Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
29 mai 2008 4 29 /05 /mai /2008 11:59

Contact-abonnement-désabonnement : debatmilitant@lcr-debatmilitant.org

 

Ce début de semaine, Sarkozy est revenu au « contact » de la « France qui se lève tôt ». Lundi,c’était devant les salariés de Poclain, à qui il est allé présenter sa nouvelle idée pour augmenter le pouvoir d’achat sans augmenter les salaires, par la promotion de la participation et de l’intéressement, vantant ce qu’il appelle une «

vision non pas antagoniste, mais réconciliée, harmonieuse et efficace des liens entre le travail et le capital ». Non sans promettre au passage un «  défraiement » aux patrons, aux frais du contribuable, sous forme d’un crédit d’impôt de 20 % des sommes versées…
Mardi matin, opération séduction, aux aurores, du côté de Rungis, où on a pu les voir, Carla et lui,serrer des mains et déguster du camembert, tout en évitant soigneusement la rencontre avec les mareyeurs. Il a couru ensuite à RTL, présenter son « plan » contre les hausses du prix des carburants : prendre sur les excédents de TVA touchés par l’Etat du fait de l’augmentation des carburants pour financer une baisse des prix pour les professionnels, ainsi qu’un soutien aux plus pauvres sous forme de « prime à la cuve » et de maintien du prix du gaz. Une promesse qui n’a que peu de chances d’être tenue puisque la baisse de consommation induite par la hausse de prix a entraîné, en 2007, une baisse du produit de la TIPP (taxe intérieurs sur les produits pétroliers) qui n’a été que peu compensée par la hausse du produit de la TVA.
Sarkozy bluffe. Il tente de reprendre la main alors que même les députés de son propre bord manifestent leur révolte, comme certains UMP présentant et votant mardi soir, avec le PS, un amendement introduisant le principe de la parité homme-femme «
aux responsabilités professionnelles et sociales », malgré les interventions de Rachida Dati, inconditionnelle du Président, venue défendre laposition du gouvernement contre cet amendement. Le président de l’Assemblée, Accoyer, s’est même permis de la faire taire, en lui rappelant que « tout le monde suit le texte depuis le début » et qu’on « ne va pas reprendre dix fois les mêmes explications »…
Sarkozy cherche à faire face à une contestation sociale qui ne cesse de s’étendre, alors que la grève des marins-pêcheurs, loin de s’éteindre, se propage aux autres pays d’Europe et commence à toucher les transports routiers et les agriculteurs. Ces manifestations de professions menacées dans leur existence même par le développement de la crise s’ajoutent aux luttes pour les salaires qui touchent de nombreuses entreprises, ainsi qu’aux mobilisations contre les suppressions de postes dans la fonction publique et contre les nouvelles attaques du gouvernement sur les retraites. La population laborieuse et les salariés doivent faire face à une dégradation permanente de leurs conditions de vie, du fait des attaques à répétition du gouvernement et du patronat, mais aussi des effets d’une crise qui ne cesse de s’approfondir et dont les conséquences se font directement sentir. Des statistiques récentes font état d’une baisse de 27,9 % du nombre de constructions neuves en 2007. C’est
l’illustration concrète du résultat de la combinaison de la baisse des revenus, de l’augmentation du prix des matières premières et des difficultés à obtenir un crédit, sans oublier la menace sur l’emploi dans le secteur du bâtiment. Une illustration directe des effets et du mécanisme d’une crise qui est en train de gagner l’ensemble des secteurs de l’économie. Sourds à une situation sociale qui ne semble pas les concerner, les caciques du PS viennent de lancer leur grande offensive… pour la direction du parti et la présidentielle de 2012. Premiers candidats au poste de « chef », Royal et Delanoé font semblant de s’affronter sur la question de savoir si « socialisme » et « libéralisme » sont compatibles. Pour Delanoé, c’est oui. Dans un livre intitulé De l’audace, il précise : le libéralisme, c’est « une doctrine de liberté et de justice