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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 20:48
Vie chère, retraites et salaires en baisse : cela ne peut plus durer !

 

La révolte des marins-pêcheurs contre le prix du gaz-oil et la destruction de leur métier trouve un écho sympathique dans la population. Elle pourrait se propager à d’autres secteurs (agriculteurs) ou à d’autres pays. Elle est bien comprise par tous ceux qui subissent tous les jours des prix en hausse, alors que les salaires stagnent en dessous de l’inflation. Le lien est tout tracé avec les mobilisations du 22 mai dernier contre la dégradation des retraites ou les grèves pour les salaires. De même, lycéens et professeurs dénoncent dans la rue des atteintes à l’emploi et à la qualité du service public. Le malaise social est donc général. Face à cela, le gouvernement Sarkozy-Fillon n’est pas si sourd qu’on pourrait le croire. Il entend parfaitement les exigences populaires mais, ayant perdu toute crédibilité pour faire illusion, il choisit l’affrontement, des provocations supplémentaires (droit de grève menacé) ou des surenchères anti-sociales permanentes. Après le fiasco des heures supplémentaires et du « travailler plus », l’hyper-président invente maintenant une nouvelle supercherie : des primes d’intéressement aux bénéfices. Mais des salaires, il n’en parle jamais !

La vie chère, c’est insupportable pour tous

Les marins-pêcheurs ont distribué gratuitement du poisson aux populations et dénoncé les écarts de prix scandaleux entre le produit de leur pêche et les prix de vente, 5 à 6 fois plus élevés dans les supermarchés. Mais c’est la même situation pour toutes les denrées alimentaires. Le monde de la finance, qui perd des sommes astronomiques dans les scandales immobiliers (crise des « subprime »), se rabat comme un vautour sur la spéculation dans les matières premières, les céréales, le lait, les besoins vitaux des peuples. La hausse des prix est donc mondiale. Mais les salaires sont loin de suivre une inflation qui court vers les 4 ou 5% en Europe.

La sécurité sociale est attaquée, les retraites en chute libre

Pour les retraites, le gouvernement Sarkozy-Fillon fait semblant de consulter les syndicats, mais tout est décidé d’avance. Avant 1993, il fallait cotiser 37,5 années pour avoir droit à une retraite à taux plein. Aujourd’hui, c’est 40 ans et demain 41 ans. Le patronat veut un départ à 63 ans. Le gouvernement exige que les salariés âgés (seniors) travaillent le plus longtemps possible, alors que le travail est devenu dégradant pour la santé. Les réformes de Balladur (1993), Fillon (2003 et 2008), font chuter les pensions de moins 30% par les mesures successives. Ils veulent nous obliger à contracter des plans d’épargne privés. Les retraités vont redevenir des pauvres. Ceux qui ont du fric rejoindront les rentiers. Pour toute la population, et d’abord pour les malades, le paiement des nombreuses franchises médicales (médicaments, hospitalisation, consultations), sont une punition inacceptable. C’est la sécurité sociale et la solidarité qu’ils veulent détruire !

Un grand mouvement de grève interprofessionnelle est nécessaire !

Beaucoup de grèves sont décidées, mais pas le même jour. Il y a eu le 15 mai dans la fonction publique. Il y a eu le 22 mai pour les retraites. Des centaines de milliers de salariés ont répondu. Mais cela ne suffit pas. Il faut préparer une grève généralisée par un appel syndical unitaire. En 1968, tout le pays s’est arrêté et des acquis sociaux ont été gagnés. Aujourd’hui, face à Sarkozy, qui veut tout liquider, il y a besoin de riposter tous ensemble en mettant toutes les revendications en avant : hausse générale des salaires (300 euros), le SMIC à 1500 euros, blocage des prix, reconquête de la sécurité sociale, annulation de tous les reculs subis sur les retraites et la santé, défense des services publics.

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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 20:45

 

PARIS, 27 mai 2008 (AFP) -
Olivier Besancenot, porte-parole de la LCR, a critiqué mardi la "position commune" syndicats-patronat sur la représentativité syndicale, dénonçant un "piège" tendu par Nicolas Sarkozy "pour faire passer (ses) réformes". Invité de l’Association des journalistes de l’information sociale (AJIS), M. Besancenot, tout en estimant que le mouvement syndical "ne correspond plus à la réalité", a jugé que le chef de l’Etat lui avait tendu "un putain de piège". "L’objectif de M. Sarkozy, c’est : +je veux des interlocuteurs, mais pour faire passer mes réformes. Et je veux des interlocuteurs stables pour le faire, en l’occurrence la CGT et la CFDT", a-t-il dit. Selon lui, le Président leur a offert "un paquet-cadeau", "des petits bouts de fromage (...) pour faire passer tout ce qu’il veut faire signer : la loi de modernisation sociale avec le contrat de séparation à l’amiable, avec plus de précarité, etc." Au vu du texte de la "position commune", a fait valoir le porte-parole de l’organisation trotskiste, "une organisation comme Sud-Rail n’aurait pas pu se présenter aux élections, à cause de l’ancienneté (deux ans d’existence, ndlr) qui est réclamée". M. Besancenot a estimé qu’"on ne règlera pas le problème du syndicalisme en France ni par en haut (le paquet cadeau), ni par des mesures administratives". Parmi les propositions qu’il a faites figurent "un seuil à 5% (pour être reconnu représentatif, ndlr), permettre aux organisations qui existent en tant que telles de pouvoir se présenter au 1er tour (des élections professionnelles), que les délégués syndicaux soient nommés par les syndiqués et pas par les directions syndicales, rétablir la périodicité de deux ans pour les élections". Il a salué ce qui se passe dans son syndicat, Sud-PTT, où "il y a un délai au-delà duquel on ne peut pas rester permanent" et qui est de "dix ans". "Après, on retourne au boulot (...) C’est un gros problème quand vous avez des milliers et des milliers de permanents qui ne connaissent plus le boulot !", a-t-il observé.
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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 19:38

33 rencontres avec les élu.e.s LCR
envoyé par E_varlin
1er mai 2008 à Bordeaux rencontre avec les élu.e.s Lcr sur le parcours du défilé
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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 18:26

Le 6 mai 2007, l’échec de la gauche gouvernementale a laissé le champ libre à la droite la plus réactionnaire incarnée par Sarkozy. La guerre sociale qu’il mène, …/
...s’inscrit dans la mondialisation capitaliste qui voudrait dresser les travailleuses et travailleurs du monde entier les uns contre les autres pour mieux les exploiter …/
… Aux guerres sociales et écologiques s’ajoutent les guerres impérialistes. La politique de la gauche gouvernementale est impuissante parce qu’elle accepte la logique du profit, de la concurrence et la remise en cause des services publics. Pour mener son offensive en rafale contre la majorité de la population, Sarkozy a le pouvoir, les patrons ont le MEDEF.

