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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 14:27
Communiqué du NPA. Course de vitesse en Grèce.

 

Les élections grecques ont vu le désaveu massif des partis unis dans la coalition gouvernementale qui a mis en œuvre les plans d’austérité d’une rare violence contre le niveau de vie, les droits sociaux, l’emploi de l’ensemble de la population grecque : le PASOK, parti socialiste grec, la Nouvelle Démocratie (ND) parti de droite et le LAOS parti d’extrême droite. Les électeurs se sont reportés pour partie sur le parti ultranationaliste et nazi XA qui recueille prés de 7% et sur les partis de gauche qui ont refusé les plans et recueillent 30% des voix dont 17% pour la seule coalition de la gauche radicale SYRIZA.

La course est engagée entre l’extrême droite et la gauche radicale pour la représentation de la colère sociale et du refus des plans imposés par le FMI. Cette situation est à rapprocher des résultats des élections françaises comme dans l’ensemble de l’Europe. La gauche radicale européenne doit se regrouper pour organiser la riposte à l’austérité capitaliste, constituer des oppositions de gauche aux gouvernements, qu’ils soient socialistes ou de droite, qui la mettent en œuvre contre les peuples, et faire ainsi obstacle aux tentations nationalistes, racistes d’extrême droite.

Le 8 mai 2012.

Résultats définitifs des élections legislative 6 mai  2012 en Grèce.

                   
De la Nouvelle Démocratie à 18, 96% ou 108 membres.  Nouvelle Démocratie   droite
 
Partie "SYRIZA" - 16,73% ou 52 députés   Coalition de la gauche radicale  extreme gauche
 
PASOK - 13, 23% ou 41 députés    Mouvement socialiste panhellénique  gauche
La Grèce indépendante - 10, 57% ou 33 députés  Grecs indépendants   droite
Parti communiste de Grèce - 8, 46% ou 26 députés  Parti communiste grec
Golden Dawn - 6, 96% ou 21 membres   Aube dorée   extreme droite
De la gauche démocratique - 6,09% ou 19 membres.  Gauche démocrate    centre-gauche.
Pour la première fois dans l'histoire récente de la Grèce, aucun parti aura une majorité de l'étude indépendante sur 300 Parlement grec local.
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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 17:10

 

Notre pays n’a en réalité aucune politique nationale de gestion et de traitement rationnel des déchets. Ceci explique que les collectivités territoriales, et en particulier les maires, qu’il s’agisse de grandes ou de petites villes, sont souvent désemparés face à l’ampleur des problèmes qu’ils ont à résoudre en harmonie avec les populations concernées.

 

Face aux nombreux déchets qui s’accumulent, liés à notre société industrialisée et de grande consommation, le seul choix qui leur est imposé est celui de l’incinération au terme de laquelle les déchets ultimes sont stockés dans des "centres d’enfouissement techniques" (CET). Cette façon de procéder est inacceptable du point de vue de la santé publique et de la préservation de l’environnement et, comparée aux méthodes alternatives, n’est ni rentable du point de vue économique, ni socialement créatrice d’emplois.

 

En outre, la "solution" de l’incinération s’écarte de l’orientation prise par la Commission Européenne qui considère les alternatives techniques comme avantageuses et donc prioritaires. Celles-ci sont d’ailleurs d’ores et déjà mises en oeuvre aujourd’hui dans un nombre croissant d’Etats membres de l’Union.

 

Pour lire la suite

 

http://www.accide.fr/resources/RapportIncineration.pdf



 

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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 18:07
Transmis par Arcturius le 28 - décembre - 2011

Après une étude l’an dernier qui s’intéressait aux résidus de pesticides dans les aliments conventionnels, l’association Générations Futures a commandité une analyse des aliments biologiques. La différence entre les deux est frappante, signe que les aliments bio le sont vraiment.

Une étude de l’association Générations Futures (anciennement MDRGF pour Mouvement pour le droit et le respect des générations futures) vient de montrer qu’il existe bel et bien une différence entre les produits issus de l’agriculture conventionnelle – et donc arrosés de pesticides – et ceux provenant de la filière biologique.

Pourtant, au printemps, il arrive de voir des agriculteurs sur leur tracteur, pulvérisant un pesticide sur les vergers, un nuage de produits toxiques s’échappant au bon vouloir du vent, et se déposant peut-être sur les cultures voisines dont certaines sont potentiellement bio.

Plus de 120 résidus de pesticides !

 

 

Cliquez sur le lien pour lire la suite

 

http://lespasseurs.com/chroniques_arcturius/?p=5274

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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 11:37
Apprenez en quelques minutes ce qu'est la création monétaire par le crédit, le système des réserves fractionnaires, et l'article 123 du traité de Lisbonne... sans lesquels il est impossible de comprendre l'origine des dettes publiques et privées qui ravagent l'ensemble des pays développés.
A ce jour, je vous demande de bien vouloir vous connecter régulièrement sur le site

http://sansnaturepasdefutur.over-blog.net/

Association qui lutte contre l’installation d’un site CHIMIREC (tri. transît, stockage et

prétraitement de déchet industriels dangereux) dans une zone non appropriée à 220 mètres

des premier habitants de Bouvesse quirieu à 575 mètres des écoles de Bouvesse Quirieu,

à 600 mètres du collège de Montalieu .

