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2 juin 2008 1 02 /06 /juin /2008 11:17

 

La direction de la SNCF cherche à flexibiliser les conditions de travail dans le fret. Sa part dans ce trafic baisse, car il n’est plus considéré comme un service public.

De 27 % à 30 % de grévistes à la SNCF le 22 mai, c’est une bonne surprise. Après le service minimum et l’attaque contre le régime de retraite des cheminots, la direction a marqué des points, mais les cheminots viennent de montrer qu’ils n’ont pas dit leur dernier mot et qu’il faudra compter avec leur capacité de résistance.

Cette grève intervient dans un contexte social tendu à la SNCF, notamment au fret. Avec l’arrivée de la concurrence dans ce secteur, la direction entend modifier la réglementation du travail des conducteurs et des personnels chargés de la manœuvre des wagons, en introduisant davantage de flexibilité. Si le privé ne représente que 5 à 8 % des trafics, il sert de laboratoire pour le dumping social. Dans ces entreprises (Veolia, ECR, etc.), les personnels sont polyvalents et peuvent être à disposition de leur patron, de sept heures à neuf heures, comme dans la grande distribution, avec une coupure de trois à quatre heures d’attente dans la journée. C’est ce type d’organisation que la direction de la SNCF veut introduire, notamment dans le fret. L’ensemble des syndicats refuse cette flexibilité et menace d’un conflit long courant juin. Le président de la SNCF, Guillaume Pépy, social-libéral sarko-compatible, fait quelques concessions limitées, mais dresse surtout les autres cheminots et l’opinion publique contre « les grévistes irresponsables qui font le jeu de la concurrence ».

En vérité, si le fret SNCF est mal en point aujourd’hui, la responsabilité en incombe avant tout aux pouvoirs publics, qui n’ont jamais su résister au lobby de la route ni voulu considérer le transport de marchandises comme faisant partie du service public ferroviaire. La direction SNCF est également responsable car, depuis de nombreuses années, elle n’a de cesse de réduire les coûts et de sélectionner les clients les plus rentables. Ce qui se traduit par une baisse importante du trafic (50 milliards de tonnes/km en 2000, 40 milliards en 2007). Ce qui pourrait faire la force de la SNCF (entreprise intégrée, couverture du territoire, premier transporteur routier) n’est pas utilisé avec la gestion par activités. Il n’y a plus d’organisation interne permettant la synergie et la complémentarité, c’est la concurrence à tous les étages ! Ainsi, aujourd’hui, des trains de fret ne peuvent pas être acheminés alors que des conducteurs disponibles ne sont pas utilisables car ils appartiennent à une autre activité (TER, voyageurs, etc.).

Le 29 mai, une réunion de négociation était prévue. Il est clair que si la direction ne retire pas son projet, il y aura mobilisation. Tous les cheminots sont concernés car, après le fret, c’est le trafic voyageurs qui doit être ouvert à la concurrence en 2010. Il faut faire reculer la direction sur sa première attaque d’envergure contre le statut des cheminots.

Charles Tenor

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