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16 mars 2009 1 16 /03 /mars /2009 17:56

Tous et toutes ensemble

On peut gagner contre Sarkozy et le Medef

 

Six jours avant la grande journée de grève et de manifestations du 19 mars, Fillon a annoncé qu’il n’y aura « aucune enveloppe supplémentaire » pour faire face aux conséquences sociales de la crise. 500 milliards pour les banquiers et les patrons, 2,6 pauvres milliards pour les classes populaires et pas un centime de plus… la politique du gouvernement est on ne peut plus claire.

 

« C’est une crise dont la dureté et la longueur ne peuvent pas encore aujourd’hui être prévues », « il n’y a pas de baguette magique pour la résoudre », ajoute le premier ministre. Il exprime ainsi l’impuissance des classes dominantes, mais aussi ce qui est leur seule politique face à la catastrophe qu’elles ont engendrée : faire le gros dos, passer la facture au monde du travail et profiter de la crise pour détruire un peu plus les protections sociales.

 

Pas avec des journées d’action sans lendemain…

 

Les journées d’action sans lendemain, aussi réussies soient-elles, ne permettront pas de stopper cette politique. Le 19 mars est pour les salariés une occasion de montrer leur force comme de se rencontrer, de débattre, de préparer des initiatives. Mais s’il n’en sort qu’un nouvel appel à une nouvelle journée de même type, sans objectifs clairs ni plan de lutte conséquent, le risque existe qu’à la longue, la répétition de telles convocations finisse par épuiser et démoraliser.

 

Pourtant, le potentiel de révolte et de mobilisation populaire est immense. Les postiers des Hauts-de-Seine sont en grève depuis plusieurs semaines et leur mouvement s’étend en région parisienne. La mobilisation des enseignants-chercheurs s’élargit à l’ensemble du monde universitaire,  notamment les étudiants. Les plans de licenciements qui se succèdent dans tout le pays provoquent en réaction nombre de grèves, occupations, manifestations comme à Continental ou Sony.

 

…Mais en suivant l’exemple des Antilles

 

Les travailleurs et les peuples de Guadeloupe et de Martinique, en arrachant l’essentiel de leurs revendications au bout de respectivement 44 et 38 jours de grève générale, ont montré que l’on peut faire reculer le gouvernement et le Medef. Leur lutte exemplaire indique également quels sont les moyens d’y parvenir :

 

- Une plateforme revendicative claire, avec des objectifs précis, chiffrés, correspondant aux besoins populaires, et pas de demi-mesures.

 

- L’unité sur ces objectifs des organisations de la gauche syndicale, politique, associative et culturelle.

 

- L’unité et l’organisation également à la base, la participation massive et le contrôle actif des salariés et de la population, y compris lors des négociations, meilleur moyen de mettre la pression sur le gouvernement et les patrons.

 

- Et surtout, la détermination à imposer les revendications, donc à en prendre les moyens par un mouvement d’ensemble, une grève générale jusqu’à satisfaction.

 

La victoire aux Antilles montre la voie à suivre face au Medef et à Sarkozy, qui ne lâcheront rien de sérieux si nous ne les y contraignons pas très fortement.

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9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 21:14
               La lutte paie !

 

C’est la première leçon de la grève générale de la Guadeloupe.

 

Ils se sont battus et ils ont gagné !

Le premier ministre parlait de « revendications irréalistes qui semblent ignorer la crise ». Mais c'est bien parce qu'ils refusent de payer la crise que les grévistes ont défendu et imposé ces revendications : 200 € nets d’augmentation des salaires jusqu’à 1,4 fois le Smic (+ 6 % jusqu’à 1,6 fois le Smic et + 3 % au-delà), l’augmentation des retraites et des minima sociaux, la baisse de 20 % des prix des produits de 1ère nécessité, la baisse des tarifs des carburants, de l’eau, du gaz, de l’électricité, de la téléphonie et des transports, le gel des loyers HLM, un budget de 30 millions d’euros pour l’emploi, le recrutements d’enseignants, la titularisation des contractuels…et aussi des mesures pour la protection de l’environnement, pour les droits culturels du peuple guadeloupéen…

Face à cette victoire, beaucoup insistent sur les spécificités des Antilles. C’est vrai, les peuples antillais vivent une oppression coloniale et c’est sûrement l’un des ressorts de cette formidable mobilisation.