Vous pouvez aussi aller sur catégories qui ce trouve à droite du site

et cliquer sur chimirec non merci

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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 23:22

www.fondation-copernic.org


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10 questions, 10 réponses sur nos retraites


Par Jean-Jacques Chavigné (co-auteur de « SOS sécu ! ») et Gérard Filoche (CN du PS, Fondation Copernic, inspecteur du travail, )

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La chute du montant des retraites ressemble à un film au ralenti. Ce n’est que très progressivement que ces réformes produiront toutes leurs conséquences. Mais à terme, ces conséquences seront catastrophiques.

La « réforme » Balladur-Veil de 1993 s’est attaquée, en plein mois d’août, à la retraite du régime général des salariés du secteur privé. Elle a augmenté la durée de cotisation de 2,5 annuités (de 37,5 à 40). Elle a fait passer le  nombre des meilleures années prises en compte pour le calcul de la retraite de 10 à 25. Enfin, l’évolution des retraites n’étaient plus indexée sur les salaires mais sur les prix.

Les réformes de 1993, 1994, 1996 et 2003 des retraites complémentaires (Arrco pour l’ensemble des salariés et Agirc pour les cadres) se sont traduites par une augmentation du prix d’achat de la valeur du point et une baisse de la valeur du point servant de base au calcul de la retraite et donc par une baisse du montant de ces retraites.

Aujourd’hui, déjà, plus d’1 million de retraités vivent sous le seuil de pauvreté et 50 % des retraités ont une retraite inférieure à 1 000 euros. Les mesures prises par la droite et le Medef ont aggravé les inégalités pour toutes les personnes dont la carrière n’a pas été un long fleuve tranquille. Les femmes en particulier, dont les retraites sont déjà inférieures de 40 % à celle des hommes et qui sont maintenant pénalisées par l’allongement de la durée de cotisation et par la sévérité des décotes.

(Lire la suite, 10 questions, 10 réponses sur nos retraites)


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27 décembre 2008 6 27 /12 /décembre /2008 23:59

GRÈCE

Pour comprendre le soulèvement

Alors que le gouvernement n’offre d’autre perspective que la répression des manifestations, la situation grecque continue d’être explosive.

Samedi 6 décembre, un élève de 15 ans, Alexis Grigoropoulos, est assassiné au centre d’Athènes par un policier. Cet événement est le prétexte de l’éclatement de la révolte des jeunes à travers toute la Grèce. Au début, cette révolte concerne essentiellement les jeunes mais, quinze jours après, elle s’est transformée en véritable révolte sociale. Ces événements ont conduit non seulement à une crise généralisée de la politique néolibérale du gouvernement, mais aussi à une contestation d’une ampleur sans précédent du système politique et des institutions.

Les premiers jours, la rage du peuple s’est exprimée par des occupations d’écoles et d’universités, des manifestations de dizaines de milliers de personnes dans toutes les grandes villes grecques, des attaques de commissariats de police et des conflits violents avec la police. Aujourd’hui, la révolte englobe également une partie des travailleurs, qui occupent des mairies, des administrations locales, et même le bâtiment de la fédération unique des travailleurs du privé (Gsee, à majorité social-démocrate), exigeant la grève générale. Les slogans ne portent plus uniquement sur la répression policière et l’assassinat du jeune élève : ils sont porteurs d’un message politique contre le chômage, la précarité et la crise économique. Enfin, la majorité du peuple grec exige la démission du gouvernement.

Les jeunes, qui ont pour arme la rage contre le système et la désobéissance face au pouvoir, se sont attaqués aux symboles de l’État et de la richesse, s’insurgeant contre un système qui ne leur garantit rien et leur vole la vie. Avec eux, le prolétariat, qui survit tant bien que mal. Mais aussi les immigrés, les Tziganes, les SDF, et tous ceux qui n’avaient pas de raison d’hésiter à brûler et à casser, tous ceux qui sont toujours exclus et vivent dans des conditions déplorables. Enfin, les jeunes précaires et les jeunes chômeurs participent activement aux événements.

Le gouvernement a essayé de garantir sa propre survie et de former une opinion publique favorable à l’ordre et à la loi. Il a tenté de mettre en avant le conservatisme afin de pouvoir isoler et réprimer la révolte. Pour ce faire, le Premier ministre, Costas Caramanlis, a imité de Gaulle lors de la révolte de Mai 68 (appel à la nation) et Sarkozy lors de la révolte des jeunes de banlieues (répression et « détermination »). Malgré ses efforts, il a complètement échoué à garantir la constitution d’un bloc hégémonique chargé du « retour à la normale ».

Le Parti communiste grec n’a pas eu de problème pour se mettre du côté du gouvernement, en adoptant un discours antiviolences et en manifestant séparément. Syriza (coalition de la gauche radicale) a parlé d’un phénomène social et d’une rage justifiée, et elle a mis l’accent sur les problèmes rencontrés par la jeunesse grecque. Ainsi, Syriza ne s’est pas soumise à une fausse logique de cohésion sociale, et elle a montré sa présence dans la rue. La gauche extraparlementaire et la mouvance anarchiste ont réussi à se rapprocher les unes des autres, et à donner une suite au mouvement. La question est de savoir dans quelle mesure la gauche dépassera ses divergences dans la lutte.

Personne n’est capable de prévoir l’avenir de cette révolte. Ce qui est sûr, c’est que rien ne sera comme avant. Ce mouvement est une « répétition générale » pour les révoltes à venir. Elle révèle la crise profonde du système capitaliste international. Il ne faut faire aucune concession pour un « retour à la normale ». Cette révolte doit devenir un danger pour le système et une opportunité pour les mouvements sociaux et la gauche. Il faut lutter pour que cette ébullition sociale se transforme en crise de l’idéologie et des politiques néolibérales, mais aussi en une crise radicale du système politique et de ses institutions. 