dans une société imparfaite et non une doctrine de lutte de classe qui nous promet une société égalitaire et parfaite ». Une définition qui peut représenter, sur le fond, ce qu’est le « socialisme » pour Ségolène Royal… Sur le plan parlementaire, c’est la bataille sur le front du projet de modification des institutions de la République. Une bataille au cours de laquelle le PS, d’accord sur le fond de la réforme avec l’UMP, négocie par la bande un découpage électoral qui lui garantisse une répartition « équitable » des postes permettant d’accéder à la mangeoire de l’Etat : Assemblée nationale, Sénat, Conseils  régionaux et généraux. PC et Verts sont noyés dans le sillage du PS. Les organisations syndicales, elles, s’enlisent toujours plus dans le dialogue social. Après l’accord sur la représentativité syndicale dans le privé, six organisations syndicales de la Fonction publique (CFDT, CGT, FSU, UNSA, Solidaires, CGC) viennent de signer avec le gouvernement un « accord sur le dialogue social ». A la grande satisfaction de Sarkozy et se gouvernement, qui se félicitent de ce qu’ils considèrent comme un « accord historique pour le dialogue social dans la fonction publique depuis 1946 ». Accord qui, selon eux, ne peut manquer de « favoriser le passage d’une culture de l’affrontement à une culture de compromis »…
Pour leur donner raison sans plus tarder, mardi 27, certains syndicats enseignants annonçaient qu’ils mettaient fin à la mobilisation contre les suppressions de postes, en proposant de se retrouver fin août pour discuter des actions de la rentrée... Le prétexte invoqué est de ne pas nuire aux élèves passant leurs examens, ainsi qu’une soi-disant baisse de la mobilisation. Baisse de la mobilisation, si tant est qu’elle existe, qui n’est que la conséquence des tergiversations des confédérations syndicales, de leur volonté clairement comprise par tous de ne rien faire pour la convergence des luttes, autrement dit pour se donner les moyens de gagner. Bien au contraire, les manifestations du 15, puis celles du 23, ont montré que, malgré le manque de préparation et de perspectives, de nombreux salariés de la fonction publique mais aussi du public ont tenu à manifester leur ras-le-bol. Elles sont la preuve que la détermination à se battre existe, que la colère est profonde. Colère que ne peut que renforcer l’annonce des augmentations des « salaires » des PDG du CAC40, 58 % en un an, passant d’une moyenne de 2,53 millions d’euros à 4 millions !
Sarkozy prône l’harmonie «
des liens du travail et du capital ». Le PS lui fait écho, tandis que les confédérations syndicales s’enferment dans le carcan du dialogue social. Les travailleurs, la population,doivent faire face aux difficultés sans cesse croissantes, produit de la lutte de classe sans fin et sans limites que mènent les capitalistes. La nécessité d’une riposte réelle du monde du travail, d’une offensive pour mettre un terme aux attaques mais aussi pour reprendre l’offensive sur nos propres revendications s’impose. Le regroupement nécessaire à la riposte repose sur notre propre initiative, en toute indépendance des partis institutionnels et des directions syndicales. Il ne peut se faire qu’autour d’un plan d’urgence, rassemblant en un tout cohérent les exigences de toutes les catégories de travailleurs et de la population. Il passe par le regroupement dans les syndicats comme sur le plan politique de toutes celles et tous ceux qui pensent qu’il est temps de se donner les moyens de défendre leurs propres intérêts, en toute indépendance de classe, loin des calculs des bureaucraties plus soucieuses de leurs intérêts d’appareil que de ceux des salariés. Une telle politique désarme et démoralise. Reprendre l’offensive exige en tout premier lieu de nous regrouper pour reprendre l’offensive sur le plan politique pour contester radicalement les lieux communs, les fausses évidences des libéraux de droite ou de gauche, pour contester le droit des patrons et des financiers à diriger l’économie, à plier toute la société à leurs besoins, pour faire valoir les droits des travailleurs.