 

Mais sur bien des points cette lutte exemplaire, peut nous inspirer ici.

Alors que nous préparons la mobilisation du 19 mars, que de nombreuses mobilisations se déroulent et cherchent à converger, les grévistes de la Guadeloupe ont prouvé qu’il est possible de gagner face au mépris, aux manœuvres, à la répression du gouvernement des profiteurs.

Le cadre unitaire du LKP impliquant toutes les forces, syndicales, associatives, politiques… à uni toutes les colères autour d’une plate-forme précise, sociale, écologique, anti- discriminations.

La démocratie, le contrôle de la lutte par toutes celles et tous ceux qui y sont impliqués jusqu’aux négociations ont aussi fait la force de ce mouvement.

Et surtout, la mobilisation a été maintenue et amplifiée jusqu'à la satisfaction conjuguant grèves, manifestations, blocages, barrage routiers… à l’inverse des journées espacées et sans perspective.

 

A nous, maintenant !

Le 29 janvier nous avons prouvé que nous pouvons être forts, nombreux en grève et dans la rue. Mais il a fallu attendre près de 2 mois un nouvel appel à la grève interprofessionnelle. Nous savons que nous sommes capables de réussir le 19 mars à nouveau. Mais après?  Comment continuer, amplifier, construire la mobilisation dans la durée ?

Dans toutes les villes, dans toutes les régions, peuvent se créer, pas à l’identique du LKP, mais avec la même volonté de faire converger toutes les forces, des collectifs unissant les organisations syndicales, les associations militantes, les partis politiques, toutes les équipes militantes et les salariés mobilisées contre les suppressions d’emploi, contre la vie chère, pour l'augmentation des salaires…

Cette unité pour la lutte peut proposer des perspectives locales, régionales, de branche…

C’est la seule solution pour ne pas laisser une grande journée de mobilisation sans lendemain.

 

 

 

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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 23:24

Les grévistes de la Martinique ont obtenu une augmentation de 200 euros nets pour les salaires inférieurs à 1,4 fois le Smic. Leur lutte continue pour obtenir une baisse significative des prix de

100 produits de première nécessité, l’augmentation des minimas sociaux et une allocation pour les jeunes. En Guadeloupe, la lutte est en passe également d’aboutir victorieusement.


Cela ne s’est pas fait facilement. Il a fallu bien du courage aux travailleurs des Antilles, plusieurs
semaines de grève générale et un syndicaliste est mort. Aux Antilles comme en France, le Médef

est le Médef. Arrogant, méprisant, gagnant des fortunes sur le dos des plus pauvres et pouvant compter sur son meilleur allié, le gouvernement, qui n’a su qu’envoyer des compagnies de

gendarmes pour répondre aux revendications de la population.

Pourtant ils ont cédé.


Sarkozy voulait en finir au plus vite avec cette lutte qui est partie de la Guadeloupe, s’est étendue
à la Martinique et se propage à la Réunion. La peur de la contagion est plus que palpable chez le

patronat et chez un président qui s’imaginait en avoir fini avec les grèves il y a quelques mois.

Avant sa victoire cette lutte était en effet déjà un véritable point d’appui pour les luttes et les résistances en métropole que ce soient celles des enseignants-chercheurs qui continuent leur

combat et cherchent à l’étendre à toute l’éducation, les postiers des Hauts de Seine en grève depuis de nombreuses semaines, des hospitaliers qui appellent à une journée de grève le 5 mars,

ceux de la Réunion en grève générale également le 5 mars.

Mais avec leur victoire, rien ne sera plus comme avant. Là bas bien sûr, mais ici aussi. Cela montre à tous qu’il est possible de les faire reculer. Et même le 8 mars, la journée internationale de lutte

des femmes - elles qui ont été si courageuses aux Antilles - aura déjà une toute autre résonance.


