à organiser une véritable machination conte les sans-papiers : « L’étranger remet son passeport à l’agent […] est invité à prendre place dans la file d’attente […] l’agent saisit le chef de la section Éloignement […] l’interpellation sera réalisée en cabine fermée. »

Les organisations soutenant les sans-papiers (RESF, CSP92, FCPE, LDH, CGT, FSU, SUD…), ainsi que les partis politiques de gauche du département (PS, PCF, LCR, Verts…), se sont immédiatement mobilisés et ont décidé de se relayer pour tenir, à la porte de la préfecture, une banderole alertant les nombreux sans-papiers faisant la queue : « Ici on arrête, ici on expulse. » Cela n’a malheureusement pas empêché le piège de fonctionner. Un Ghanéen a été arrêté le 11 avril, alors qu’il venait essayer de régulariser sa situation après un mariage. Si celui-ci a pu sortir du centre de rétention, il est toujours poursuivi. Jeudi 17 avril, la police intervenait pour saisir la banderole. Mais la mobilisation contre ces détestables pratiques continue.

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28 avril 2008 1 28 /04 /avril /2008 08:20

 

Après plus de trois mois de lutte intensive et de grève, les travailleurs de Ternium-Sidor, usine sidérurgique de Ciudad Guyana (État de Bolivar, sud-est du pays), viennent d’obtenir d’Hugo Chavez la garantie de la renationalisation de leur entreprise.

Il aura donc fallu trois mois aux ouvriers de Ternium-Sidor pour faire entendre raison au gouvernement vénézuélien. Trois mois de grève acharnée. Trois mois de lutte avec, comme point culminant, la répression par la Garde nationale, le 14 mars dernier. Mais, mercredi 8 avril, le président Hugo Chavez est enfin intervenu, et il a accepté de renationaliser la plus importante usine sidérurgique du pays, privatisée en 1997 par son prédécesseur, Caldera.

Au cœur du débat, la dénonciation par les ouvriers et l’Union naitonale des travailleurs (UNT) de la transgression, par Sidor, des lois vénézuéliennes sur le travail. Piétinant la convention collective, la direction de Ternium-Sidor, entreprise détenue par le consortium italo-argentin Techint (60 %), l’État (20 %) et les ouvriers (20 %), maintenait les 15 000 ouvriers (9 000 précaires) dans une précarité salariale absolue, depuis quinze mois. Non seulement la direction refusait d’appliquer les améliorations salariales votées légalement en assemblée générale par les ouvriers, mais elle prétendait imposer des réductions d’effectifs, des réductions salariales, une précarisation des contrats de travail, ainsi qu’une révision à la baisse des retraites versées aux anciens employés.

Pire encore, alors que la détention de 20 % du capital permettait aux ouvriers de désigner un des coprésidents, la direction refusait catégoriquement de reconnaître la validité de ce vote. Jusqu’alors protégée par le ministre du Travail, José Ramon Rivero, la direction de l’entreprise pensait pouvoir compter sur le fait qu’elle bénéficiait de capitaux étrangers pour continuer à bafouer la loi vénézuélienne. Rivero n’a jamais cherché à négocier. Au contraire, il a préféré imposer une épreuve de force aux ouvriers, comme il l’avait précédemment fait en août 2007 face aux camarades de l’UNT du secteur public. Mais il a été désavoué de manière cinglante par Chavez.

Le 4 avril dernier, le syndicat UNT organisait un référendum, posant deux questions aux ouvriers de l’usine : « oui » ou « non » à la proposition patronale ; « oui » ou « non » à la poursuite de la grève et aux négociations. Après trois mois de lutte, les ouvriers ont répondu négativement à la première question par 3 338 votes contre 65, et positivement à la deuxième par 3 195 contre 97.

Lundi 7 avril, las de la résistance ouvrière, le gouvernement a décidé, par la voix de son vice-président, Ramón Carrizales, de convoquer de nouvelles négociations. Négociations auxquelles, cette fois, le ministre José Ramon Rivero n’était pas convié. Sous la pression constante de 600 travailleurs veillant en permanence sur l’usine, il aura fallu moins de 48 heures pour sortir de la crise.