D’Athènes, Giorgos Velegrakis

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23 décembre 2008 2 23 /12 /décembre /2008 15:52
Manifestes pour l'eau publique (Document de la Fondation Copernic coordonné par Anne Le Strat, coprésidente de la Fondation Copernic, Editions Syllepse, décembre 2008)

"
Parmi les prochaines crises mondiales, à coup sûr, il y aura la crise de l’eau. Car l’eau est rare. Sa pénurie, engendre des milliers de morts chaque année. Sous peu, elle provoquera probablement des tensions, voire des conflits. Mais elle génère, aussi d’énormes profits, lorsqu’elle devient monopole d’intérêts privés.
L’eau peut-elle rester la marchandise qu’elle est devenue ? Les auteurs croient précisément l’inverse. Mieux répartie, suivant des règles de service public, elle doit redevenir un bien public, disponible partout et pour tous. L’eau doit être écologique. Préserver la ressource en eau est indispensable pour ne pas sacrifier sur l’autel du profit à court terme les besoins des générations futures.
L’eau doit être sociale. Car la solidarité impose de garantir, à tous, l’accès à une eau de qualité. À bas prix.
L’eau doit être démocratique. Les usagers, c’est-à-dire nous tous, supportent, par leur facture d’eau, le financement du service, mais ils n’ont leur mot à dire sur rien. Informer et rendre les comptes publics doivent constituer des obligations pour ce nouveau service public de l’eau qu’il s’agit d’inventer.
" (
Lire la suite).
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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 21:49
 

La mondialisation, une fuite en avant dans l’accumulation du Capital qui a globalisé la crise écologique


Avec la mondialisation, et la mise en place d’un marché mondial sans barrière, sans contrainte, le capitalisme a atteint ses limites historiques. Même si l’inflation de la sphère financière semblait avoir

repoussé à l’infini les limites du marché, la contradiction est bien toujours réelle, et se traduit par le développement de la crise économique.

Le capitalisme a ainsi généralisé ses contradictions à l’échelle de toute la planète, entraînant une crise globalisée dont la crise écologique est une des conséquences.

Pour le courant écosocialiste, la crise écologique actuelle traduirait une nouvelle contradiction entre le capitalisme, son productivisme et les limites « naturelles » de la Terre. Une contradiction finalement entre le capitalisme et l’Humanité, la Terre, contradiction que Marx aurait ignorée.

Pour illustrer le caractère inéluctable de cette crise, l’exemple est souvent pris que si le mode de vie américain était généralisé à l’échelle de toute la planète, les réserves de pétroles seraient épuisées en quelques jours. C’est un argument qui peut servir pour dénoncer les gaspillages et les aberrations du capitalisme mondialisé et critiquer le « modèle » au nom duquel ses apologistes en font la défense, mais cela reste une vue de l’esprit, sans réalité. Car ce n’est pas cela la réalité du développement capitaliste.Plus qu’une nouvelle contradiction, l’accentuation actuelle de la crise écologique est la conséquence de la fuite en avant du capitalisme pour surmonter sa contradiction fondamentale…

«

 

La crise écologique a ses origines dans les fondements et les principes de fonctionnement du capitalisme, doublés des conséquences de l’organisation politique et économique des États bureaucratiques, Chine comprise. Aujourd’hui elle se développe de façon accélérée sous l’effet de la recherche par le capital

de « solutions » à ses contradictions profondes (taux et masse de la plus-value, taux de profit,suraccumulation endémique, etc.) dans une fuite en avant débridée rendue possible par la libéralisation, la

déréglementation et la mondialisation

 

» (4)

C’est cette fuite en avant qui pousse le capital à tout transformer en marchandises, des gènes au « droit de polluer », pour trouver de nouvelles sphères d’investissement et ainsi s’accaparer tout ce qui peut être source

 

de profits. Et d’ailleurs dans ce cadre, l’écologie, elle-même, peut devenir un marché. Les dirigeants politiques et la classe capitaliste sont en train d’essayer d’intégrer la question écologique à leur discours,mais d’un point de vue malthusien. Ils ne voient dans les solutions « écologiques » que de nouvelles

perspectives d’accumulation… en vendant plus cher, et donc à ceux qui pourront payer, des marchandises estampillées « vertes », « écologiques », « développement durable ».

Le capitalisme n’a jamais connu de développement harmonieux. Il n’est pas mû par «

 

une dynamique de « croissance » infinie induite pas l’expansion capitaliste ». Même dans ses périodes d’expansion, le capitalisme s’est développé en accentuant les inégalités. Le développement capitaliste dans les pays

émergents passe par le développement explosif de certaines productions qui ne répondent pas à de réels besoins sociaux mais plutôt à de potentiels marchés solvables et dans le même temps ce développement ravageur entraîne la ruine de pans entiers de l’économie de ces pays, contribuant à aggraver les inégalités

sociales et la misère. La mondialisation, c’est la généralisation du rapport d’exploitation capitaliste et certainement pas la perspective d’une généralisation du mode de vie des pays industrialisés à toute la population.