MEME REVENDICATION, MEME MOYEN

Alors que le monde s’enfonce de plus en plus dans la crise avec ses vagues monstrueuses de licenciements, les firmes du CAC 40 ont engrangé en 2008 des bénéfices records, 54 milliards

d’euros ont été distribués aux actionnaires pendant qu’on annonce 90 000 chômeurs de plus en janvier. L’indécence atteint son comble et les Guadeloupéens et les Martiniquais ne s’y sont pas

trompés : de l’argent il y en a dans les poches et les porte feuilles des békés, aux Antilles, mais aussi et surtout dans les caisses des grands groupes capitalistes ici comme ailleurs.

200 euros c’est ce que nous voulons aussi ici pour les salaires, les pensions et les minimas sociaux.


Contre la « Pwofitasyon » c’est à dire contre l’exploitation à outrance, ici également, il s’agit de
construire des cadres unitaires qui indiquent d’ores et déjà le chemin à suivre : celui de la lutte,

vers la grève générale, et la journée de mobilisation du 19 mars à laquelle appellent les syndicats doit en être la première étape. Pour infliger, comme aux Antilles, une défaite au pouvoir et aux

possédants et ne pas payer leur crise.

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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 11:19


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Lettre d'informations n°10 du NPA du vendredi 27 février 2009


 

À la une

  • Explosion du chômage : ne payons pas leur crise90000 chômeurs en plus au mois de janvier, soit encore plus que le chiffre déjà élevé de novembre 2008 (64000), 300000 de plus depuis mars 2008 : les effets de la crise du capitalisme s’accélèrent. Même le secrétaire d’État à l’Emploi, Laurent Wauquiez, annonce que les chiffres de janvier se reproduiront sur plusieurs mois. Parallèlement, le nombre d’offres d’emplois enregistrées par Pôle emploi a chuté de 30% en un an (...) [voir la suite...]
  • Justice et vérité pour les victimes d’AZF.[Communiqué du NPA] Au bout de huit longues années, le procès de la catastrophe d’AZF s’ouvre enfin.En 2001, 31 personnes y ont laissé leur vie, trente mille logements et des centaines d’entreprises ont été détruits ou endommagés par cette catastrophe industrielle et écologique qui a mis en exergue le danger de faire cohabiter une population avec des entreprises à risque. [voir la suite...]
  • Les anticapitalistes gagnent du terrain aux dépens des socialistes françaisLa poussée anticapitaliste en France vue par El Pais ANTONIO JIMÉNEZ BARCA – Correspondance de Paris – El País 22/02/2009 (traduit de l’espagnol par AR) [voir la suite...]
  • Nicolas Sarkozy place ses pions[Communiqué du NPA] La nomination de François Pérol, secrétaire général adjoint de l’Elysée, à la tête des Caisses d’Epargne-Banque populaire est une véritable leçon de choses sur la méthode autocratique employée pour placer un dévoué serviteur à un poste stratégique. [voir la suite...]

 

 



 

Agenda militant

 

 



 

À voir

 

 



 

À lire

 

 


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23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 21:23

FAIRE CEDER LE GOUVERNEMENT EST A NOTRE PORTEE

 

Alors que la Guadeloupe est entrée dans sa cinquième semaine de grève générale et la Martinique dans la troisième, le patronat et le gouvernement ne cèdent pour le moment que des miettes: une prime qui s'échelonne entre 35 et 120 euros pour les salaires inférieurs à 1,4 fois le Smic, d'une durée limitée à deux ans, qui n'entrera en vigueur que dans plusieurs mois, liée à la situation familiale ( les célibataires auront moins) et qui est enfin exonérée de charges.

Bref une prime provisoire, faible, instable et incertaine. Pas une véritable augmentation de salaire et bien loin des 200 ou 300 euros revendiqués. C'est pour ça que Guadeloupéens et Martiniquais ne peuvent s'en contenter, continuent la lutte et nous appellent à les rejoindre.

 

Des miettes pour les classes populaires des milliards pour les riches

L'Etat et les patrons n'auraient pas selon eux les 108 millions que coûteraient une hausse des salaires en Guadeloupe. Pourtant les patrons du CAC 40 viennent de déclarer 89 milliards de bénéfices et distribuer 53 milliards de dividendes à leurs actionnaires. Le gouvernement a offert 15 milliards de paquet fiscal aux riches, 26 milliards aux entreprises, 8 milliards d'exonération de taxe professionnelle et garantit les pertes des banques à hauteur de 360 milliards! Et Sarkozy ne pourrait donner que 2,6 milliards pour l'ensemble du pays ? 