Eric Lemel

 

Site : www.lcr-debatmilitant.org
Partager cet article
Repost0
28 mai 2008 3 28 /05 /mai /2008 14:51

 

L’intersyndicale appelle à cesser le travail le 18 juin, soit une semaine avant la remise du rapport, pour "sauver le service public audiovisuel".

L’intersyndicale de l’audiovisuel public appelle à un arrêt de travail de 24 heures pour le 18 juin pour "sauver le service public audiovisuel", une semaine avant la remise du rapport de la commission Copé sur la télévision publique sans publicité, ont indiqué, mardi 27 mai, à l’AFP deux des membres de cette intersyndicale.

Selon Jean-François Téaldi (CGT), cet appel, lancé par les syndicats SNRT-CGT, CFDT, CFTC, FO, SNJ, SUD, CSA, SITR, SRCTA, SNJ-CGT, a été décidé lundi, avant les déclarations du président Nicolas Sarkozy s’opposant à toute augmentation de la redevance pour financer la suppression de la publicité pour les chaînes publiques.

Selon les syndicats, cette grève a pour but de "sauver le service public audiovisuel" et de "défendre le pluralisme de l’information".

RFI et l’INA mobilisés

Outre l’ensemble des chaînes de France Télévisions et Radio France, l’appel concerne aussi Radio France Internationale (RFI) et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel).

En effet, parmi les propositions de la commission Copé figure l’idée de reverser à France Télévisions les parts de la redevance normalement affectées à RFI et à l’Ina, une mesure critiquée par les syndicats de ces deux entreprises.

L’intersyndicale envisage également ce jour là, sous réserve d’autorisation préfectorale, un rassemblement sur une place parisienne, de 18H00 à 22H00, avec le soutien des créateurs de programmes.

"Arrêt de mort"

Jean-François Téaldi, au nom des syndicats CGT de l’audiovisuel public, avait affirmé peu avant mardi que le président Nicolas Sarkozy avait signé "l’arrêt de mort de l’audiovisuel public" en refusant toute augmentation de la redevance. Selon lui, le seul scénario qui reste pour financer un audiovisuel public sans publicité est désormais "la taxation des recettes publicitaires des chaînes privées et des opérateurs de téléphonie mobile".

La CGT estime que c’est ce mode de financement que défendra la commission Copé dans son rapport final le 25 juin et qui apparaîtra dans le projet de loi sur l’audiovisuel à l’automne. Or, estime Jean-François Téaldi, ce mode de financement par taxation sera "vraisemblablement retoqué par Bruxelles".

"Sans financement pérenne"

Selon la CGT, l’audiovisuel public se retrouvera donc, avec la fin de la publicité à l’antenne, "sans aucun financement pérenne et à hauteur des missions de l’audiovisuel public".

Le syndicat estime que la décision de supprimer la publicité pour l’audiovisuel public avait pour but "de déstabiliser et assassiner l’audiovisuel public" pour "faire plaisir" aux groupes privés TF1, M6 et Bolloré. (avec AFP)

Partager cet article
Repost0
28 mai 2008 3 28 /05 /mai /2008 14:49
Poursuite de la grève aux Impôts...

 

La mobilisation s’amplifie, temps fort le jeudi 29 mai !

A l’appel de l’Union SNUI – SUD Trésor, de la CGT Impôts – Trésor et de L’UNSA Impôts Trésor, malgré les menaces et les intimidations de l’administration, les agents se sont massivement réunis en assemblées générales lundi 26 mai dans de nombreux départements et d’autres sont prévues mardi 27. Ils ont reconduit la grève, les actions, les piquets de grève, organisé des rassemblements et des distributions de tracts au public.