Et nous, qu’avons-nous d’efficace pour porter les aspirations populaires sur le terrain politique et pour construire les mobilisations capables d’imposer un autre partage des richesses ? Il y a urgence à reprendre l’offensive …/
… L’espoir vient des grandes mobilisations, luttes des salarié-e-s, de la jeunesse scolarisée ou des quartiers populaires, luttes des “ sans ”…
Mais elles restent trop souvent infructueuses, quand un syndicalisme d’accompagnement prend le pas sur un syndicalisme lutte de classe et de transformation sociale. Il manque cruellement un outil qui aide à la convergence des luttes en un mouvement d’ensemble capable de faire reculer le pouvoir et de changer le rapport de force.
L’espoir a aussi besoin d’imaginer qu’un autre monde est possible. Nous sommes nombreuses et nombreux à vouloir cet outil : un parti utile aux mobilisations d’aujourd’hui. Un parti pour préparer un changement radical, révolutionnaire, de la société, c’est-à-dire la fin du capitalisme, de la propriété privée des principaux moyens  de production, du pillage de la planète et de la destruction de la nature. Nous voulons une société capable de satisfaire les besoins sociaux, débarrassée de toutes les formes d’exploitation et d’oppression de classe, de genre, d’âge, d’origine. Une société où la démocratie ne s’arrête pas au droit de vote et permette à toutes et tous de décider. Le congrès national de la LCR s’adresse à toutes celles et tous ceux, individus, équipes militantes, courants politiques, qui veulent se regrouper dans un cadre politique organisé, militant, national et démocratique, un parti tissant des liens internationaux avec les forces qui défendent une telle perspective. Donnons-nous un parti qui s’approprie l’expérience des luttes d’hier et d’aujourd’hui, ouvrières, altermondialistes,internationalistes, écologistes, féministes, antiracistes. Un parti luttant contre l’exploitation, contre toutes les oppressions, les discriminations et pour  l’émancipation humaine, individuelle et collective.Construisons un parti internationaliste qui refuse la politique de pillage des pays du Sud et la logique guerrière de la France, de l’union européenne et des Etats-Unis. Un parti indépendant, qui à l’inverse notamment du parti socialiste, refuse de cogérer ce système. Un parti en rupture avec le capitalisme et les institutions de la classe dominante. Un parti démocratique dont le projet permette à la population elle-même de diriger ses mobilisations pour demain être en mesure de diriger la marche de la société et de l’économie. Donnons-nous un parti pour inventer le socialisme du XXIème siècle..../…
Dans les entreprises, sur les lieux de travail et d’étude, les quartiers, à tous les échelons, local, régional, national, l’heure est maintenant à nous organiser ensemble dans des comités d’initiative pour prendre en main la construction de cet outil collectif…/
… A partir des premiers bilans, forums locaux et rencontres nationales permettront d’élaborer un mode de fonctionnement démocratique respectant la diversité des opinions et des parcours, d’ouvrir les travaux préparatoires au congrès de fondation du nouveau parti.

 

A EDF-GDF et plus largement dans le secteur de l’énergie

, la construction d’un nouveau parti anticapitaliste s’avère indispensable.C’est pourquoi les militant-e-s de la LCR proposeront, dans les prochaines semaines, la constitution de comités d’initiative qui prendront en mains la construction de cet outil collectif pour obtenir notamment :

·

L’abrogation de la loi du 9 août 2004, la (re) nationalisation du secteur de l’énergie, le retour au monopole public et le maintien du statut du personnel · La dissolution de Powernext, la bourse de l’électricité,l’interdiction du trading et la dissolution de la CRE (Commission de Régulation de l’Energie)

·

Le droit à l’énergie pour tous

·

L’abrogation des directives européennes concernant la dérèglementation / privatisation du secteur de l’énergie

 

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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 18:04

Dernières Infos sans-papiers

 

DE NOUVEAUX SITES OCCUPES DEPUIS LE 23 MAI

Après les deux grandes vagues d'occupation des 15 avril et 20 mai, des salariés de deux nouvelles entreprises se sont mis en grève le 23 mai :

-         les salariés sans-papiers du restaurant MARIUS et JEANNETTE ( Groupe Richard), avenue Georges V (métro Alma Marceau).

-         les salariées de l'entreprise Manet (nettoyage), située au 131 rue du Chemin Vert, dans le 11ème arrondissement.

 

A PARIS, ENFIN DES REGULARISATIONS

A Paris enfin, des sans-papiers sont régularisés ou en voie de l'être :

-         19 chez PAPA, d'autres en bonne voie,

-         6 chez Fabio Lucci, 2 autres arrivent,

-         9 salariés sur le chantier Xiantrailles dans le 13ème arrondissement : 2 de l'entreprise Bateg (78), 7 de l'entreprise Deremet (92).

-         2 à la Pizza Marzano. Trois autres sont convoqués pour le 28 mai.

 

DE NOUVEAUX DOSSIERS DEPOSES EN PREFECTURE

Le 26 mai, les dossiers des salariés sans-papiers de plusieurs sites seront déposés à la préfecture. Il s'agit de ceux des travailleurs :

-         des restaurants : Café la ville et Bario Latino, dans le 12ème, la Gare, dans le 16ème, Quick, dans le 8ème,

-         des entreprises de nettoyage Aura, dans le 17ème, DMMS, dans le 20ème,

-         de l'entreprise de démolition CDT (Mairie du 17ème), dans le 17ème.

 

UNE TRES GRANDE VOLONTE DE LUTTE

Les salariés sans-papiers sont déterminés et se battent sur chaque piquet de grève avec la volonté farouche d'aboutir.

Sur les nouveaux sites en grève, de nombreux habitants prennent connaissance de la pétition et témoignent leur solidarité aux grévistes.

Sur plusieurs sites, comme celui du restaurant "La Gare", à la Muette, des liens s'établissent entre salariés sans-papiers grévistes et les autres travailleurs du site.

Les salariés sans-papiers en grève se rendent visite et se soutiennent d'un site à l'autre.