 

Des luttes aujourd'hui...

Sarkozy a affirmé qu'il n'augmenterait ni le SMIC ni les salaires. Et pour se rassurer, il a déclaré à propos des Antilles que "le paroxysme de la crise est derrière nous." En réalité il est surtout inquiet que la grève des Antilles ne s'étende à tout le pays.

Les manifestations de solidarité avec les Antilles qui commencent à germer avec la participation de nombreux antillais de métropole et qu'il nous faut élargir encore le 28 février, résonnent comme autant d'avertissements. La persistance de la grève des enseignants-chercheurs et des étudiants malgré des reculs de Pécresse, également. La mobilisation des hospitaliers le 5 mars pour la défense du système de santé s'annonce forte. Les coups de colère des salariés de l'automobile cherchent à se coordonner début mars. L'entrée  dans la grève générale des peuples de Guyane et de la Réunion le 5 mars montrent que Sarkozy n'en est qu'au début de ses peines.

Et le mouvement qui est en train d'ébranler l'Irlande avec une manifestation gigantesque de 120 000 personnes contre l'austérité le 21 février à Dublin a de quoi le lui rappeler.

 

...à la grève générale demain

Les peuples et les travailleurs des Antilles, de la Guyane et la Réunion nous montrent la voie. Nous avons aussi besoin des 200 ou 300 euros. Nous aussi, nous ne voulons pas payer la crise du capitalisme.

Alors, sans attendre le lointain 19 mars,  journée nationale de mobilisation appelée par les syndicats, il nous faut nous aussi préparer la grève générale ici et dés maintenant et rejoindre les travailleurs des Antilles pour faire céder le gouvernement et le patronat. C'est à notre portée.

 

Le 23/02/2009

 

Le nouvel encart de présentation :

 

Nous sommes des milliers de travailleur-se-s, avec ou sans emploi, avec ou sans papiers, des jeunes, des retraité-e-s, des précaires, des militant-e-s politiques, associatifs, syndicaux, nouveaux ou anciens. En réponse à l’appel d’Olivier Besancenot, nous avons fondé le Nouveau Parti Anticapitaliste. Nous voulons rassembler dans ce parti toutes celles et tous ceux qui veulent en finir avec le capitalisme. Nous appelons à construire toutes et tous ensemble une gauche qui ne renonce pas, une gauche de combat  pour changer le monde.

 

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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 00:08


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Lettre d'informations n°9 du NPA du jeudi 19 février 2009


 

À la une

 

 



 

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10 février 2009 2 10 /02 /février /2009 13:54

La Guadeloupe et la Martinique montrent la voie!

 

Depuis le 20 janvier, la Guadeloupe est en grève générale à l’appel  d'un« Collectif contre l’exploitation » qui regroupe syndicats, associations et  partis de gauche. Le 5 février, la grève générale a été déclenchée en Martinique, à l’appel d’un collectif de même nature, la lutte s'y est aujourd'hui amplifiée, notamment après la fuite de Jego, secrétaire d'Etat à l'outre mer.

 

Une lutte et des revendications qui sont les nôtres

 

Ils revendiquent le relèvement immédiat des  salaires, notamment des plus bas, des retraites et minima sociaux de 200 € (Guadeloupe), 300 € (Martinique), baisse du prix des carburants, des produits de première nécessité, de l’eau, des transports, titularisation des salariés précaires, baisse des impôts et des taxes, reversement par la compagnie pétrolière locale de ses surprofits pour l’emploi des jeunes et un service efficace de transport...

 

Le  collectif de lutte dénonce  «des marges bénéficiaires exorbitantes faites par les gros importateurs qui réduisent la Guadeloupe à une colonie de consommation avec la complicité de l’Etat ». Les produits de première nécessité peuvent être plus chers qu’ici, de 50% ou plus.

 

Mais il y a beaucoup de points communs avec la métropole. Ici comme là-bas, les salariés et la population subissent la crise de plein fouet  tandis que celle-ci profite à une petite minorité d’exploiteurs, avec  le soutien actif du gouvernement et du Medef.