Le seul régulateur que le capitalisme connaisse, se sont les crises. Contrairement à ce que les économistes libéraux clamaient, non seulement la mondialisation n’a en rien résolu les contradictions du capitalisme mais elle n’a conduit qu’à une récession mondialisée, c’est-à-dire une juxtaposition de crises à travers lesquelles

s’opère une destruction du capital, des moyens de productions, des archandises.Il n’y a pas une contradiction fondamentale, extérieure au capitalisme, qui en limiterait le développement du fait des limites naturelles de la planète. Car le capitalisme n’est pas capable de soutenir un développement illimité de la production, ni de la croissance, il est toujours rattrapé par ses contradictions internes qui ne peuvent qu’éclater en de multiples crises, crise économique, sociale, politique, écologique. Les capitalistes ont toujours tenté de trouver des solutions à ces contradictions pour poursuivre l’accumulation du capital mais ils n’ont jamais réussi qu’à les aggraver.

C’est d’ailleurs pour cela et c’est surement un point de désaccord avec les courants écologiques même se réclamant du socialisme, que le capitalisme, quels que soient les désastres écologiques qu’il engendre, n’est pas lui-même menacé dans sa reproduction.

«

 

La ou les crises écologiques, crises planétaires mais aux effets inégaux, sont le produit du capitalisme,mais elles ne sont pas des facteurs centraux de crise pour le capitalisme » (5)

Lier crise écologique et perspective du socialisme passe non par théoriser une nouvelle contradiction « écologique », extérieure au capitalisme, mais bien plutôt par comprendre la crise écologique comme une des conséquences des contradictions fondamentales du capitalisme qui ont pris une ampleur sans précédent du fait de la mondialisation.


L’écosocialisme, une « nouvelle interprétation du socialisme » ?


«

 

L’écosocialisme conserve les objectifs émancipateurs du socialisme première version et rejette les buts atténués, réformistes, de la social-démocratie et les structures productivistes du socialisme bureaucratique »

(

 

Manifeste écosocialiste international, 2001)

L’un des arguments du courant écosocialiste, pour justifier son choix d’inventer un nouveau nom, est le fait que la question écologique est longtemps restée totalement ignorée des régimes du « socialisme réel » ou des partis staliniens ou sociaux-démocrates gagnés à une conception productiviste de l’économie.

Le « socialisme réel » ne serait qu’une mauvaise interprétation du socialisme qui aurait ignoré la question écologique. Mais il ne s’agit pas d’une mauvaise interprétation du socialisme, ces régimes ont été la conséquence de l’échec de la vague révolutionnaire des années 20, et de la pression de la contre révolution qui a entraîné la mise en place d’une bureaucratie en rupture totale avec le projet révolutionnaire. Le socialisme, le marxisme, vidés de tout contenu émancipateur, n’ont servi dans ces régimes que de «

 

religion d’Etat » pour justifier des dictatures contre les peuples, exercées par une caste bureaucratique qui ne rêvait que d’un retour au capitalisme.

Le productivisme qui conduisait le PCF et la CGT à mener des campagnes au nom du « produisons français », ou à défendre le choix de l’énergie nucléaire, n’a rien à voir avec le marxisme… C’est la conséquence de leur adaptation, leur intégration à la société capitaliste et, sur le fond, leur renoncement à la perspective d’une révolution sociale.

Nous n’avons pas à nous sentir comptables de l’expérience désastreuse, entre autre en matière d’écologie,

 

des régimes ou des partis qui s’étaient proclamés socialistes mais qui ne l’étaient en rien. Nous ne sommes pas comptables non plus des errements théoriques des staliniens ou des théoriciens de la social-démocratie…

nous n’avons pas à rompre avec leur «

 

interprétation du socialisme », car ce sont eux qui rompu avec la perspective socialiste…

Si, à cause de ses défaites du mouvement ouvrier et révolutionnaire, des trahisons, tous les mots qui   servent à nous définir sont marqués par l’histoire, il nous faut en comprendre et en expliquer les causes. Mais il ne s’agit pas de changer «

 

d’interprétation du socialisme » en ignorant le contexte de la lutte des classes

dans lequel staliniens et sociaux démocrates ont imposé leur mainmise sur le mouvement ouvrier et vidé de tout contenu le marxisme révolutionnaire.

Les camarades de l’écosocialisme ne font pas que dénoncer les errements du «

 

socialisme réel », ils   prennent aussi leur distance avec ce qu’ils appellent « le socialisme première version » dont on se demande bien ce qu’il peut recouvrir. Et on ne peut que constater qu’ils cèdent aux arguments polémiques des courants écologistes hostiles au mouvement ouvrier et révolutionnaire, qui en faisant l’amalgame avec mauvaise foi, entre Marx, Engels, le parti communiste, l’URSS, accusent le marxisme d’être foncièrement productiviste… Sans leur donner entièrement raison, Michael Lowy reprend quand même en partie leur argument dans l’article déjà cité: « (…) on trouve souvent chez Marx et Engels (et encore plus dans le marxisme ultérieur) une tendance à faire du « développement des forces productives » le principal vecteur du progrès, et une posture peu critique envers la civilisation industrielle, notamment dans son rapport destructeur à l’environnement ». Et il poursuit en appelant les marxistes à une « rupture radicale avec l’idéologie du progrès linéaire et avec le paradigme technologique et économique de la civilisation industrielle moderne » (6). Parler d’une « idéologie du progrès linéaire » du marxisme c’est confondre Marx avec la vision stalinienne ou maoïste qui ne sont pas des erreurs de compréhension mais correspondent à la

défense des intérêts de couches sociales privilégiées, castes bureaucratiques alliées à la bourgeoisie ou à la petite bourgeoise nationale contre les travailleurs et les paysans pauvres.