A quelques exceptions près, les employeurs font le nécessaire pour compléter les dossiers destinés à la préfecture.

 

LA SOLIDARITE

La solidarité est l'une des clés majeures du succès de cette immense entreprise qu'elle s'exprime par votre présence sur les sites ou par votre générosité financière. Pour attribuer 100 Euros à chacun des 600 premiers grévistes, nous devons recueillir 60.000 Euros. Cette somme importante ne peut être atteinte que si vous, qui soutenez le mouvement, apportez votre contribution.

Faites parvenir vos versements à l'ordre du CGT Solidarité Sans Papiers - 263 rue de Paris 93516 Montreuil Cedex ou à l'UD CGT Paris - 85 rue Charlot - 75003 Paris qui transmettra.

 

TOUS LES SITES OCCUPES A PARIS :

Restaurants : BARRIO LATINO et BARLOTTI 46/48 rue du faubourg Saint-Antoine – 75012

Restaurants : BRETEUIL, MELROSE et LA MUETTE 3 place de Breteuil – 75007

Nettoyage : AFTAM siège 16/18 rue Saint-Eloi – 75012

Restaurant : GMPC SARL « LA GARE » 19 Chaussée de la Muette – 75016

Nettoyage : DMMS 17 rue Pelleport – 75020

BTP : Siège CDT 15 rue d’Estrée – 75017Chantier Mairie du XVII ème

Nettoyage : AURA SARL – 26 rue Salueuve – 75017

Restaurant : BISTRO ROMAIN 122 avenue des Champs Elysées – 75008

Restauration : QUICK 120 avenue des Champs Elysées - 75008

Restaurant : GSS 34 boulevard Bonne Nouvelle – 75010

Nettoyage : CASTRO 10 rue Mademoiselle – 75015

La chaîne de restaurant « Chez Papa » : grève et occupation - 206 rue Lafayette – 75010 Paris – métro Louis Blanc

Pizza Marzano SARL Mountain Pizza Company : grève et occupation - 30 boulevard des Italiens – 75009 Paris – métro Opéra

Fabio Lucci : grève depuis le 27 mars et occupation depuis le 17 avril – avenue Jean Jaurès – 75019 Paris – métro Porte de Pantin

Entreprises de construction – désamiantage – démolition – TDBM (Blanc Mesnil) – ARCADEM (Les Pavillons sous Bois) – DEMERET (Rueil Malmaison) – Bateg : grève et occupation – 6/8 rue Xiantrailles – 75013 Paris – métro Olympiades

Restaurant Marius et Jeannette, dans le 8ème et entreprise de nettoyage Manet, dans le 11ème(voir ci-dessus)

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25 mai 2008 7 25 /05 /mai /2008 21:58
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Les révoltes de la faim dans les pays du Sud :

Communiqué commun Attac – Confédération Paysanne

Les révoltes dans divers pays révèlent une crise alimentaire mondiale qui s’installe sans doute pour une longue période, à défaut de changement radical d’orientation.


Nous ne sommes pas dans une situation de pénurie mondiale. Quoique extrêmement faibles, les stocks sont encore suffisants pour faire la jonction entre deux récoltes. Mais l’accès à l’alimentation des populations s’est dégradé brutalement face à une augmentation considérable des prix. Elle aggrave encore la situation actuelle (20 000 morts par jour, près de 900 millions de personnes souffrant de malnutrition dont 80% de paysans).

La faiblesse des stocks est en cause. Elle provient en partie de phénomènes nouveaux : une demande forte en céréales et oléagineux pour l’alimentation, une demande en hausse pour la production d’agrocarburants industriels (éthanol et diester) et des accidents climatiques qui ont diminué les récoltes sur certains territoires de la planète.

Mais cette nouvelle tension sur les marchés révèle surtout des problèmes structurels, issus de choix économiques désastreux, basés sur la croyance des bienfaits pour l’humanité de la libéralisation des marchés agricoles et de la marchandisation tous azimuts :
- avançant la nécessité du remboursement de la dette, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale contraignent depuis des dizaines d’années les pays pauvres à réorienter leurs productions agricoles vers l’exportation. Ces pays ont ainsi dû délaisser leurs cultures vivrières, augmentant leur dépendance aux marchés extérieurs ;
- sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce et sous la pression des accords bilatéraux, les politiques agricoles de tous les pays et leurs tarifs douaniers ont été progressivement démantelés : l’agriculture paysanne des pays du Sud se retrouve sans protection, en compétition directe avec l’agriculture subventionnée et industrielle des pays du Nord ;
- la spéculation sur les marchés de matières premières accentue l’instabilité, à la baisse ou à la hausse, de leurs prix. Elle s’inscrit dans le cadre d’un capitalisme financier exacerbé, qui détériore l’ensemble des conditions de vie, y compris dans ce qu’elles ont de plus élémentaire ;
- de nombreux pays, en soutenant le développement des agrocarburants, répondent aux intérêts des multinationales mais mettent un peu plus en danger la sécurité alimentaire mondiale. Tandis que leur bilan carbone est contesté dans la plupart des cas, les cultures intensives d’agrocarburants concurrencent directement les productions alimentaires et favorisent la hausse des prix et la spéculation.

Pour toutes ces raisons qui n’ont rien de conjoncturel, il est à craindre que l’extrême pauvreté et les conflits régionaux ne fassent que s’aggraver. Seules des mesures cohérentes, en rupture avec les politiques libérales actuelles, peuvent permettre d’endiguer la catastrophe qui s’annonce :
- une régulation mondiale des marchés agricoles avec le recours aux stocks publics dans le cadre d’une instance internationale sous l’autorité des Nations unies : elle doit permettre une régulation des prix mondiaux compatible avec l’intérêt général et l’instauration d’une fiscalité procurant les ressources publiques pour satisfaire les besoins en développement des pays du Sud ;
- la reconnaissance du droit à la souveraineté alimentaire, c’est-à-dire le droit des populations, de leurs États ou Unions à définir leur propre politique agricole et alimentaire sans dumping vis-à-vis des pays tiers ;
- l’annulation de la dette des pays pauvres et l’augmentation substantielle de l’aide publique, à commencer par celle de l’Union européenne et de ses États membres, qui est aujourd’hui en diminution ;
- un moratoire pour suspendre la production d’agrocarburants et expérimenter des solutions alternatives, comme le propose Jean Ziegler, rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation.