 

Préparons la grève générale contre l'exploitation

 

Sarkozy est bien obligé de « remarquer » les grèves ! Mais à l’énorme mobilisation du 29 janvier, il ne répond qu’en réaffirmant qu’il continuera à appliquer la même politique…  Alors il nous faut élever le niveau de la riposte . Et la réponse des directions syndicales qui nous proposent d'attendre le 19 mars paraît bien timorée et la date tardive.

 Car ce qui est maintenant à l’ordre du jour, c’est de préparer tout de suite un grand Tous Ensemble, avec tous les syndicats, associations et partis de gauche, une grève générale pour imposer les revendications urgentes, en finir avec la politique de ce gouvernement, combattre l’exploitation pour changer la société. Dans les quartiers, les entreprises, nous devons dès maintenant commencer à nous regrouper, pour soutenir les luttes en cours comme celles qui se développent à l’Université et pour préparer les mobilisations à venir.

C’est au service des luttes ainsi qu'au service d'un autre projet de société pour en finir avec le système capitaliste que vient de se constituer le Nouveau Parti Anticapitaliste. C'est à tous ceux et toutes celles qui voudront s’engager sur cette voie, pour une transformation révolutionnaire de la société, que le NPA s'adresse aujourd'hui.

 

Le 10 février 2009.

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7 février 2009 6 07 /02 /février /2009 16:36
Le congrès du NPA,

au moment où tout peut basculer…

 

Vendredi 6 février, et pour trois jours, va s’ouvrir le congrès fondateur du NPA.

Une semaine après la journée de grèves et de manifestations du 29 janvier, au cours de laquelle deux millions et demi de manifestants, dans les rues de plus de 200 villes, ont crié leur colère et leur révolte contre les responsables de la situation économique et la politique du gouvernement à leur botte, et affirmé haut et fort leur refus de payer « leur crise ».

Par cette journée de manifestations, le monde du travail a inauguré à sa façon le Forum économique mondial de Davos qui commençait le lendemain et où les grands de ce monde ont pris l’habitude de se retrouver, une fois par an, pour parler affaires et s’auto-congratuler sur leur puissance et leur richesse. Mais cette année, d’après la presse, « présidents, ministres et patrons ont eu du mal à cacher leur désarroi […]

face à une crise qui menace la mondialisation tant célébrée année après année dans la station de sports d’hiver suisse ». Il parait même que « l’ambiance du rendez-vous de l’élite mondiale de la politique et des affaires a été cette année plus sobre, avec des soirées moins fastueuses et des buffets revus à l’économie »…

D’une part, les masses de salariés, de jeunes, de retraités, dans la rue, exprimant leur opposition à la politique de Sarkozy et du patronat ; d’autre part, à l’abri des hôtels de luxe de Davos, protégés par une nuée de flics et de militaires, une poignée de « décideurs » économiques et politiques impuissants face à une situation qui leur échappe… Une image en raccourci de la crise sociale et politique qui se développe, conséquence de la crise financière et économique qui s’aggrave jour après jour.  Une image du contexte politique et social dans lequel vont se dérouler les débats de notre congrès, et qui en définit clairement les enjeux.

« Aux riches de payer leur crise ! »

Le nombre de manifestants, la diversité des secteurs représentés, avec de nombreux salariés d’entreprises privées, la colère qui se manifestait dans les slogans, les pancartes et banderoles, sont le signe que l’idée qu’il n’y a pas d’autre solution que d’imposer par la lutte nos propres revendications, fait son chemin dans la conscience de bien des travailleurs…

L’idée aussi de la nécessité de la convergence des luttes, d’un grand « tous ensemble ». Aux appels du gouvernement à se « serrer les coudes », les travailleurs répondent en exigeant des salaires décents, le maintien des emplois dans le public comme dans le privé, la fin de la casse des services publics…

Cette évolution des consciences vient de connaître un saut qualitatif, un basculement qui pose les premiers jalons d’un changement du rapport de force. Un nouveau sentiment collectif est né. Dans la grève et dans la rue, des centaines de milliers de femmes, d’hommes, de jeunes, se sont retrouvés pour partager leur colère et leur révolte. Ils ont, ensemble, franchi un nouveau pas pour conquérir leur indépendance politique.