À cette étape, les ouvriers ont obtenu l’arrêt de tous les plans de la direction et la titularisation de milliers de travailleurs précaires. La renationalisation constitue un cadre juridique et politique qui, sur la base de l’intervention et du contrôle des travailleurs, peut permettre une amélioration des conditions de travail et une augmentation des salaires. Plus tard dans la soirée, le même Ramon Carrizales assurait, lors d’une conférence de presse, que la nationalisation de Ternium-Sidor n’affecterait en rien les relations avec le gouvernement de Nestor Kirchner, malgré la forte participation argentine dans le capital de l’entreprise.

Cette grève de Sidor, la mobilisation des travailleurs et la prise de position de Chavez constituent un tournant dans la conjoncture vénézuélienne. Autant de points d’appui pour relancer la mobilisation populaire et approfondir le processus en cours.

De Caracas, Fernando Esteban

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22 avril 2008 2 22 /04 /avril /2008 17:49

D

epuis le 15 avril, 300 travailleurs sans papiers ont engagé la lutte pour obtenir leur régularisation. Leur mouvement s'étend, ils sont maintenant plus de 500 engagés dans la grève en particulier dans la restauration, les entreprises de nettoyage, le bâtiment. Ils exigent de pouvoir vivre et travailler sans être contraints de se cacher dans la crainte de la police, d'accepter des salaires de misère pour des conditions de travail d'un autre âge, de vivre dans des logements le plus souvent indécents. Ils travaillent ici déjà depuis des mois ou des années, en payant cotisations sociales et impôts. Ils exigent leur dû. Ils se battent pour leur dignité. Personne ne peut nier leur légitimité. Leur situation est un véritable scandale, une injustice criante. Et cependant, le gouvernement n'a toujours pas bougé.Les préjugés réactionnaires et hostiles aux travailleurs immigrés l'emportent. Il refuse surtout de désavouer sa démagogie anti-immigré xénophobe et raciste. Le gouvernement ne veut pas donner le sentiment à l'opinion réactionnaire qui a élu Sarkozy qu'il cède et recule. C'est bien pourquoi nous devons, nous, être solidaires, soutenir leur lutte. C'est l'intérêt de l'ensemble des travailleurs de ce pays.

Contre la concurrence, la solidarité

En exploitant des salariés en situation illégale, le patronat trouve une main-d’oeuvre taillable et corvéable à merci, qu'il peut entièrement soumettre à ses besoins. Il fait ainsi pression sur les salaires. Conscients que leur lutte concerne tous les salariés de ce pays, les grévistes sans papiers sont allés à la rencontre des salariés d'autres entreprises, comme PSA, Thalés, la SNECMA... Ils ont raison, leur lutte est la nôtre. Le patronat voudrait diviser, opposer les salariés les uns aux autres, utiliser les plus précaires contre les autres tout en les présentant comme une menace. Ils cherchent constamment à mettre les salariés en concurrence pour faire pression sur les salaires, les conditions de travail. Contre cette concurrence, nous n'avons qu'une arme, notre unité, notre solidarité. Tous les salariés ont à gagner à la régularisation des sans-papiers, c'est elle qui permet d'exiger ensemble de meilleurs salaires. La régularisation est le premier pas indispensable pour l'égalité des droits - de tous les droits - au salaire, aux conditions de travail correctes, à la protection sociale, au logement.

Solidarité internationale

Les travailleurs sans-papiers sont surexploités ici parce qu'ils ont été contraints de fuir la misère de leurs pays victimes de ce même système qui, ici, voudrait les plier à des conditions inacceptables et inhumaines. Parce que c'est bien le capitalisme des grandes puissances qui dominent le monde qui sème la misère comme le démontre la ruine de l'agriculture des pays pauvres, détruite par les trusts de l'agro-alimentaire. Ce sont bien les spéculations financières des traders qui provoquent la flambée des prix du blé, du riz, du soja, du maïs affament les peuples les plus pauvres et les poussent à une légitime révolte. Ces mêmes spéculations, ici, provoquent les délocalisations, les licenciements, la précarité, les attaques contre les salaires... Elles conduisent toute la planète à la catastrophe. Oui, c'est bien tous ensemble, quelles que soient notre origine ou notre couleur de peau que nous pourrons nous défendre pour imposer la dignité de tous. C'est pourquoi, nous sommes solidaires de toutes les luttes des sans-papiers, c'est pourquoi aussi nous serons dans la rue le Premier Mai, la journée mondiale de solidarité de tous les travailleurs.