Enfin, la crise alimentaire ne peut être résolue au détriment des impératifs écologiques, notamment par la déforestation et le développement des OGM. La crise climatique et l’épuisement des sols sont autant de facteurs qui, au contraire, accentuent la crise alimentaire. Les solutions résident dans des pratiques agricoles écologiques et sociales. Elles nécessitent en particulier une réorientation de la recherche publique agronomique et des politiques agricoles et alimentaires dans leur ensemble.

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24 mai 2008 6 24 /05 /mai /2008 16:39

Pour votre confort de lecture téléchargez ici le dépliant programme


Pour favoriser la rencontre de tous ceux qui,dans un domaine ou un autre,ont engagé des pratiques alternatives,
en rupture avec les logiques dominantes.

Pour que ces démarches soient découvertes par le plus grand nombre.

CONTACTS

Christophe :

christophe.goumaz@free.fr

Armand : 

     armand.joelle@wanadoo.fr

 

DIMANCHE 25 mai  2008   ATTIGNAT  

10 h - 19 h
       Château  de Salvert

énergies libres

3 e                             édition :

animations diverses autour de

• l’éducation et la culture

• la formation et l’information

• la santé

• les déplacements

• la nourriture

• l’énergie

• la solidarité internationale

Conférences Échanges et débat Séances

«des notes
et des mots»

Contes sous l’arbre et jeux de piste…

PIQUE-NIQUE GÉANT

Avec la participation de

Adabio (développement de l’agriculture biologique)

AFPS (France-Palestine Solidarité)

Agenda 21 - CC Montrevel

Amap des Écuets  (échange direct producteurs-consommateurs)

Amis du monde diplomatique

Amis de Fandene (Sénégal)

Artisans du Monde (commerce équitable)

Attac 01 Bourg-en-Bresse

Attac Gex

ATTD (pour la transparence dans le traitement des déchets)

Emilie Borgo (danse)

Bourg Nature Environnement

Café philo

CCFD (Comité catholique faim et développement)

Chez « L »

Cinémateur

Collectif des médecins du travail

Confédération paysanne

Contes sous l’arbre

Covoiturage du Suran

Crayons couleurs d’enfance (Dombes- Bénin)

Dal (Droit au logement)

Ébullitions (informations locales)

Espéranto-Bourg

Fac  (Formation et action citoyenne)

Frapna (réseau associations environnement)

FSU

Hélianthe (économie d'énergie

et énergies renouvelables)

La Gryphe (librairie alternative)

Léa (éducation alternative)

Libre pensée Edgard Quinet

Logiciels libres

Microkiné

Mouvement d’elles (formation)

MRJC (mouvement rural de jeunesse chrétienne)

Nef (épargne citoyenne)

Des notes et des mots

OGM non merci

Pascal Joseph (énergie renouvelable)

Païda (solidarité Afghanistan)

Repère – là-bas si j’y suis

Radio Tropiques

Ras le front (contre le fascisme)

Réseau sortir du nucléaire

Sebasol (installation solaire)

Secours catholique

Sel (échange de services, de savoirs…)

Massage shiatsu

Silence (revue écologie-alternatives-non violence)

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24 mai 2008 6 24 /05 /mai /2008 11:09

L'individu performant, dans le monde social contemporain

Ce texte n'est pas le fruit d'une longue recherche, il n'a pas non plus pour ambition de donner une vérité révélée sur le monde contemporain. Il s'agit simplement de proposer une réflexion qui doit être débattue.

 

La question du "lien social" et de la société individualisée:

 

Si l'on se réfère à l'histoire des sociétés avec état (que je limiterai aux sociétés "occidentales" de notre "ère"), il est possible de déterminer trois types de sociétés (plus ou moins) successives:

-                            Des sociétés de l'indifférenciation (dites holistes) ou "l'identité collective" était le seul repère, où la notion d'individu était méconnue.

-                            Des sociétés différenciées: la progression de la division sociale du travail "crée" des individus avec des situation particulières dans le monde social. C'est-à-dire des personnes  sensiblement différentes de leurs congénères, des individus qui ont des préoccupations et, surtout, des responsabilités qui leurs sont propres (et que la grande majorité n'a pas).

-                            Des sociétés individualisées (voire "ultra" individualisée comme notre société contemporaine) qui placent le particularisme individuel au centre du social où un agent social se caractérise d'abord par sa différence à l'autre (phénomène de distinction: le besoin d'être différencié pour être reconnu).

Des évolutions anthropologiques aussi capitales que l'avènement d'une société "ultra" individualisée ne se font pas sans douleur car ces évolutions ne sont pas "naturelles" ou historiquement programmées (le supposé "sens de l'histoire"), elles sont le résultat de processus complexes. Un de ces processus (dans notre période immédiate des trente dernières années) tient au fait que les dominants tentent d'imposer de nouvelles représentations de l'individu (les leurs) au plus grand nombre. Pour se faire les institutions dominantes construisent de nouvelles sphères de socialisation agissant sur les groupes sociaux dominés (notamment par le biais du monde du travail: voir les transformations radicales du "nouveau management" d'entreprise1 qui débutent dans les années 80 et qui se poursuivent aujourd'hui). Ces tentatives de transformation des sphères de socialisation s'accompagnent d'un discours martelé à haute dose et relayé par un grand nombre d'espaces sociaux (entreprises, lieux de loisirs, l'ensemble des médias, certaines productions artistiques…). Dans un premier temps, ces nouvelles représentations se heurtent à une "réalité du monde" assez différente du discours et des attentes des groupes sociaux dominants (le "discours" ne correspond guère à la "réalité"). Puis, petit à petit2, il est possible (mais peut être pas inéluctable) que la "réalité" se mette à ressembler aux représentations que les dominants partagent et promeuvent2.

Le "culte de la différence", à l'œuvre dans notre société "occidentale" contemporaine, exacerbe une prise de conscience de soi de la part des individus (en tant qu'êtres irréductibles et singuliers). Tant que les agents sociaux ne se différenciaient pas, ou peu, le lien social allait de soi. La question ne se posait pas. Un lien préexistant liait mécaniquement (Durkheim) tous les arrivants dans le monde social (conscience que la survie des uns dépendait étroitement de la survie des autres, croyances, rites, travail commun…). A partir du moment où chaque individu se différencie de son voisin, et revendique cette différence, se pose la question du vivre ensemble: qu'est ce qui va faire qu'il est possible de s'entendre et de se supporter3?