Les organisations syndicales engagées dans l’action se sont de nouveau réunies ce lundi 26 mai et appellent à poursuivre la mobilisation. Elles condamnent les nombreuses interventions des forces de l’ordre, des huissiers de justice et de certains directeurs, ces derniers proférant des menaces de sanctions disciplinaires à l’égard des grévistes. Les organisations syndicales Union SNUI – SUD Trésor, CGT Impôts – Trésor et UNSA Impôts - Trésor exigent l’arrêt immédiat de ces comportements et demandent au Directeur général et au ministre de la fusion et de la fonction publique de les recevoir immédiatement.

Jeudi 29 mai, les responsables nationaux de l’Union SNUI – SUD Trésor, de la CGT Impôts – Trésor et de l’UNSA Impôts - Trésor se présenteront devant Bercy dès 11 heures pour exiger de Messieurs Woerth et Parini des réponses aux revendications suivantes :

•Retrait du projet de loi sur la mobilité

•Arrêt des suppressions d’emplois

•Réouverture des négociations face à la fusion

Les organisations syndicales Union SNUI – SUD Trésor, CGT Impôts – Trésor et UNSA Impôts – Trésor appellent les 130 000 agents de la DGFiP à poursuivre et amplifier la mobilisation :

- par la reconduction du mouvement ;

- par la multiplication des actions lors d’un temps fort jeudi 29 mai.

Ce jour-là, les agents d’Ile de France se rassembleront à Bercy à partir de 11 heures. Des initiatives semblables doivent être organisées partout dans le pays.

Les organisations signataires ont également confirmé leur volonté de voir se développer rapidement un mouvement large des fonctionnaires contre le projet de loi sur la mobilité et seront attentives aux décisions que prendront mardi soir les organisations de la FP.

MOBILITÉ / STATUT – RGPP / FUSION, EMPLOIS - RÉMUNÉRATIONS, CONDITIONS DE VIE AU TRAVAIL

TOUS EN GRÈVE ! TOUS DANS L’ACTION !

Partager cet article
Repost0
28 mai 2008 3 28 /05 /mai /2008 14:47

 

Communiqué de la LCR.
 
Après avoir participé au sommet Union européenne-Etats-Unis en Slovénie, Bush viendra en France, les 13 et 14 juin, invité par Sarkozy, dans le cadre de sa dernière tournée des popotes des gouvernements européens. Cette rencontre des deux présidents qui, l’un comme l’autre, battent des records d’impopularité sera l’occasion de dire, dans la rue, notre rejet d’une politique entièrement au service des multinationales et de classes privilégiées qui engendre « la guerre sans limite » contre les pays pauvres. C’est pourquoi la LCR se joint aux organisations signataires* d’un appel à manifester le samedi 14 juin. Nous dirons non à la guerre, non à l’Otan, retrait immédiat des troupes impérialistes d’Irak comme d’Afghanistan ! Dans ce cadre, à l’initiative du collectif « Otan-Afghanisatan, ni guerre ni alliance militaire » a lieu jeudi 29 mai une conférence de presse pour dénoncer la politique de Sarkozy qui a décidé l’envoi de 700 hommes en renfort en Afghanistan et annoncé la réintégration par la France du commandement de l’Otan et son alignement sur Bush. La LCR y participera et vous y invite. La conférence de presse se déroulera à l’Assemblée nationale, salle 1, 3 rue Aristide Briand PCF, PRS, Verts, JCR,Mars, Mouvement de la Paix et MRAP, AAW, ACG, CCIPPP, Génération Palestine, GUPS, Nawaaye-Afghanistan, Comité des iraniens contre la guerre, MIR, Associations des réfugiés palestiniens. Le 28 mai 2008.

Partager cet article
Repost0
27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 21:20

 

Députés et sénateurs devaient entériner la version finale du texte autorisant la culture massive d’OGM en France. La vacuité du Grenelle de l’environnement est de nouveau démontrée.