Le mouvement de décembre des lycéens et des enseignants, soutenus par les parents d’élèves, préparait cette étape. Et c’est bien parce que les confédérations syndicales avaient pris acte de cette radicalisation qu’elles avaient alors décidé d’appeler en commun à la journée de grève et de manifestations du 29 janvier.

Une journée dont se sont emparés militants et salariés pour en faire un immense mouvement de protestation. Et bien que le slogan « la crise c’est eux, la solution c’est nous tous » des banderoles de tête ne soit pas sans ambiguïté - il est bien évident que le gouvernement et le patronat n’ont pas d’autre « solution » à la crise que « nous tous », aggraver nos conditions d’exploitation en « gardant le cap des réformes », comme l’a dit Fillon -, pour l’immense majorité des manifestants, le sens profond ne faisait aucun doute :

Aux riches de payer leur crise !

Le PS a profité de l’occasion pour tenir une des promesses d’Aubry lors de sa campagne pour la direction du PS : retourner dans les manifs. Tant mieux. Mais le « plan de relance » que le PS oppose à celui de Sarkozy, et qui n’est qu’une autre façon de faire la même politique, ne trompe personne, comme en témoignent les réactions narquoises de bien des manifestants à l’égard des dirigeants du PS présents dans les manifs.

Le succès de la journée du 29, la force du ras-le-bol social qu’elle exprime, montre à quel point les conditions seraient réunies pour faire reculer le gouvernement, le contraindre à remballer ses réformes. Mais les directions des confédérations syndicales, fidèles à leur politique de « dialogue social » et de « syndicalisme de proposition » ne l’entendent pas de cette oreille : on nous explique qu’il faut que Sarkozy « entende » les « demandes de la population », et qu’il consente, dans les « discussions à venir », à les « prendre en compte ».

L’intersyndicale, qui s’est réunie lundi 2 pour envisager la suite, a décidé, comme on pouvait s’y attendre, « d’agir dans la durée »… C’est-à-dire d’attendre le discours de Sarkozy jeudi, puis de se réunir à nouveau pour envisager l’éventualité d’une nouvelle journée d’action qui, au mieux, aurait lieu début mars.

Comme le dit Maryse Dumas, de la CGT, « on veut bien faire comprendre au gouvernement que la balle est dans son camp ». On ne saurait mieux définir la politique des confédérations : laisser, en permanence, l’initiative au gouvernement…

Quelle dérobade !

Les enseignants-chercheurs des universités, rejoints par endroits par les étudiants, en ont décidé autrement. Ils ont manifesté, lundi 2, et appellent à la grève reconductible et à des manifestations contre les attaques de Pécresse.

Le mouvement qui a manifesté sa force dans la rue en France le 29 est loin d’être isolé. En Espagne, en Angleterre, en Russie, des travailleurs manifestent contre la politique des gouvernements face à la crise. La Guadeloupe est paralysée pour une grève générale pour le « pouvoir d’achat » depuis une quinzaine de jours…

Tout est en train de basculer et l’enjeu des batailles politiques est de donner au mouvement conscience de sa force, de la légitimité de ses exigences. Il est l’occasion, face aux politiques des classes dominantes, de formuler ensemble une autre perspective, de mobiliser les moyens de la mettre en oeuvre.

Davos, ou le capitalisme dans l’impasse

 

Et c’est une des craintes qui s’est fortement exprimée à Davos. Evoquant la journée de grève du 29 en France, Kofi Annan commente : « Il y a de la peur, il y a de la colère »… La peur des patrons et de leurs amis face à la colère des exploités.

La ministre des finances, Lagarde, juge que « La situation actuelle comporte deux risques majeurs : des troubles sociaux et le protectionnisme ». Pour faire face aux troubles sociaux, elle préconise : « Nous devrons indiquer trois ou quatre sujets sur lesquels nous agirons et pas seulement sur lesquels nous serons d’accord »…, ajoutant, avec le mépris social qui la caractérise, qu’il faudrait que ces mesures soient « vendables en termes politiques » aux « opinions publiques »… Une anticipation, certainement, du « plan de relance en 1000 points » que Fillon a essayé de vendre lundi à Lyon.