            L'homme "moderne" est donc obligé de contractualiser pour vivre en société (inventer des règles et les négocier): contrats du travail, contrats d'échanges économiques, contrats politiques… mais le contrat est il un lien suffisant à la vie en commun? La question est terriblement complexe, de savants débats animent les sciences sociales à ce propos. Mais sans présager de l'avenir, il me semble probable que la seule contractualisation est, au moins à ce jour, incapable d'assurer à elle seule le lien social. La culture (au sens le plus large du terme) est une dimension déterminante du lien social qui ne dépend pas de la simple contractualisation (d'autres dimensions, non contractualisées, du lien social sont certainement à prendre également en compte).

            Or, il semble que les dimensions non contractualisées du "lien social" soient aujourd'hui délaissées, sinon rejetées, par cette idéologie "néolibérale". Seule la dimension du lien contractuel est aujourd'hui valorisée, ce qui pose un vrai problème de "cohésion sociale", comme disent les politiciens. Mais si on observe plus précisément, on s'aperçoit que ce n'est même pas la dimension contractuelle, dans son ensemble, qui est valorisée mais seulement un type particulier de contractualisation: le contrat économique. L'ensemble du "lien social" devrait être assujetti à cet aspect prioritaire (voire exclusif) de l'activité humaine: l'échange commercial comme "mètre étalon" de tout échange social, de tous liens sociaux (l'OMC comme organisme central de la cohésion du monde).

 

"L'individu performant":

 

            Le commerce généralisé et systématisé, produisant une plus-value croissant sans cesse (capitalisme) semble impliquer la concurrence qui elle-même semble réclamer de la performance (maître mot du capitalisme contemporain) et cette performance exige une responsabilisation accrue de chacun. Responsabilité qui ne peut être réalisée que grâce à une individualisation poussée du monde de l'entreprise (et du monde social dans son ensemble). Nous assistons alors à une instrumentalisation du processus d'individualisation: le discours dominant a opéré un lent et très subtil glissement de la notion de "créativité individuelle" (revendiquée par une partie des salariés, notamment en mai 68) à la notion de "performance individuelle4" (au service de la productivité dans l'entreprise). Au travers du "coaching" on peut voir comment l'individu (et son individualité) est soumis à la performance: en s'appuyant sur les psychologies comportementalistes, le "coatching" se présente comme une aide au développement de la personne (développer sa créativité) mais il s'agit là d'un leurre car le problème des psychologies comportementalistes c'est qu'elles ont tendance à nier le sujet donc tendance à nier une créativité propre à chacun. Le "coaching" est en fait une adaptation de l'individu au monde (psychologie comportementaliste). Au monde de l'entreprise. Faire que l'individu se conçoive lui-même comme une micro entreprise donc comme un individu performant plutôt que créatif.

Chaque individu est donc sommé de devenir performant. Avec cette idéologie, les institutions (l'école notamment) peuvent éventuellement aider l'individu à devenir performant (acquisition "d'outils") mais, in fine, l'individu est bien le seul responsable de son "parcours de vie" (de ses réussites ou échecs professionnels mais aussi sociaux, familiaux, sentimentaux…). A l'individu de "valoriser" ce qu'il a appris théoriquement -à l'école- ou empiriquement -dans l'entreprise ou ailleurs-, d'où la notion nouvelle "d'égalité des chances" en lieu et place de la notion d'égalité. Le monde social (à travers ses institutions) donnerait à chacun les mêmes possibilités d'apprendre et de se "développer", ensuite à chacun de transformer ces "acquis" en performance.

Si le "gagnant" est, soi disant, responsable de sa réussite, le "perdant" deviendrait alors responsable de sa propre pauvreté (la encore, la rhétorique du "gagnant et du "perdant" n'est pas neutre idéologiquement). Avec de telles représentations du monde social, la responsabilité politique change: "L'état social", qui tend à devenir un "état régalien", se détache progressivement d'une de ses missions essentielles qui était de redistribuer une part (même minime) des richesses à l'ensemble de la société. La nouvelle mission sociale d'un état devenu "régalien" se cantonnerait à produire les conditions d'une "égalité des chances" (avec des institutions -éventuellement privatisée- adaptées). A chacun de saisir cette chance (égale pour tous). Cette idéologie de "l'égalité des chances" est bien évidemment une ignorance -ou, parfois, un simulacre d'ignorance- des déterminants sociaux qui distribuent inégalement les possibilités de la "réussite sociale" (les capitaux culturels et sociaux). C'est également une négation des responsabilités collectives (politiques) dans la prise en compte (et la constitution) des groupes sociaux dominés.

Dans ces conditions, le pauvre ne pourrait s'en prendre qu'à lui-même et il deviendrait même condamnable en cas de tentative de faire porter sur d'autres la responsabilité de son "échec". Les "classes" populaires peuvent (à juste titre) rejeter la responsabilité de leur pauvreté sur les patrons ou (et) les politiques, dans le cas de contestation sociale mais aujourd'hui les condamnations de l'action syndicale (condamnations parfois pénales, c'est un fait relativement récent) sont de plus en plus appuyées: la grève devient un "crime" contre le bon fonctionnement de l'entreprise et donc plus largement du monde social. Le prolétariat le plus "dominé" ne peut, également avec raison, se résoudre à se sentir totalement responsable de sa position ultra dominée mais il identifie difficilement les causes de sa situation et surtout il ne dispose pas des ressources collectives (syndicales notamment) pour se retourner contre les groupes sociaux dominants. Il arrive qu'il s'attaque parfois à des cibles plus ou moins aléatoires (la police, les pompiers, plus rarement l'école et tout ce qui peut être assimilé à de l'institution… mais aussi les émigrés, voire les immeubles voisins…). Les condamnations morales ou (et) judiciaires sont alors sans appel (sans recherche des "rouages réels" qui ont provoqué de telles actions de rébellion). Les individus composant les "classes populaires" sont donc nécessairement condamnés (y compris par certains de leurs pairs5)! Avec de telles représentations du monde social, lorsqu'un pauvre6 commet un des actes délictueux évoqués supra, cet acte ne peut être considéré comme une rébellion (fut elle dévoyée), il ne peut être perçu que comme une volonté illégitime de reporter sa souffrance (issue de son propre "échec") sur d'autres, qu'il accuse bien imprudemment, et à tord. Cet individu serait donc responsable de ses propres souffrances et de celles qu'il impose, en retour, aux autre.