Actualiser le programme socialiste, c’est justement le débarrasser de toutes les caricatures que les

courants se réclamant de lui ont pu faire, consciemment ou pas, pour pouvoir se réapproprier toute la

radicalité de la critique de fond du mode de production capitaliste.

Le marxisme n’est pas un dogme dont il faudrait faire l’exégèse pour aboutir finalement à plusieurs

interprétations possibles, une plutôt productiviste et une plutôt pas….

Le socialisme scientifique de Marx repose sur l’intégration des données de la science à la gestion de

l’ensemble de la vie sociale. Marx s’est appuyé sur les données des sciences de son temps, non pas au nom d’une croyance aveugle dans un progrès des sciences devant permettre de maîtriser la Nature, mais au sens d’une compréhension des mécanismes qui régissent la vie sous ses multiples facettes pour la mettre au service du combat pour la satisfaction de l’ensemble des besoins humains. Les données de l’écologie en tant que science, loin d’être contradictoires avec ce socialisme scientifique, s’y intègrent parfaitement. Et ces nouvelles données scientifiques modernes ne font que renforcer, préciser, les contradictions du capitalisme décrites par Marx.

Même si à leur époque la crise écologique était loin d’avoir atteint le point de non retour actuel, même si,tout simplement, l’écologie en tant que science n’en était pas encore à pouvoir décrire l’ensemble des interactions jouant à l’échelle de la planète, et encore moins les impacts des activités humaines, c’est dans la description que Marx et Engels ont pu faire du capitalisme qu’a été posé sur le plan théorique le fait que le capitalisme est irréconciliable avec une prise en compte des cycles naturels. C’est cette critique qu’il faut nous réapproprier, qu’il faut actualiser en la confrontant au développement pris par le capitalisme dans sa fuite en avant pour surmonter ses contradictions internes.

La confusion entre écologie et écologie politique

Refonder, réviser le marxisme le programme socialiste au nom de l’écologie ne fait en réalité qu’atténuer la radicalité de sa critique car l’utilisation du terme écosocialiste vise sur le terrain politique à proposer

 

« une  stratégie d’alliance entre les « rouges » et les « verts » - non au sens politicien étroit des partis sociauxdémocrates et des partis verts, mais au sens large, c’est-à-dire entre le mouvement ouvrier et le mouvement

écologique - et de solidarité avec les opprimés et exploités du Sud.

 

»

(7)

Mais cela ne fait que rajouter à la confusion. Car parler de deux courants, le mouvement ouvrier et socialiste et le courant de l’écologie politique, en les mettant sur le même plan, revient surtout à faire des concessions à ce dernier.

Le courant écosocialiste, en voulant introduire « à part égale » l’apport des courants écologiques, quitte le terrain de la lutte des classes pour une vision « éthique » du socialisme. Le socialisme est pour nous

l’aboutissement de la lutte des classes poussées à son terme, issue inéluctable, justement, parce que le capitalisme est incapable de surmonter les contradictions internes qui le travaillent.

Le socialisme ne peut reposer que sur le développement des sciences et des techniques sous le contrôle démocratique de la population, pour permettre une réelle planification à l’échelle internationale, et vu la

situation actuelle, une telle planification n’est possible que sur la base d’un gigantesque essor des forces productives. Il ne s’agit pas là des «

 

 

scories productivistes » du marxisme, et il faut se poser la question de la

nature d’un tel essor. Car il s’agira d’être capable de réorganiser tout l’appareil productif sur la base d’autres critères, choisis consciemment, démocratiquement, que les critères économiques productivistes actuels, qui sont ceux d’une économie marchande reposant sur la recherche du profit, de la rentabilité économique.

Et pour cela, le socialisme devra libérer la science et la technique des carcans que lui impose la société capitaliste, qui en orientent pour une large part les objectifs de recherche et les applications. Mais il n’y aura

pas de socialisme possible sans une formidable impulsion donnée par les progrès de la connaissance humaine.

Et puis surtout le terme écosocialiste introduit une confusion entre l’écologie, comprise comme une science, qui est pour nous indispensable pour comprendre les enjeux de la période actuelle, et l’écologie

politique qui est un courant qui a ses orientations, sa stratégie et qui ne se situe pas sur le même terrain social que nous. C’est d’ailleurs toute l’ambigüité des courants de l’écologie politique qui utilise le nom d’une

science, « l’écologie », pour désigner leur courant politique.

L’écologie, «

 

la plus humaine des sciences de la Nature » pour reprendre l’expression de JP Deléage, est avant tout une approche scientifique de la complexité des interactions entre les différentes composantes du monde vivant, de notre planète et en y incluant les activités humaines qui y pèsent d’un poids de plus en plus

grand. Se dire « écologiste » aujourd’hui semble être devenu une évidence pour tous, d’ailleurs tous les gouvernements le sont devenus, tellement les données de cette jeune science s’imposent à tous,

malheureusement avant tout par le constat des ravages occasionnés par la mondialisation capitaliste et ses conséquences.


Intégrer l’écologie à la question sociale

La crise écologique ne pourra que s’aggraver si la société reste gouvernée par la folie aveugle des lois du marché, reste dominée par l’égoïsme de classe des parasites de la finance. Elle ne peut pas être résolue dans

le cadre du capitalisme. Car pour la résoudre, la société humaine devra se donner les moyens d’organiser consciemment, démocratiquement, l’ensemble de l’économie mondiale, pour satisfaire les besoins réels des

populations tout en tenant compte des ressources de la planète.

Prendre en compte les données de l’écologie implique d’introduire la raison, la conscience dans le domaine où les économistes, défenseurs des lois du marché, théorisent son absence : l’économie !