Le 21/4/08
lcr Paris

 

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20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 17:15

Ces dernières semaines, des émeutes, des grèves et des manifestations provoquées par la faim ont éclaté dans un si grand nombre de pays qu’un membre de la Commission européenne a parlé d’un « tsunami économique et humanitaire ». La répression a déjà fait des dizaines de morts : 40 au Cameroun, 20 en Égypte, 6 à Haïti où le Premier ministre a été renversé.

C’est la flambée des prix des produits alimentaires qui a provoqué la colère. Les populations de ces pays d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique latine consacrent déjà, en temps normal, 70 % de leurs revenus à la nourriture. Mais le prix du soja a plus que doublé, en un an, dans les pays d’Asie. Les prix des produits de base ont triplé, ces dernières semaines, en Afrique.

Les causes de cette crise n’ont rien de naturel. Même si la demande en produits alimentaires a augmenté, la planète aurait largement de quoi nourrir toute sa population, si tel était le souci des classes possédantes. Mais les trusts, les marchés et les États parmi les plus riches ont favorisé, ces dernières années, au nom de prétendues préoccupations écologiques, la production d’agrocarburants, gros consommateurs de céréales et très prometteurs de profits à l’heure où s’ouvre ce nouveau marché. Surtout, les détenteurs de capitaux, qui ont déserté les marchés secoués par la crise, se sont rués sur celui des matières premières agricoles, escomptant de juteux bénéfices de cette spéculation sur la faim. En Afrique, les prix du riz et du lait ont augmenté respectivement de 82 et 50 %, rien que dans les quinze derniers jours.

Les dirigeants du G7, du FMI ou de la Banque mondiale, qui vantaient il y a peu la « mondialisation heureuse », s’alarment de cette situation. Non qu’ils soient inquiets que les populations souffrent, mais ils redoutent leurs révoltes. Le temps n’est plus où ceux qu’ils affamaient mouraient, isolés dans les campagnes. La mondialisation capitaliste a jeté des centaines de millions de femmes et d’hommes dans les villes. Qu’ils utilisent les armes de la grève, comme c’est le cas en Égypte, les manifestations de rues ou les insurrections de masse, voilà ce qui inspire tant de craintes à ces affameurs.

Galia Trépère

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20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 17:11

 

Un des objectifs de la loi Fillon de 2003 était d’accroître le taux d’emploi des seniors, pour mieux faire admettre l’accroissement des annuités requises pour bénéficier de la retraite à taux plein. C’est aussi la thèse de François Chérèque pour refuser, aujourd’hui, les 41 années de cotisations.

« Nous avons une position commune, nous sommes contre le passage à 41 ans aujourd’hui », explique François Chérèque, de la CFDT (Le Monde du 9 avril), en parlant d’un hypothétique front syndical qu’il rejette. Il ajoute aussitôt : « Mais il y a ceux qui disent : on ne bougera pas sur les 40 ans, et ceux qui disent : il faut différer » (CFDT, CGC, CFTC). Différer jusqu’où ? Jusqu’à ce que le taux d’emploi des seniors – les plus de 50 ans – progresse suffisamment. Il est en effet indécent d’allonger sans arrêt les annuités obligatoires pour obtenir la retraite à taux plein (37,5 ans, 40, 41 ans) et même, comme le veut le Medef, de retarder l’âge légal à 62 ou 65 ans, alors que les salariés sont peu nombreux en situation d’emploi après 55 ans. Ce taux n’augmente presque pas, malgré les injonctions moralisantes des pouvoirs publics.

Le patronat se débarrasse en effet, sans scrupules, des salariés qui tirent vers le haut la pyramide des âges (et des salaires !), il préfère toujours licencier en priorité les « vieux ». Les incitations au cumul emploi-retraite n’y changent rien. Un tiers des salariés ont un emploi à l’âge de prendre leur retraite. Ce taux est très éloigné de l’objectif européen, qui est de 44 %. L’âge moyen de départ est autour de 58 ans. Mais pourquoi cette hâte à partir, quoi qu’il en coûte en niveau de pension de plus en plus bas et en paupérisation forcée, suite aux contre-réformes mises en place depuis Balladur en 1993 ?