Le pauvre serait responsable et donc potentiellement coupable (tout le monde n'est pas ministre de la santé face à des problèmes de sang contaminé) s'il ose reporter (y compris politiquement) sur d'autres ses propres problèmes. La seule intervention possible auprès du pauvre (le pauvre est un inadapté, donc un déviant potentiel) serait l'éviction de celui-ci du monde social (éviction de l'entreprise -manque de performance-, cantonnement dans un quartier populaire -dit "zone d'exclusion"-, voire enfermement -prison-…). Le terme "d'exclu" pour qualifier le pauvre n'est pas anodin: il permet de justifier, par avance l'isolement dans lequel on va le placer (l'individu serait responsable, dans un premier temps, de sa propre "exclusion sociale". Il serait devenu par lui-même exclu. Ceci justifiant le fait qu'on puisse, dans une seconde étape, l'isoler territorialement). Le recours au thème de "l'exclusion" a, me semble t-il, d'autres effets sociaux que je ne développerai pas ici: la stigmatisation (selon les analyses de E. Goffman -sociologue-).

 

De l'état social à l'état pénal (titre emprunté à Loïc Wacquant -sociologue-):

 

La préservation du "lien social" dépendrait donc uniquement de la capacité d'une société à se préserver (à écarter) des individus déviants. Une part des déviants serait constituée par des "tricheurs" qui, pour "réussir" sont prêts à employer des stratégies hors contrat, illégales ( mafias, délinquants en col blanc…), l'autre part (de loin la plus nombreuse) serait constituée des "exclus, inadaptés au monde", potentiellement dangereux. Il n'y a pas (plus), avec cette représentation, de causes sociales à "l'inadaptation".

Regarder l'évolution du "travail social" en France depuis une trentaine d'années permet de se rendre compte des changements de représentations dominantes sur la pauvreté. Donner une explication sociologique et (ou) psychologique à la "marginalité", à la pauvreté (et non pas à "l'exclusion") était la base même du "travail social" (tenter de comprendre comment était générée l'inégalité des ressources symboliques, culturelles et sociales pour tenter de remédier au mieux à la situations des usagers des services sociaux). Avec la figure de "l'exclu, inadapté au monde", il n'y a plus de tentative d'explication de la soit disante "inadaptation": seule compte la, très hypothétique, ré-adaptation (on dit réinsertion) de "l'exclu" ou (et c'est pratiquement toujours le cas) son éviction du social, sans avoir le temps d'essayer de comprendre les "rouages" des situations. Les institutions de "ré-insertion" pratiquent, de fait, plus un regroupement (un marquage) de "l'exclusion" qu'une véritable tentative "d'intégration". Par exemple: environ 13% des "rmistes" ont obtenu un emploi aidé, donc précaire, en 2003 -source Dares-. (Je ne possède pas les statistiques de ceux qui trouvent un emploi "stable" mais on sait que les "rmistes" n'accèdent pas, ou très marginalement, aux emplois de l'entreprise privée -source Dares- et que les emplois du monde associatif et de la fonction publique sont quasi exclusivement des emplois aidés, donc précaires). Ce qui veut dire que la quasi-totalité de ces "rmistes" retrouverons leur statut (minima sociaux) quelques mois après leur "embauche" (au mieux, quelques années après). Robert Castel (sociologue) parle d'une "condamnation à l'insertion perpétuelle". Le propos n'est pas ici, d'accuser le "travailleur social" qui est tributaire de son nouveau cadre professionnel et idéologique (et de choix économiques et politiques qui le dépasse) mais de montrer, à travers une des dimensions de la "réalité" du travail "d'insertion", qu'un des principaux effets de la "ré-insertion" est la stigmatisation des populations les plus pauvres.

D'autre part, dans la mesure où la mission du "travail social" tend de plus en plus, aujourd'hui, à se réduire à une mission de lien social (politique de la ville oblige), le "travailleur social" tendra à devenir progressivement mais inéluctablement un agent de repérage des déviants à écarter de ce monde social à la recherche inlassable de liens. Un auxiliaire des forces dominantes: auxiliaire des directions d'entreprises (G.R.H.) dans le cas des A.S. d'entreprise, auxiliaire des institutions politiques dans le cas des agents territoriaux (notamment politique de la ville), voire auxiliaire de police dans le cas des "travailleurs de terrains" en "zones sensibles" (par exemple: obligation faite aux "travailleurs sociaux" de donner à leur chef de service les informations qu'ils ont pu recueillir sur leurs usagers. Ou encore l'obligation de signaler au maire, ou à ses services, les individus potentiellement délinquants).

Le plus souvent le "travailleur social" fera office de flic symbolique (pour reprendre la formule de P. Bourdieu), c'est-à-dire qu'il tentera, au travers des violences symboliques12, de maintenir les "exclus" dans un isolement territorial, familial… qui évite l'utilisation de l'enfermement et de la force physique.

 

Une individualité inquiète voire pathologique, une individualité sérielle:

 

            Je l'ai évoqué en introduction, le processus d'individualisation n'est pas "naturel", il n'est pas non plus le fruit d'un "sens (univoque) de l'histoire". Cette individualisation est le résultat d'un "travail" social (souvent inconscient et jamais acquis): de changements progressifs des sphères de socialisation, de répétition de discours performatifs (discours qui finissent par faire advenir ce dont ils parlent)… L'individualisme est donc, paradoxalement (en apparence) une norme. Les institutions (écoles, entreprises, état…) nous "forment" nous "façonnent" en individus.

Pour nombre de chercheurs (dont Marx -et bien d'autres, non marxistes-) le capitalisme a contribué à généraliser l'individuation du social mais cette individuation aurait pu privilégier de nombreux aspects différents de la personne individuée: hédonisme, créativité, altruisme (il n'y a pas d'altruisme sans individualité. L'holisme n'est pas un altruisme), égoïsme… Il se trouve que le capitalisme a favorisé l'émergence de "l'individu performant" (surtout ces trente dernières années, depuis le recul de l'état social8).