À celles et ceux qui croyaient encore dans les vertus démocratiques du parlementarisme, le gouvernement s’est chargé de dissiper leurs illusions. La motion de procédure déposée par les élus du PCF avait conduit au rejet du texte de loi autorisant la culture d’OGM en France. Mais le gouvernement a convoqué immédiatement une commission mixte paritaire composée de sept sénateurs et de sept députés, majoritairement à droite, qui a entériné le texte adopté par le Sénat, « seule solution rapide et légitime », selon la droite. La loi initiale a donc de nouveau été soumise au Parlement, mardi 20 mai, mais seuls les amendements proposés ou acceptés par le gouvernement ont été étudiés.

Malgré une Chambre largement majoritaire, le gouvernement n’arrive pas à juguler la crise qui traverse les élus de droite à propos des OGM. Pour autant, Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’État à l’Écologie, a complètement battu en retraite. Elle qui, il y a peu, traitait ses collègues de lâches, tait désormais ses critiques vis-à-vis d’un texte non conforme aux engagements du Grenelle de l’environnement.

Un des points sur lequel s’est focalisée la loi concerne la définition du seuil à partir duquel on considère qu’une plante est génétiquement modifiée. En renvoyant cette définition à l’Union Européenne, qui ne l’a pas encore produite, ou au Haut-Conseil des biotechnologies, qui n’existe pas encore, le gouvernement entérine le seuil de 0,9 %, qui permettra la culture massive de plantes modifiées.

Par ailleurs, alors que les OGM sont devenus une question de société à part entière, touchant aussi bien les questions de santé, d’environnement, de marchandisation du vivant ou d’avenir de l’agriculture paysanne, le Haut-Conseil des biotechnologies sera scindé entre un comité scientifique, qui émettra des avis, et un comité représentant la société civile, qui ne pourra émettre que des recommandations, sur la base des avis du comité scientifique. Cela revient à laisser tout pouvoir à certains scientifiques, pendant que leurs opposants seront laissés aux marges du débat public.

Si on ajoute à cela qu’en cas de contamination, la responsabilité des producteurs de semences ne sera pas engagée, et que seules les contaminations de nature agricole au cours d’une même saison de production seront prises en compte, on comprend les intérêts qu’a défendus le gouvernement : pas ceux des défenseurs de l’agriculture bio ou paysanne et des faucheurs d’OGM, menacés de deux ans d’emprisonnement et de fortes amendes, mais bien ceux des semenciers et du lobby pro-OGM. En 2005, le principe de précaution faisait son entrée dans la Constitution française. Avec cette loi sur les OGM, il est désormais caduc, tout comme les espoirs que certains avaient pu mettre dans le Grenelle de l’environnement.

Vincent Gay

Partager cet article
Repost0
27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 21:15

Le projet de « loi de modernisation de l’économie », que le gouvernement a le culot de présenter comme une solution à la baisse du pouvoir d’achat, favorise en réalité les trusts de la distribution.





Ce serait, dit-on au gouvernement, un des deux projets phares initiés par Sarkozy et Lagarde, la ministre de l’Économie, pour « doper la croissance » et « augmenter le pouvoir d’achat ». Le fait que le premier projet phare soit le « paquet fiscal », voté l’été dernier et qui a distribué 15 milliards d’euros aux plus riches, en dit long sur leur cynisme.

De fait, les objectifs de cette loi fourre-tout n’ont rien à voir avec les difficultés de la grande masse de la population. Le projet gouvernemental permettra à toutes les banques de distribuer le livret A et de faire ainsi main basse sur une partie des 140 milliards d’euros d’épargne qu’il représente. Parmi les mesures destinées aux PME, il y a de nouvelles exonérations de cotisations sociales et d’impôts grâce à la suppression du seuil de 10 et 20 salariés. Et l’on y trouve d’autres mesures de ce type, comme la modernisation de la Bourse de Paris, dont Lagarde veut faire une des places financières les plus attractives, ou bien l’équipement des immeubles récents en infrastructures de haut débit Internet.

