L’école est
aujourd’hui l’objet d’attaques incessantes
Le
gouvernement et une droite déterminée ont fixé comme enjeu de libéraliser tous les services publics. A l’instar de La Poste, de France Télécom,
d’EDF, l’Ecole doit pour Sarkozy faire l’objet d’une “meilleure rentabilité” prémices à une ouverture de marché, annoncée et préconisée par l’OMC (AGSC). Déjà l’externalisation de certains
services (restauration, nettoyage, maintenance ...) montrent comment va s’organiser un démantèlement à grande échelle.
Que penser
également de ces diminutions de postes qui curieusement se font plus vite dans le public que dans l’enseignement privé ? X. Darcos l’a dit également devant le Sénat (le 3 juillet 2008), il est
bien question de fermer les établissements scolaires qui seraient désertés du fait de la suppression de la carte scolaire.
Quel “bon
sens” se cache derrière des programmes scolaires de plus en plus dépouillés, bâtis sur de la répétition et qui prétendent être plus efficaces ? Va-t-on croire longtemps qu’on peut toujours faire
mieux avec moins (d’heures, de moyens, de personnes...) ?
Que dire d’une
aide aux élèves en difficultés lorsque l’on supprime les personnels dont c’était justement la spécialité, lorsque l’on diminue les postes et qu’on augmente le nombre d’élèves par classe
?
C’est d’une
certaine efficacité dont il est question, mais une efficacité bien fonctionnelle, une efficacité qui ne conduit pas à l’amélioration du service d’enseignement rendu à la Nation ni à
l’amélioration des conditions de travail des personnels.
Quel discours tient la société sur son Ecole
?
On enferme
celui-ci dans des considérations pédagogiques qui ne sont que des préoccupations de professionnels et qui nécessitent un savoir faire particulier. On leurre ainsi les parents en leur faisant croire qu’ils ont leur mot à dire sur les procédés
pédagogiques, on fait penser aux enseignants que les réformes ont de vraies ambitions didactiques et pédagogiques. Les annonces de X. Darcos sont la
triste illustration de cette vaste entreprise de désorientation et de brouillage. Le MEDEF, lui, sait où il va. Toutes les réformes tendent à ajuster
l’appareil de formation à ces objectifs de production et au mieux à produire des chômeurs coupables, des pauvres soumis et des travailleurs dociles.
La volatilité
contemporaine des qualifications, le renouvellent permanent du monde du travail et des technologies montrent que la voie de l’école fonctionnelle qui collerait uniquement au monde de l’entreprise
est un leurre. Prônons une école qui saurait être émancipatrice tant par la voie de la culture générale que de la culture
technique.
Ne soyons
pas dupes !
Reconnaissons
simplement que lorsque les services annexes sont assurés par un personnel de l’Education Nationale, ils ne coûtent pas plus cher à la collectivité et “leurs performances” sont de bien meilleure
qualité. Le ‘privé lucratif’ s’attaque aujourd’hui aux champs de compétence de l’Education nationale dans la même logique que celle observée dans bien
d’autres secteurs publics, à savoir celle de faire des bénéfices sur le dos du service public, sur le bien commun.
Affirmons que
derrière un discours scolaire fait de bons sentiments, de vérités présentées comme évidentes, d’enquêtes internationales qui se veulent objectives et irréfutables, derrière le mythe de l’école
d’autrefois, ou encore les promesses d’avancées pédagogiques qui nous sont présentées il existe bien une subjectivité qui résulte de choix politiques et
non de choix scolaires ou éducatifs.
Derrière ces réformes, de nouvelles formes
d’aliénation.
Aux enfants et
aux parents on fait croire que l’on peut apprendre sans comprendre et que seule l’école de la soumission est valide.
Aux personnels
sont appliquées des pratiques de culpabilisation individuelle qui n’ont d’autres objectifs que de briser leurs revendications, les monter les uns contre les autres, pour finalement les atomiser
et satisfaire les pourfendeurs de la grève et du progrès social, concept jugé dépassé face à la mondialisation.
La
multiplication des précaires oeuvre aussi à cette tache et, en dehors de tout référents statutaires, contribue à la déqualification du travail, à l’exploitation sans limite de jeunes pourtant
qualifiés.
Toutes ces
réformes imposées aux seuls prétextes qu’elles sont “nécessaires”, que l’Ecole “ne fonctionne plus”, sans autre analyse, n’ont d’autres objectifs que de s’inscrire dans une démarche programmée de
détruire le service publique d’enseignement, comme le préconise l’OMC.
Une école
malade de la société
Affirmons que
ce n’est pas l’école qui est en échec mais que c’est la société qui est incapable d’offrir une place à
chacun et qui par conséquent crée l’échec scolaire et organise la sélection sociale à grande échelle.
La droite, le
MEDEF, et leurs représentants au gouvernement comme dans les institutions européennes en sont les pilotes car ils savent produire les programmes de régression sociale.
De l’argent
il y en a, les capitalistes le prouvent
Clamons haut
et fort, enfin, que de l’argent il y en a et que ce n’est pas irresponsable d’en demander. Certains en prennent sans aucun contrôle social.
En quelques
heures les autorités sont capables de mobiliser des sommes colossales pour sauver des banques aux pratiques douteuses ou pour mener des guerres. Elles savent alors trouver des sommes qui
constituent plusieurs fois le budget de l’éducation nationale.
Contre l’Ecole, contre
l’Hôpital, contre La Poste, contre tous les services publics les attaques sont les mêmes. Il est plus qu’urgent d’affirmer haut et fort que à l’instar des congés payés, de la Sécurité sociale,
des droits sociaux, ... :
l’école est
un acquis social en danger