Du point de vue des solutions concrètes à la crise, les participants au Forum n’ont finalement pu que constater, une fois de plus, leur impuissance face à la situation dont ils sont responsables. C’est le système capitaliste dans son ensemble qui est remis en cause, y compris dans l’esprit de ses propres défenseurs.

Ce que confirme l’intervention de Tony Blair qui se sent obligé d’affirmer que « le système financier a failli, mais pas le concept de la libre-entreprise »… Et plus encore celle du président de la banque HSBC qui a prévenu que « Les principales victimes (d’un abandon du capitalisme) seraient les marchés émergents, les pays pauvres qui dépendent de l’investissement étranger »…

Que le patron d’une des plus grosses banques mondiales en vienne à envisager « un abandon du capitalisme » et se sente tenu d’en contester la validité donne la mesure de la façon dont le grand patronat envisage la gravité de la crise et des ses implications, et de la frousse qu’il en a Denis Kessler, patron de la société d’assurances SCOR et dirigeant du MEDEF, écrit dans les Echos du 26 janvier :

« Il n’y aura pas de rebond, de sursaut ou même de frein à la crise en 2009. … Cette crise n’est pas conjoncturelle, il ne s’agit pas d’une des fluctuations issues du cycle des affaires classique. Nous vivons une crise historique, au sens fort du terme. Nous sommes à un noeud de l’histoire, qui voit s’achever la longue phase commencée après la Seconde Guerre mondiale et dont l’issue sera une nouvelle phase,profondément différente, qui marquera la première moitié du XXIe siècle. C’est la première crise globale,tous les secteurs, tous les pays, tous les continents sont concernés. C’est la conséquence de l’intégration réalisée depuis vingt ans de tous les pays dans l’Economie Monde, de l’élargissement et de l’interconnexion de tous les marchés des produits, des services, des capitaux. »

Voilà qui résume d’une façon claire la situation, du point de vue du capitalisme : il n’y aura pas de rémission à la crise, la purge ira jusqu’au bout sans que quiconque puisse s’y opposer… Sous entendu, il n’y a pas d’autre solution, pour nous capitalistes, que d’attendre que ça passe, en essayant de sauver ses meubles…

Mais la crise, c’est le chômage qui monte de façon vertigineuse, nourrissant la contestation sociale. Une estimation récente du BIT (Bureau international du travail) et de l’OCDE évalue qu’il y aura entre 20 et 25 millions de chômeurs de plus dans le monde d’ici à 2010, avec un record de 210 millions de personnes fin 2009. Et selon les chiffres « officiels » du gouvernement, le nombre d’inscrits à l’ANPE aurait augmenté de plus de 200 000 en 2008, dont plus de 45 000 en décembre.Alors, ajoute Kessler, « la situation n’en est pas moins pleine de dangers pour le capitalisme lui-même,

… il faut éviter que la crise ne dégénère, car cela pourrait se traduire, hélas, par la montée de tensions et de conflits, de toute nature... Comme souvent dans ce genre de situation, l’Histoire hésite actuellement entre la voie salutaire de la coopération et la voie suicidaire de la confrontation »…

Un parti pour la lutte de classe, jusqu’au bout

 

Bien au-delà du symbole, la coïncidence de la journée du 29 et de forum de Davos, constitue un « état des lieux » social, économique, politique de la situation, la réalité de deux mondes fondamentalement opposés, dans un contexte de crise qui accentue les contradictions, les met au grand jour. En patron conscient de ses intérêts, Kessler pose parfaitement l’alternative politique qui est ouverte : ou la « coopération », le dialogue social, autrement dit la collaboration de classe, l’assujettissement de nos intérêts de salariés à ceux du patronat ; ou la « confrontation », l’affrontement de classe, seule solution pour imposer un véritable plan d’urgence sociale, pour leur faire payer leur crise.

C’est à cette seconde alternative qu’il s’agit de donner un contenu politique et organisationnel concret, et c’est un des enjeux de notre congrès : construire un parti qui soit en même temps l’expression et l’instrument de la montée sociale qui est en train de se construire et qui, avec des hauts et des bas, progresse indiscutablement.

Un parti pour préparer l’affrontement social auquel la situation sociale et politique conduit inexorablement, tout simplement parce que la question du pouvoir se pose de façon inexorable. La question de qui décide, d’une minorité de parasites impuissants et sujets au « désarroi », ou de l’immense majorité de la population, celle qui produit toutes les richesses.