C’est pour cela que la question écologique est pleinement partie intégrante du combat pour la transformation révolutionnaire de la société, parce qu’y répondre implique une remise en cause de toute la logique économique actuelle, c'est-à-dire le socialisme.Oui, la question écologique n’est pas un supplément d’âme, elle est au coeur des conditions de travail et

de vie des salariés.Notre combat est une lutte pour créer les conditions qui permettront l’amélioration des conditions de vie de la population, ce qui implique tout autant l’accès aux biens matériels indispensables pour vivre, que la préservation et l’amélioration de l’environnement dans lequel nous vivons. Ce double objectif est d’autant

plus indissociable qu’il s’agit, pour l’atteindre, de s’en prendre aux mêmes responsables : les classes dirigeantes qui contrôlent l’économie mondiale, comme les États qui sont à leur service.

C’est dans la remise en cause du pouvoir de ces classes dominantes que le combat contre la crise sociale et le combat contre la crise écologique se rejoignent en une lutte commune pour l’expropriation des

multinationales pour se donner les moyens de mettre en place un développement maîtrisé reposant sur une planification démocratique, c’est-à-dire une économie réellement socialiste.

C’est pour cela aussi que, face à la crise écologique, il ne s’agit pas, comme le défendent plus ou moins

 

tous les courants se revendiquant de l’écologie politique, de produire moins mais bien de produire mieux sur

la base d’un essor des sciences et des techniques. Et c’est bien cela le socialisme, créer les conditions pour une planification démocratique et consciente de l’économie qui seule peut permettre d’intégrer réellement

toutes les données de la science, dont celles de l’écologie scientifique.

Les camarades se revendiquant de l’écosocialisme posent à juste titre l’urgence de la question écologique et la nécessité de l’intégrer dans notre programme socialiste. Mais finalement ils ne vont pas jusqu’au bout

du problème qu’ils ont posé. Rajouter un préfixe « éco » non seulement ne suffit pas mais est, en réalité,porteur de beaucoup de confusion politique, parce que plus qu’une actualisation du programme socialiste, il

est un compromis avec d’autres courants politiques.

Mais le problème posé est réel et mérite un débat d’idées car il s’agit de dépasser le simple fait de rajouter, comme une pièce rapportée, une contribution écologiste à notre programme. Redonner toute sa

radicalité à la critique du mode de production capitaliste implique d’y intégrer les causes de la crise écologique comme conséquence des contradictions internes du capitalisme mondialisé et d’y intégrer aussi

nos réponses à cette crise, qui passent par la remise en cause de la propriété privée des grands moyens de production et par leur réappropriation collective pour permettre une réelle planification démocratique de l’économie.Intégrer la question écologique au socialisme réactualise la critique que Marx a pu faire du capitalisme

dans ce qu’elle a de plus fondamental, philosophique : la critique de l’aliénation et de la perversion qu’il a généré dans les rapports entre l’Homme et la Nature. En ce sens, le socialisme est écologique parce qu’il crée les possibilités d’une société humaine pleinement consciente de faire partie intégrante de la Nature.

Bruno B.

(1) «

 

Manifeste écosocialiste international », consultable sur le site : http://www.europe-solidaire.org

retour

(2) Michael LOWY, «

 

Qu’est-ce que l’écosocialisme ? » publié dans « Ecologie et socialisme », Syllepse, Paris, 2005.

aussi consultable sur le site :

 

http://www.europe-solidaire.org -

retour

(3) François CHESNAIS, Claude SERFATI, chapitre «

 

Ecologie et reproduction sociale » dans « Capital contre

nature

 

», sous la direction de J-M HARRIBEY et M LOWY, Actuel Marx Confrontations, Paris, 2003 -

retour

 

(4) F. Chesnais, C. Serfati,

 

op. cit. -

retour

(5) F. Chesnais, C. Serfati,

 

op. cit. -

retour

(6) M. Lowy,

 

op. cit. -

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(7) M. Lowy,

 

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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 21:43

Mouvement ouvrier,

socialisme et écosocialisme


La nouvelle conférence de l’ONU sur les changements climatiques qui s’est ouverte à Poznan ne fera
sans doute, comme les précédentes, que confirmer la gravité de la crise écologique, tout en révélant l’impuissance des dirigeants des principales grandes puissances à y faire face dans le cadre de la

mondialisation capitaliste et de la crise économique qui s’amplifie.

La crise écologique a pris une telle ampleur ces dernières décennies qu’elle est devenue une question centrale pour tous ceux qui se battent pour une transformation révolutionnaire de la société. La nécessité de

prendre en compte dans notre critique du capitalisme les conséquences de cette crise, conduit certains militants à proposer une intégration de l’écologie politique au programme socialiste en créant un nouveau

courant baptisé « écosocialiste » et qui s’est défini dans un «

 

manifeste écosocialiste international » en 2001 (1).

Dans un article «

 

Qu’est-ce que l’écosocialisme ?» (2) Michael Lowy développe le contenu de ce nouveau courant : « Il s’agit d’un courant de pensée et d’action écologique qui fait siens les acquis

fondamentaux du marxisme - tout en le débarrassant de ses scories productivistes. Pour les écosocialistes la

logique du marché et du profit - de même que celle de l’autoritarisme bureaucratique de feu le « socialisme

réel » - sont incompatibles avec les exigences de sauvegarde de l’environnement naturel. Tout en critiquant l’idéologie des courants dominants du mouvement ouvrier, ils savent que les travailleurs et leurs organisations sont une force essentielle pour toute transformation radicale du système, et pour l’établissement d’une nouvelle société, socialiste et écologique.