J'ai dit, (note 4), que le capitalisme ne se bâtissait pas sur la concurrence, en fait, il y a bien concurrence mais pas concurrences entre les entreprises dominantes. Il y a concurrence entre les individus. Cette concurrence entre individus n'est pas basée sur la créativité des personnes mais à l'inverse, sur leur capacité d'adaptation à la demande de l'entreprise, la productivité (voir le "coaching" déjà évoqué). Cette compétition exacerbée entre individus semble très pathogène: que la personne soit en phase de réussite ou d'échec, l'inquiétude est permanente car il y a risque permanent. La norme de la performance semble changer (depuis une quinzaine d'années) les pathologies psychiques. Les névroses (ou pour aller vite, la difficulté d'être soi), cause première des consultations chez les psychologues ou psychanalystes dans les années 1960 - 70 laisse la place aux pathologies liées à la dépression (la fatigue d'être soi -titre d'un livre de A. Ehrenberg9-), en constante augmentation.

Si les pathologie liées aux formes particulières de l'individuation actuelle sont effectivement en augmentation constante, alors les individus subissent ces injonctions nouvelles d'être soi. Et s'ils les subissent sans les rejeter, c'est que ces formes nouvelles sont plus fortes qu'eux: ces nouvelles injonctions sont donc des normes. Des normes suffisamment  puissantes pour rendre malade. Des normes si puissantes qu'elles provoque une individualisation sérielle (la même pour tous): nos façons d'être différents (d'être soi) sont codifiées, marquées: certains groupes de jeunes pour se "démarquer" portent des… marques! "Nike" nous dit "just do it" (slogan révolutionnaire des années 1970 aux Etats-Unis), la révolte devient donc une simple distinction sans autre effets que de d'être vu (repéré comme un soi-même… finalement identiques aux autres). Cette façon de vouloir se "démarquer" (se distinguer) pourrait être une tentative (vouée à l'échec) d'échapper à cette sérialité de l'individu moderne?

 

Des sociétés du total?

 

            "L'uniforme de l'individualité contemporaine" nous entraînerait donc vers un rejet de l'autre puisque, paradoxe, la bonne individualité devrait être la même pour tous (la performance). Le non performant, responsable de tous nos maux: le pauvre incarné, notamment, dans la figure de "l'exclu" serait donc le proscrit (la "classe dangereuse" du XIX° siècle). Dans ce cas, il est normale que la société rejette ou condamne les fauteurs de troubles responsables du manque de "cohésion sociale" (encore une fois: un terme éminemment idéologique, voire politicien). Derrière la "cohésion du social" ni aurait il pas un souhait de cohérence du social? La recherche éperdue du consensus10 comme seul lien possible dans une société individualisée c'est, d'une part faire fi de tout rapport de classe (ignorer les inégalités sociales) mais c'est aussi prendre le risque d'une société arrêtée (la "fin de l'histoire" -Fukuyama), d'une société du "total" capable d'exclure toute dissidence, tout esprit critique… Big Brother n'est pas un chef solitaire et incontestable, c'est une société "totalisée" qui a perdu irrémédiablement toute possibilité de sens critique.

Un Nicolas Sarkozy qui engage des "contre - réformes" liberticides est très certainement dangereux… mais n'est ce pas considérablement plus dangereux quand celui-ci est élu (légitimé) par une majorité des électeurs français?

La peur pathologique du lendemain qui légitime les chefs les plus fous, n'est elle pas plus dangereuse que la crainte qu'inspire le plus fou des chef, si des questions se posent sur sa légitimité de chef?

 

1/ Il s'agit d'une organisation nouvelle du travail où l'individu devient le centre du dispositif (la notion de travail d'équipe est dévaluée dans les discours et, partiellement, dans la pratique au profit d'une valorisation de la "performance" individuelle.

 

2/ Notons que les discours, même dominants, ne semblent pas permettre, à eux seuls, des changements de représentation. Ces discours doivent être accompagnés de changements réels (progressifs) des sphères de socialisation (des pratiques). Une part de la réalité façonne les représentations et les représentations (mis en discours par les dominats) façonnent une part de la réalité.

 

3/ Il n'est pas question ici d'assimiler la notion d'individu à une "valeur" négative". L'individualisation des agents sociaux est, à mon sens, une dimension positive. On peut toujours regretter cette individualisation du social, comme le fait la "vulgate" marxiste (aujourd'hui heureusement minoritaire au sein même de la "mouvance marxiste") pour autant l'individu est, de fait, au centre de notre société contemporaine (qu'on le déplore ou qu'on s'en réjouisse).

 

4/ Ce glissement de la notion de créativité individuelle à la notion de performance individuelle est probablement due (au moins partiellement) à la spécificité du commerce de type capitaliste (le commerce existait avant l'avènement du capitalisme). Les théories (et idéologies) libérales, que le capitalisme instrumentalise (plus ou moins inconsciemment) pour justifier son action, prônent effectivement la concurrence comme modèle de développement. Mais dans son fonctionnement "réel" le capitalisme ne met pas en oeuvre cette concurrence (ou que très partiellement, en fonction des intérêts du moment). Au contraire, le capitalisme induit principalement, à terme, du monopole: de l'entente formalisée ou tacite entre entreprises dominantes (aujourd'hui: multinationales).

La créativité pourrait (peut être?) être le moteur d'une "saine concurrence", si la concurrence se jouait dans un monde social "neutre", sans rapports de dominations, c'est à dire sans autres pressions que la "beauté du geste concurrentiel" comme acte pur de création. Comme devrait être le sport… (on voit bien que même pour le sport, cela ne marche pas tout à fait car le sport se joue, lui aussi, dans un environnement social qui génère (et subit) d'autres intérêts que le sport lui-même. Le plaisir de la "saine compétition" est loin d'être le seul moteur du sport). Le capitalisme n'a donc pas besoin, en priorité, de créativité (saine émulation) mais de performance car le capitalisme privilégie, avant tout, la productivité.

 

5/ Pour qu'une "classe" dominée puisse, en tant que "classe", identifier (plus ou moins) clairement les rapports de domination, il est nécessaire que des institutions, issues de cette "classe" (associations, partis, syndicats…) puissent débroussailler les arcanes très complexes de ces mécanismes. Sans ces institutions, les chances individuelles de compréhension des enjeux sont très aléatoires et le risque de voir les individus issus des "classes populaires" adhérer à n'importe quelles opinions y compris aux "thèses" de l'idéologie dominante, n'est pas nul. (L'institutionnalisation des organisations populaires pose aussi des risques. Problèmes que je n'aborderai pas ici).

 

6/ Qu'il s'agisse d'un ou de plusieurs individus, c'est toujours un processus social qui est à l'œuvre dans la pauvreté, mais la dimension collective n'est quasiment plus jamais prise en compte dans le discours dominant sur la pauvreté.