Il se passe que la crise du travail peut être plus puissante encore que la menace d’une petite retraite et inciter à partir au plus vite. Pour Serge Volkoff, du Centre de recherche et d’études sur l’âge et les populations au travail (Creapt), « un cinquième des plus de 50 ans en activité envisagent d’achever leur vie professionnelle avant l’âge de la retraite » (un sur six envisage de dépasser l’âge requis). Il énumère quatre raisons : la pénibilité physique, les horaires décalés et le travail nocturne, les situations de hâte ou d’urgence qui stressent les salariés plus âgés, les mises en apprentissage ou les polyvalences imposées. Ces injonctions incessantes du travail moderne sont dirigées indistinctement vers tous les âges. Or, le travail « sous pression », doublé de l’insécurité d’emploi après 50 ans quand tombent les restructurations, aboutissent à un effet cumulatif de démotivation, auquel peut s’ajouter des dégradations de santé.

Il ne s’agit pas de défendre un projet de société où l’idéal serait d’échapper au travail (ou à l’activité sociale) de plus en plus tôt, dès 50 ans. Mais lutter pour une bonne retraite nécessite aussi de lutter pour un emploi de qualité, non soumis à la contrainte de la valorisation capitaliste, jusqu’au moment du départ.

Dominique Mezzi

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20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 17:09

Tout est bon, dans la propagande gouvernementale, pour tenter de justifier l’allongement de la durée de cotisation. Mais, dans le même temps qu’il parle d’augmenter les cotisations, le gouvernement s’apprête à faire main basse sur l’argent du fonds de réserve des retraites.

 

La concertation destinée à aggraver les conditions de départ à la retraite continue, la seule question semblant se poser pour les partenaires sociaux étant la date du passage de la durée de cotisation à 41 ans. Aussi, fort de l’assurance que lui donnent les directions des confédérations syndicales qu’elles ne feront rien de sérieux pour mobiliser – une journée d’action serait prévue le… 1er Mai –, le gouvernement avance ses pions et fait dans la provocation. C’est ainsi que le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a annoncé dans le journal La Croix, le 4 avril, qu’il envisageait d’augmenter les cotisations de retraite. Une augmentation sans douleur, à l’en croire, puisque cette hausse serait compensée par une diminution des cotisations d’assurance chômage, l’Unedic étant bénéficiaire cette année de 3,5 milliards et le gouvernement anticipant – sans rire – une diminution du chômage.

Mais il faut dire que le discours s’adresse avant tout au patronat qui non seulement refuse toute hausse de ses cotisations, mais en réclame la baisse. Les leaders syndicaux ont surtout protesté sur la forme, le gouvernement ne les ayant pas consultés pour faire cette annonce alors qu’on est en pleine concertation. Et peu importe, au final, pour le patronat et le gouvernement, que l’Unedic n’indemnise, comme c’est le cas actuellement, qu’environ un chômeur sur deux et qui plus est, à des niveaux dérisoirement bas.

Quant au fonds de réserve sur les retraites, le gouvernement aimerait bien faire main basse sur son capital au nom du « désendettement de l’État ». À l’origine, ce fonds était destiné à compenser les besoins de financement des retraites du privé, des agriculteurs et des commerçants… à l’horizon 2040. C’est le gouvernement Jospin qui l’avait créé en 1999, dans l’idée non seulement de préparer l’opinion à la réforme des retraites, mais aussi d’alimenter la Bourse. C’est en effet le premier fonds de pension à la française. Alimenté régulièrement par une partie, les deux tiers, du prélèvement de 2 % sur le capital, il devait l’être également par les recettes des privatisations, promesse restée lettre morte. Comme l’a révélé Le Canard enchaîné le 9 avril, le fonds a même perdu en Bourse 3 milliards d’euros au premier trimestre sur son portefeuille de 34,5 milliards dans le contexte de la crise financière.

À tout cela, une conclusion : gouvernement et patronat n’ont aucun complexe à faire payer toujours plus les salariés quand bien même leur gestion, vouée à l’enrichissement de quelques-uns, s’avère un gâchis colossal. N’ayons aucune gêne à réclamer une retraite à taux plein après 37,5 années de travail. C’est une question de répartition des richesses. Une question de rapport de force, aussi, mais qui commence dans la conviction que les besoins du plus grand nombre sont les seuls légitimes.

 

Galia Trépère

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