 

»

La grande majorité des courants se réclamant de l’écologie politique ne font pas ce lien entre crise écologique et capitalisme et n’ont d’autres perspectives que de s’en remettre aux lois du marché en s’alignant sur un «

 

 

capitalisme vert » dont les classes dirigeantes et leurs gouvernements se font maintenant les

champions. Au contraire, le courant écosocialiste, en voulant combiner écologie et socialisme, nous interroge

sur la place que notre programme pour une société socialiste donne à la question écologique.

Si l’ampleur de la crise écologique rend nécessaire d’intégrer cette question à notre programme, est-ce pour autant qu’il s’agirait de mettre sur le même plan écologie et socialisme ? N’est-ce pas au final créer une confusion ?

A-t-on besoin d’inventer un nouveau nom pour se démarquer de l’impasse des régimes et des partis sociaux-démocrates ou staliniens qui, tout en se réclamant du socialisme, n’en avaient que le nom et se situaient sur le même terrain productiviste que les défenseurs du capitalisme ?

L’enjeu de la bataille politique et d’idées n’est-il pas, plus simplement, de redonner tout son contenu de contestation globale du système aux idées socialistes en y intégrant la question écologique comme un élément de cette contestation. Le programme socialiste se redéfinit bien alors comme une réponse globale à

la crise du capitalisme y compris la crise écologique qui implique une transformation révolutionnaire de la société.

C’est de cette question que ce texte voudrait discuter.


La crise écologique conséquence ultime de la contradiction fondamentale du
capitalisme…


L’un des arguments du courant écosocialiste, auquel on ne peut que souscrire, est la nécessité de lier la crise écologique au capitalisme et à ses contradictions, et donc de n’envisager de résoudre cette crise que

dans le cadre de la perspective du socialisme.

 

« (…) nous avons besoin de bâtir un socialisme capable de résoudre les crises que le capital a créées » (Manifeste écosocialiste international, 2001).

En effet, sous ses différents aspects, la crise écologique est la conséquence des mécanismes même de l’économie capitaliste.

Le productivisme ravageur est inhérent au mode de production capitaliste qui ne repose que sur la recherche du profit, dans le cadre d’un marché international soumis aux lois de la concurrence. Dans ce cadre, la production n’est pas, et ne peut pas être, tournée vers la satisfaction des besoins sociaux réels… Elle ne vise qu’à produire, avec la meilleure rentabilité possible, des marchandises qui doivent être vendues pour réaliser une plus-value. Elle ne s’intéresse donc qu’aux besoins solvables, quitte à créer de faux besoins en imposant des modes de vie dont l’automobile individuelle est devenue un des symboles. Dans un tel cadre,

toute la société est traversée par une série de contradictions : le productivisme aiguillonné par la course au profit et la concurrence engendrent en permanence accumulation de richesses et pauvreté, gaspillage et pénurie, progrès techniques, gain de productivité et désastre écologique, pollution, bouleversement du climat.

La crise écologique est le produit du fonctionnement du capitalisme et, pour les mêmes raisons, le capitalisme est aussi totalement incapable d’y faire face. Cette incapacité trouve son origine dans les

mécanismes fondamentaux du mode de production capitaliste.

Comme le rappelle

 

le manifeste écosocialiste international : « (…) le système capitaliste ne peut réguler, et encore moins surmonter, les crises qu’il a engendrées. Il ne peut résoudre la crise écologique parce qu’il devrait poser des limites à l’accumulation. (…) »

Mais la question se pose de quelle accumulation parlent les auteurs du texte ? Et c’est là qu’il y a confusion car la suite du texte introduit une ambigüité qui se retrouve dans tout le raisonnement des

écosocialistes. «

 

[Le système capitaliste] (…) devrait abandonner la logique de l’empire et imposer en conséquence d’inacceptables limites à la croissance et au « mode de vie » soutenus par cet empire. »

Il est important de préciser les choses. Qu’est-ce qui caractérise le mode de production capitaliste et qui le rend incapable de faire face à la crise écologique ? Le fait qu’il ne vise qu’une accumulation sans fin de capital, ou une accumulation de biens matériels, base d’un mode de vie à l’américaine ? Les deux ne sont pas

obligatoirement liés.

Mettre sur le même plan accumulation du capital, croissance et « mode de vie » des pays développés introduit une confusion car c’est une concession au courant de l’écologie politique dont la critique du capitalisme sur une condamnation « éthique » de la société de consommation. Si on lie la crise écologique au

capitalisme comme le proposent les tenants de l’écosocialisme, alors il faut aller jusqu’au bout de l’analyse de ses contradictions, et de ses conséquences.

L’incapacité du capitalisme à intégrer la question écologique est la conséquence de sa contradiction fondamentale décrite dès l’origine par Marx : la contradiction entre une production qui est sociale et une

appropriation qui reste privée. Cette production sociale permet, sur la base des progrès techniques des

différentes révolutions industrielles, de produire à un niveau encore jamais atteint par l’humanité mais

l’appropriation privée capitaliste fait que cette production doit être vendue pour réaliser un profit, pour

atteindre le seul véritable but du capitalisme : l’accumulation du capital.

C’est cette course à l’accumulation du capital qui engendre le productivisme ravageur, dont le but n’est

pas tant de «

 

produire pour produire » mais bien de produire pour réaliser une plus-value.