Dans ce contexte, le congrès de fondation du NPA prend toute sa signification dans la perspective d’un renouveau démocratique et révolutionnaire du mouvement ouvrier.

Eric Lemel

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2 février 2009 1 02 /02 /février /2009 22:59
Nous sommes des milliers de travailleur-s-es, avec ou sans emploi, avec ou sans papiers, des jeunes, des retraité-e-s, des précaires, des militant-e-s politiques, associatifs, syndicaux, nouveaux ou anciens. Nous avons décidé de répondre à l'appel lancé par Olivier Besancenot  à construire ensemble un Nouveau Parti Anticapitaliste.  Nous voulons rassembler dans un même parti ceux qui veulent en finir avec le capitalisme. Nous vous appelons à construire toutes et tous ensemble une gauche qui ne renonce pas, une gauche de combat pour changer le monde
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2 février 2009 1 02 /02 /février /2009 22:55

Enorme !

Une force est née

 

Enorme, la mobilisation du 29 janvier : 2,5 millions de manifestants répartis dans plus de 200 cortèges en France ont dit « non » à la politique de Sarkozy et de son gouvernement croupion.

 

Ce n'est qu'un début....

« Désormais lorsqu'il y aura une grève personne ne s'en rendra compte ». Après les grèves et les manifestations de ce jeudi dernier, même Nicolas Sarkozy a bien dû se rendre compte qu'il se passait quelque chose dans le pays. Avant même le 29, l'inquiétude de la droite se manifestait déjà. Eric Woerth (secrétaire d'Etat au budget) crachait sa hargne : la lutte c'est ringard et ça ne sert à rien ! Chez Lefèvre, porte parole de l'UMP, c'est la haine de classe qui l'emporte : il faut sanctionner les syndicalistes qui abuseraient de la grève ! Ils ont reçu un cinglant démenti.

Il est vrai que tous les cortèges de ce jeudi 29 janvier présentaient au moins un point commun : on était venus crier haut et fort qu'il y en a assez et que le monde du travail ne veut pas payer leur crise, celle provoquée par les capitalistes, les actionnaires, ceux-là même à qui le pouvoir offre des milliards, bref, comme le disait un slogan : « de cette société-là, on n'en veut pas ».

Les manifestations énormes comprenaient des salariés du public, du privé, des chômeurs, des précaires, des jeunes, des retraités...Sans compter qu'elles étaient soutenues par près de 70 % de l'opinion, autant dire une écrasante majorité.

 

Continuons le combat !

Évidemment, personne ne se fait d’illusions : cette journée ne va pas bloquer les attaques que nous subissons depuis longtemps, mais elle a été l’occasion, la première depuis des mois, d’exprimer notre colère, notre refus de subir la loi toujours plus dure du gouvernement et des capitalistes.

Dès lors, le 29 janvier est apparu comme une réponse politique à ce gouvernement et à son vrai premier ministre, Nicolas Sarkozy. Malgré ses menaces, ses forces de police omniprésentes, son arsenal répressif et son terrorisme verbal, malgré les insuffisances des directions syndicales et de la gauche institutionnelle, nous sommes debout et prêts à nous battre!

Le sentiment partagé par tous et toutes, c'est qu'on ne peut pas en rester là. Il y aura sans aucun doute un avant 29 janvier, et un après. Il n'y avait pas seulement du monde. La situation politique a changé. Une force est née, capable de s'opposer à la loi du profit. Quelque chose s'est mis en route qui ne s'arrêtera pas. Les directions syndicales qui se réunissent le 2, doivent entendre ce message. Car tous ceux et toutes celles qui résistent savent bien qu'une journée d'action ne suffira pas. L'enjeu aujourd'hui c'est bien de construire la grève générale. C'est-à-dire de la préparer en faisant converger toutes les résistances, pour l'emploi contre les licenciements, pour les services publics contre la casse systématique de ces derniers, pour l'augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux. 

Désormais c'est la généralisation de la grève qu'il faut populariser, comme cela a déjà commencé en Guadeloupe, seule solution pour infliger une défaite cinglante à Sarkozy et au Medef.

 

2 février 2009

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