Reste le volet de la loi concernant la grande distribution, qui aurait comme effet, selon le gouvernement, de faire baisser les prix de 1,6  %. Un des plus fervents partisans de la loi, Édouard Leclerc, patron des enseignes du même nom, parle sans rire d’une baisse de 50 % des prix de certains produits.

En réalité, le gouvernement donne plus de liberté aux grands de la distribution, non seulement pour ouvrir des supermarchés dans les zones urbaines, puisqu’ils n’auront plus besoin d’autorisation en dessous de 1 000 mètres carrés de surface (300 aujourd’hui), mais aussi pour négocier les prix avec les producteurs et les industriels.

Face à l’inquiétude des petits commerçants, dont certains députés UMP se font d’ailleurs le relais, Sarkozy a condamné « tous les corporatismes et tous les immobilismes, […] les tabous, les idées reçues ». Le renforcement de la concurrence devrait, à l’entendre, aboutir à une baisse des prix, ce qui est un pur mensonge. D’abord, parce que les trusts de la distribution, qui font sans cesse pression sur les producteurs pour obtenir d’eux les prix les plus bas, ne répercutent pas ces baisses dans leurs rayons. Les agriculteurs ont assez souvent démontré que leurs produits étaient revendus quatre ou cinq fois plus cher qu’ils ne leur étaient payés. Ensuite, la prétendue « libre concurrence » n’est qu’un mythe, car l’on sait que quelques grands groupes ont la mainmise sur la distribution et s’entendent entre eux pour empêcher une baisse éventuelle des prix.

Il est clair que le gouvernement n’entend absolument pas contraindre, de quelque manière que ce soit, tous ceux, gros industriels et groupes de la distribution, qui ont la maîtrise des prix et l’utilisent pour s’enrichir sur le dos des consommateurs.

La vraie question les salaires

Chiffre officiel, la hausse des prix dans la grande distribution a atteint, au mois d’avril, 5,3 % sur un an. Or, à cette hausse des prix des produits de consommation, il faut ajouter la hausse des carburants, des loyers, des services, etc.

Face à la baisse du pouvoir d’achat, la seule réponse est l’augmentation générale des salaires, des minima sociaux et des retraites. Ces revendications sont maintenant au cœur d’un grand nombre de luttes et le besoin d’un mouvement d’ensemble pour imposer une autre répartition des richesses fait ainsi son chemin. Nous défendons l’exigence d’une augmentation mensuelle de 300 euros pour tous, et qu’il n’y ait pas de salaires inférieurs à 1 500 euros net. Il faut également imposer une « échelle mobile des salaires », assurant leur augmentation automatique en fonction de la hausse des prix.

Partager cet article
Repost0
27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 21:13

 

Depuis le 12 mai, les sidérurgistes de Gandrange (Moselle), ainsi que ceux de Gepor, la filiale logistique du groupe, sont en grève reconductible. L’élargissement à plusieurs sites améliore le rapport de force dans une lutte décisive.

Les 400 ouvriers de Gepor, située sur des sites voisins de Grandrange, à Illange et Florange, se battent pour l’amélioration de leurs conditions de travail par une cinquième équipe en feux continus et pour des augmentations salariales.

À Gandrange, la direction a finalement obtenu, avec le soutien de Sarkozy, son plan de restructuration conduisant à 575 suppressions d’emplois directs d’ici 2009. En utilisant les divisions syndicales et leur stratégie de l’expertise, où les salariés n’occupent qu’un rôle de figurant, elle espérait renouveler le même scénario pour boucler le plan social d’accompagnement. Un accord de méthode avait été accepté, au comité d’entreprise par les élus CFDT et CGC et c’est dans le respect de la confidentialité des discussions que devaient se régler les points litigieux.