 

7/ La violence symbolique est un concept bourdieusien qui tente d'expliquer pourquoi les dominés ne se révoltent pas contre les dominants même en l'absence de répression physique. Une violence symbolique est une violence (dans la mesure où elle contraint) qui n'est pourtant perçue par personne comme une violence: ni par celui qui fait violence, ni par celui qui la subit. Par exemple, l'école serait un lieu de classement social qui n'agirait pas (ou très peu) par la contrainte physique mais qui pourtant assignerait les agents sociaux à des places qui leurs sont socialement imposées: les réussites ou les échecs scolaires ne seraient pas le seul fruit d'un bon ou mauvais travail des élèves, ils ne seraient pas non plus dus au hasard. Des dispositions sociales prédétermineraient partiellement les résultats scolaires et l'éducation nationale effectuerait, dès les premières années, un tri en fonction de ces pré-dispositions. Ce classement, justifié par une croyance dans le  "don scolaire" (le hasard -ou les mystères de la génétique- distribuerait de façon aléatoire les capacités à apprendre), s'opèrerait sans que les acteurs (enseignants comme élèves)- n'aient conscience de subir une classification sociale. Il est d'autant plus aisé pour des enseignants, des "travailleurs sociaux"… "d'utiliser" cette violence symbolique, qu'elle n'est pas décodée comme telle. Si l'on ne peut réduire l'école qu'à cette seule dimension de violence symbolique, il me semble que cette dimension ne peut, cependant, pas être écartée… et méconnue.

 

8/ Robert Castel(sociologue)  nous montre que la période de l'état social a été un moment de sécurisation de l'individu "accalmie" dans la mise en concurrence des individus (en réaction à une exploitation capitaliste trop forte) et que la disparition progressive de cet état social replonge l'individu dans une insécurité (sociale) quasi pathologique.

 

9/ Voir A. Ehrenberg, R. Castel (sociologues) ou D. R. Dufour (philosophe) sur les conséquences (éventuellement anthropologiques) de cette insécurité individuelle et sociale généralisée.

 

10/ De nombreux travaux de recherche ont tendance à montrer que le dissensus serait nécessaire à la vie sociale.   
                                                                                                                                                                                

Didier Eckel

                                                                                                      
                                    Enseigne la sociologie, écoles de "travail social".

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24 mai 2008 6 24 /05 /mai /2008 08:51

Chez L  : - Un lieu où nous tentons de mettre en tension les diverses analyses critiques de notre monde actuel.

- Un lieu où l'on peut partager des moments de convivialité dans un cadre verdoyant.

Lieu des conférences:

Une ancienne ferme rénovée

à Cléon, 01 110 Corcelles.

 

Sur le plateau d'Hauteville (Entre Corlier et Brénod, 10 km au nord d'Hauteville)

 

   Site:www.chezl.org

Mail: didier.eckel@wanadoo.fr

Etat répressif - individus libres:

un paradoxe?

Attention: ce débat (gratuit) se déroulera à Attignat (Proche Bourg en Bresse), dans le cadre de la "fête autrement".

Avec Didier Eckel

enseigne la sociologie, écoles de "travail social".

L'APRES MIDI (horaires exacts, définis par organisateurs de la fête)

Dans nos sociétés contemporaines, la reconnaissance d'une individualité propre à chacun d'entre nous semble de plus en plus revendiquée. Le corollaire de l'individualité est la liberté: on ne peut revendiquer ses particularités individuelles si la liberté "d'être soi" n'existe pas. Cependant les états semblent de plus en plus enclins à se replier sur leurs prérogatives régaliennes en devenant de plus en plus répressifs, voire normatifs (Bush et Sarkozy en étant les symboles?). Sommes nous face à un paradoxe ou peut on tenter d'expliquer ce double processus (revendications de sa propre individualité - tentation d'une nouvelle normativités de la part de l'état) qui ne serait contradictoire, qu'en apparence?

Quelques exemples de nos conférences passées:

- La sociologie de P. Bourdieu, une sociologie de combat? Avec D. Eckel (enseigne la sociologie).

- Les classes sociales existent-elles? Avec S. Béroud (sociologue et politiste).

- La "décroissance" avec P. Ariès (politiste).

- Révolutions française, russe, espagnole: que nous apprennent elles? Avec J. Croyet, T. Desanti, T; Hohl (historiens)

- Socialismes, marxismes, anarchismes: des philosophies d'émancipation encore crédibles? Avec P. Corcuff et D. Colson (sociologues et philosophes), T. Desanti et T. Hohl (historiens).

(…)

______________________

Réunion programmation (saison 2009)

En octobre 2008 à 14h00 (date exacte à définir)

Ordre du jour: Choix de thèmes à retenir et prévisions des tâches d'organisation. Toutes les personnes désireuses de proposer des thèmes de conférences sont bienvenues à cette réunion.

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22 mai 2008 4 22 /05 /mai /2008 23:51
Communiqué de la LCR.

Mardi 20 mai, 321 travailleurs sans-papiers, sur 23 sites, se sont rajoutés aux plus de 600 sans-papiers qui, depuis la mi-avril, ont cessé le travail pour obtenir leur régularisation. Les beaux quartiers de Paris et la ville de Cannes se trouvent confrontés à cette deuxième vague de grève. Employés dans des métiers en tension, les salariés sans-papiers veulent faire cesser l'hypocrisie actuelle du gouvernement qui s'accommode du scandale de leur surexploitation. B.Hortefeux, ministre de l'immigration, dès le début du mouvement de grève, s'est empressé de se décharger sur les préfectures, lesquelles, dans l'examen des dossiers, avancent à la vitesse d'un escargot. 70 régularisations pour 1000 dossiers déposés, sans compter ceux que les préfectures refusent sous le prétexte fallacieux qu'ils ne sont pas présentés par la CGT. La LCR, ses fédérations à Paris et en Ile-de-France, soutiennent totalement la lutte des salariés sans-papiers pour leur régularisation. Ils ont besoin de la solidarité de tous les travailleurs, de la population, notamment face aux menaces de violence dont ils peuvent faire l'objet. Pour la LCR, les préfectures doivent examiner collectivement et positivement tous les dossiers de sans-papiers déposés. Partout, organisons, dans l'unité, la solidarité et le soutien matériel, moral et politique autour de leur lutte avec comme mot d'ordre : régularisation de tous les sans-papiers, et vite !
Le 21 mai 2008.

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