Bien évidemment le capital ne peut imposer des limites à sa propre accumulation mais par contre, il peut

très bien limiter la croissance de la production de biens matériels, voire même s’en prendre au «

 

mode de

vie

 

» des classes populaires voire même des classes moyennes des pays industrialisés, comme actuellement,

du fait de la crise.

Si le productivisme inhérent au capitalisme semble conduire à une généralisation du mode de vie des pays

industrialisés à toute la planète, ce n’est en réalité ni son but, ni même la réalité de son développement. Car

son but étant l’accumulation du capital, tout est sacrifié à ce but, les peuples, l’environnement… les capitalistes concurrents. Et le capitalisme entraîne tout autant le développement de ce mode de vie aberrant que l’aggravation de la misère pour le plus grand nombre… jusqu’à la crise. À travers la lutte des classes, la

concurrence, le capitalisme, c’est la lutte acharnée d’une minorité pour l’appropriation sociale des richesses

produites, quel qu’en soit le prix payé par les populations ou l’environnement, et même si cette lutte sape les

conditions même de l’accumulation, en précipitant le moment où elle se heurtera aux limites du marché.

Car cette accumulation infinie du capital, justement parce qu’elle engendre tout autant le productivisme

que la misère pour les populations, se heurte en permanence aux limites des marchés où elle doit se réaliser.

Comme l’expliquent François Chesnais et Claude Serfati citant

 

 

Le Capital de Marx dans leur article paru

dans «

 

Capital contre nature » (3), « C’est dans sa soif d’appropriation de la plus value, dans les

mécanismes qu’il emploie pour tenter de la satisfaire et dans les impasses auxquelles tant ce besoin que les

moyens employés pour l’atteindre le conduisent que gisent les contradictions qui font que « la véritable

barrière de la production capitaliste, c’est le capital lui-même » ».

C’est dans le cadre de cette analyse des contradictions internes du capitalisme qu’il nous faut intégrer les

causes et les conséquences de la crise écologique pour ne pas en rester à une simple condamnation de la

société de consommation.

 

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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 18:42

Le coeur du problème des réformes de l'éducation (1):

 

Qu'est-ce qu'un diplôme? Qu'est-ce que la déqualification?

 

NB : le Bac est le premier diplôme universitaire, ensuite il y a la Licence, le Master et le Doctorat.

 

« Le diplôme est un ensemble reconnu de savoirs et de savoir-faire, qui fait l’objet de négociations collectives et qui confère des droits en matière de salaire, de conditions de travail ou de protection sociale. » Nico Hirtt (voir son site ecoledemocratique.org)

 

Pour expliquer, un diplôme c'est l'alliance de deux choses : d'un côté la certification, de l'autre la qualification.

 

La certification, c'est dire que tu atteint tel niveau de savoir et de savoir-faire.

 

La qualification c'est dire que ça t'ouvre un certain nombre de droits dans le monde du travail. La qualification se matérialise dans les conventions collectives. Les conventions collectives sont des textes négociés branche par branche entre le patronat et les syndicats, qui fixent une grille des qualifications. Dans la grille, chaque diplôme correspond à un niveau de qualification (employé, cadre...), à un salaire d'embauche, à une augmentation au bout de tant d'années d'ancienneté. C'est aussi dans les conventions collectives que les nombres de jours de congé, les primes, etc, sont inscrits. Quand l'employeur ne respecte pas la convention collectives de sa branche d'activité, l'employé peut l'attaquer aux prud'hommes (=le tribunal pour le droit du travail) et se faire rembourser par des indemnités.

 

Pour que ça marche, il faut des diplômes nationaux. Un diplôme national, ça veut dire qu'il contient partout les mêmes programmes. Il y une égalité entre les gens qui obtiennent ces diplômes et ils peuvent tous revendiquer les mêmes droits. Ca veut aussi dire qu'ils sont nombreux à avoir le même diplôme sur toute la France. Du coup, ils peuvent négocier collectivement face au patron, à travers les syndicats. Forcément, les syndicats ont beaucoup plus de poids quand ils négocient en faveur de milliers de personnes titulaires du même diplôme, et ils peuvent gagner des droits (13ème mois de salaires, primes, congés payés, etc).

 

Si le diplôme est individualisé, « à la carte », le titulaire du diplôme est seul face à son employeur. Il n'a aucun texte à force juridique pour s'appuyer quand négocie son contrat de travail. Forcément, il y perd beaucoup. Dans le contexte du chômage de masse, l'employeur embauchera le plus souvent celui qui est prêt à accepter de faire des heures sup payés en heures normales, de changer ses horaires au dernier moment, bref d'être payé le moins possible pour travailler le plus possible, et de la façon qui est pratique pour le patron. On remarque déjà dansle cas des Licences Professionnelles (qui ne sont pas reconnues dans les convention collectives), que les personnes qui sont censés être qualifiées à un niveau de cadre, comme les diplômés de Licence normale, sont en fait embauchés à un niveau d'employé. Ils ont un salaire plus faible, un statut moins confortable. C'est un exemple de la déqualification des diplômes.

 

La déqualification, c'est quand les diplômes certifient un niveau de savoir et savoir-faire mais ne donnent aucun droit garanti dans le monde du travail. La déqualification, c'est l'individualisation des  négociations entre l'employeur et l'employés. Cela permet de poursuivre l'objectif de la baisse du coût de la main d'oeuvre (=la baisse des salaires pour les employés) par le biais du diplôme, alors que le CPE remplissait cet objectif par le biais du contrat de travail.

 

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