Mais ce dispositif bien rôdé a volé en éclats en quelques heures lorsque les délégués CGT du CHSCT de l’aciérie dévoilèrent les projets de la direction. Celle-ci prétendait imposer une nouvelle organisation du travail pour accompagner le processus de fermeture. Tout en se débarrassant du personnel, il s’agissait de continuer à produire les mêmes tonnages d’acier avec des horaires de travail pouvant atteindrecertaines semaines 48 heures. Le 12 mai, les sidérurgistes du poste de nuit ont décidé le blocage total de l’usine. La grève s’est imposée, principalement par les jeunes ouvriers, et un piquet permanent a été mis en place pour organiser la lutte autour d’un cahier revendicatif élaboré par les salariés. Le syndicat CGT soutient le mouvement et exige l’ouverture de négociations sous le contrôle des grévistes.

La direction menace les salariés d’une intervention policière, tout en promettant de tenir compte des préoccupations des salariés pour élaborer ses propositions définitives.

Elle ne prend aucun engagement précis sur le fond des revendications qui portent sur les conditions de reclassement pour tous, y compris pour les intérimaires. Alors que les mesures d’âges ne sont plus financées par les aides publiques, elle refuse d’envisager ce financement.

Cette bataille est emblématique de la stratégie des multinationales et de la pertinence de l’exigence de l’interdiction des licenciements. Arcelor-Mittal est le premier groupe sidérurgique mondial, avec une production de 110 millions de tonnes d’acier par an – à titre de comparaison, le numéro deux, le japonais Nippon Steel, produit 32 millions de tonnes. En 2007, il a engrangé 7,5 milliards de profits et son chiffre d’affaires est en progression de 22 % au premier trimestre 2008. Dans un marché en hausse, il accélère encore sa croissance en 2008 en dépensant sept milliards en investissement. Dans ce contexte d’opulence pour les actionnaires, il décide de supprimer 575 emplois sur les 1 100 que compte le site de Gandrange.

Aux salariés qui exigent justement des garanties collectives, le directeur du site a eu le culot de dire que, pour les plus anciens, il trouverait bien une combine. Après un déblocage de l’usine pendant 24 heures afin de favoriser l’ouverture de négociations, le blocus complet a de nouveau été décidé face aux mesures dérisoires proposées. Les prochains jours vont être décisifs, car l’arrêt de la production d’acier menace directement les intérêts du groupe.

Avec le blocage de Gandrange, la grève de Gepor empêche les approvisionnements et la plupart des usines sidérurgiques de la région pourraient être bloquées par le conflit. Les sidérurgistes n’ont certainement perdu ni leur force, ni leur capacité d’action, mais pour s’opposer aux nouveaux maîtres de forge du capitalisme globalisé, il est plus que jamais nécessaire de lutter au-delà d’un seul site. C’est ce qui commence lentement à se faire et qui devrait être la priorité de la coordination des syndicats, y compris au-delà des frontières.

Partager cet article
Repost0
27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 21:05
 
 




Mardi 6 mai, le conseil des prud’hommes de Paris a rendu sa décision, dans l’affaire opposant 45 cheminots de la région Paris rive gauche à la direction de la SNCF. Soutenus par le syndicat SUD-Rail, les agents réclamaient l’application d’un point de l’accord sur les 35 heures et le respect du nombre de repos périodiques. Après un an de procédure, la direction de la SNCF a été condamnée. Elle devra dédommager les agents à hauteur de 180 euros par année et rembourser les frais de justice.

La direction avait cru bon de ne pas vouloir traiter ce problème en interne, pourtant porté depuis plusieurs années par les délégués du personnel. Elle pensait ainsi dégoûter les agents et s’affranchir de tout dédommagement. Mais les cheminots ne se sont pas démontés, et ils sont allés jusqu’au bout : la direction ne peut aujourd’hui que constater qu’elle a eu tort ! Cette affaire est bien la preuve qu’en s’organisant, en luttant collectivement, les salariés peuvent faire valoir leurs droits et en gagner de nouveaux. À force de supprimer du personnel, la SNCF n’est plus en mesure de respecter la réglementation du travail. Les conditions de travail se dégradent au même rythme que les bénéfices de l’entreprise augmentent ! C’est fou, mais c’est pourtant la réalité : pendant que la SNCF annonce plus de 1 milliard d’euros de bénéfices et en reverse plus de 120 millions à l’État, les cheminots luttent pour faire respecter leurs droits.

Partager cet article
Repost0
27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 21:03
 
 



  Pauvre François Hollande : à six mois du congrès censé traiter du « fond » pour rebâtir un « projet », le premier secrétaire, en partance, du Parti socialiste ne voit toujours pas le début d’un « débat d’idées », et il s’en alarme. Il faut dire que treize candidats déclarés à sa succession, plus déjà quatre ou cinq prétendants (dont lui-même) à la prochaine présidentielle, et autant de cliques et sous-cliques sans l’ombre d’un contenu politique susceptible de les différencier, cela commence à faire désordre. Une « pétaudière », selon le mot élégant de Jean-Christophe Cambadélis. Il va sans dire que tous les secteurs de cette formation, désormais ralliée au capitalisme néolibéral, en théorie comme en pratique, sont bien d’accord entre eux pour laisser jusqu’en 2012 les mains libres à Sarkozy, afin d’appliquer ses plans mortifères. Dans le même temps, Le Monde des 18 et 19 mai nous apprenait cependant que, « le 14 mai, le secrétariat national a constitué, à l’initiative de François Hollande, un groupe de travail piloté par le député de Paris [et ancien ministre de l’Intérieur !] Daniel Vaillant, et chargé “d’analyser l’impact que pourrait avoir la constitution d’un pôle de radicalité”. Il s’agira d’observer de près la tentative de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) de constituer son nouveau parti anticapitaliste (NPA) et d’en “tirer les enseignements pour la gauche”. » Une chose est certaine : le PS ne s’intéresse pas à nous pour nos « idées » !

Partager cet article
Repost0
27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 20:59

 

Alors que, pendant plusieurs semaines, les médias et le gouvernement ont cherché à montrer l’image d’un Maroc « moderne », où les « partenaires sociaux » sont capables de « dialoguer », vient d’intervenir le revirement des principales formations syndicales. Ainsi, la Confédération démocratique du travail (CDT) a non seulement suspendu sa participation à la chambre des conseillers, où elle a des élus, mais elle a appelé à une grève générale, public et privé, le 21 mai. De même, plusieurs organisations ont appelé à une grève générale de toute la fonction publique, le 13 mai, qui, en termes de participation, a été un véritable succès (40 % de grévistes, selon les chiffres officiels ; 70 à 80 %, selon les syndicats). Il faut dire que la ficelle était trop grosse. Les classes possédantes ont cherché à imposer un recul général sur tous les fronts : allongement de la durée de cotisation à la retraite, démantèlement du droit de grève et du code du travail, généralisation de la flexibilité et des possibilités de licenciement dans la fonction publique, banalisation des contrats précaires, sectorialisation du Smic… Le gouvernement s’est contenté de proposer une augmentation des salaires de 200 dirhams (20 euros)… sur cinq ans, de relever les pensions de retraite de 100 dirhams (10 euros) et les allocations familiales de 30 dirhams (3 euros). Cela est apparu comme une provocation, d’autant que le pays a connu des hausses de prix vertigineuses ces dernières années. L’appel à la grève s’inscrivait dans un contexte de remobilisation, partielle mais réelle, de secteurs populaires.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Yves Dagand
  • : municipal,politique,nature,chimirec,ecologie,porcieu amblagnieu,porcieu,38390
  • Contact

Recherche

Pages